Question orale de Monsieur le Député Philippe FONTAINE à Monsieur Serge KUBLA, ministre de l'Economie, des PME, de la Recherche et des Technologies nouvelles sur:
« L'effet des aides européennes sur l évolution économique de l'arrondissement de Charleroi »

Bénéficiaire depuis 1994 du programmes européen « Objectif 1 » et du « Phasing out » qui lui a succédé; la province du Hainaut absorbe - malgré elle - la majeure partie des aides structurelles accordées à la Wallonie (ex: 40% pour la période 19941999), que ce soit à travers le FEDER - pour la majorité - ou à travers l'un des trois autres fonds structurels (FEOGA, IFOP et FSE,).
C'est pourquoi nous nous devons de rester attentifs à l'utilisation la plus efficiente possible !de ces fonds et aux effets positifs induits par ceux-ci.
C'est donc avec un très grand intérêt que nous avons étudié le numéro « Flash - Stats -Hainaut » de mai dernier, une publication du Bureau d'études économiques et statistiques de la Province du Hainaut.
En effet, le fascicule du mois dernier était consacré à une étude sur l'évolution du PIB hennuyer.
Synthétique et pertinente, cette étude - tirant profit de la publication par l'Institut des Comptes Nationaux dés dernières données relatives au PIB pour la période 1995-2001- nous a permis de constater que, si la croissance durant la période 1995-1998 n'avait été que de 7,2 - pour un moyenne wallonne de 1'0,2% et belge de 11,4°10 -, celle de la période 1998-2001 atteignait un encourageant + 11% - pour une moyenne de 11,4 % en Wallonie et 12,9 % dans le pays.
Ces données tendent à prouver une nette diminution de l'écart entre le Hainaut et les autres entités géographiques de notre pays, un « rattrapage » induit indubitablement par les effets des fonds de l'Objectif 1 et du Phasing out.
Si, en tant qu'hennuyer, je suis en partie satisfait de ces chiffres prometteurs, en tant qu'habitant de l'arrondissement de Charleroi par contre, je le suis nettement moins.
En effet, en poursuivant ma lecture j'ai malheureusement pu constater que derrière cette croissance globale positive, se cachait des disparités très importante entre les différents arrondissements du Hainaut.
Ainsi, alors que Mouscron et Tournai ont connu une croissance de 39,6 % et 27,2% sur la période 1995-2001, Charleroi par contre s'est placé bon dernier avec un piètre + 13,7 °1d de croissance.
Tant le Contrat d'Avenir que le plan de développement proposé pour le Hainaut insistent sur la nécessité de « financer des projets structurants, qui auront un effet de levier et multiplicateur et qui, à terme, devront être autosuffisants ».
Ce paradigme indispensable porte déjà ses fruits aujourd'hui pour de nombreux arrondissements hennuyers.
Pourtant à Charleroi cet effet de levier semble moins net et cette situation me semble préoccupante.
µ Que ce soit toutefois bien clair, il n'entre nullement dans mon intention de noircir le tableau économique de l'arrondissement de Charleroi.
Un renouveau économique est en cours et chacun peut le constater de lui-même. Sur ce point je tiens d'ailleurs à souligner l'excellent travail réalisé à Charleroi par le gouvernement et en particulier le ministre KUBLA.
Que ce soit dans le dossier sidérurgique, dans le domaine des clusters, dans celui des pôles d'excellence ou en matière d'infrastructure ( je citerai ainsi la plate-forme multimodale de Charleroi- Châtelet, qui rencontre un véritable succès ou encore l'Aéropole, qui d'un champ de blé il y a 10 ans est devenu un gage d'avenir pour la région tout entière) - et j'en passe - le bilan de l'arc-en-ciel, wallon est plus qu'honorable.
Si l'utilisation des fonds dans l'arrondissement de Charleroi me semble donc avoir été réalisée dans la ligne des préceptes établis par le CAW, il reste pourtant cette croissance en panne sur laquelle je me pose des questions.
Le poids du passé dans la région de Charleroi est sans doute plus important qu'ailleurs mais ne peut, selon moi, tout expliquer.
Avant de vous poser quelques questions sur ce sujet, j'aimerais évoquer - Monsieur le Ministre - d'autres chiffres qui nous sont récemment parvenus, à savoir les données relatives aux faillites de janvier à mai de cette année.
Si, globalement, la situation sur ce point n'est pas bonne - ce qui n'est pas véritablement une surprise au vu de la conjoncture mondiale actuelle - et que la plupart des provinces wallonnes ont connus une augmentation du nombre des faillites, nous avons toutefois pu constater u e diminution de celles-ci au niveau de la province du Hainaut, dans le sens de l'évolution constatée l'année dernière.
Cette évolution positive va dans le sens de l'évolution du PIB hennuyer que je viens d'évoquer mais les données qui me sont parvenues ne m'ont pas permis de comparer les résultats par arrondissements, ce que je regrette car cela m'aurait permis de vérifier si la tendance observée plus haut pour l'arrondissement de Charleroi se confirmait sur ce point.
j'aimerais maintenant vous poser les questions suivantes
- Pourquoi, selon vous, la situation économique de l'arrondissement de Charleroi s'est-elle améliorée comparativement moins bien que celle des autres arrondissements hennuyers pour la période 1998-2001 ?
Comment expliquez-vous cette disparité dans les effets positifs induits par les aides des fonds structurels ?
Cet état de fait reflète-t-il selon vous une structure économique particulière à la région de Charleroi ?
Est-ce dès lors dans le long terme que l'on verra plus nettement une amélioration ?
Le saupoudrage de moyens, le manque de coordination dans les actions et le défaut de transparence que certains dénoncent sont-ils en cause ?
- Disposez-vous d'une répartition pondérée par nombre d'habitants du montant des aides cofinances accordés dans les différents arrondissements hennuyers ?
Les arrondissements arrivés en tête en matière de croissance du PIB sont-ils ceux ayant reçu des aides proportionnellement plus importantes ?
- Si l'attention do beaucoup est légitimement attirée vers la situation liégeoise, il me semblerait préjudiciable d'ignorer d'autres bassins qui soutirent également de problèmes structurels et qui mériteraient également que l'on se penche encore plus avant sur leurs problèmes spécifiques ?
- S'il me paraît , important que le Hainaut puisse à terme assumer lui-même son développement économique, il n'en reste pas moins que ces fonds européens restent actuellement vitaux pour la province et que leur perte serait une catastrophe.
C'est pourquoi monsieur le ministre j'aimerais enfin savoir si les négociations au niveau européen peuvent nous permettre d'espérer bénéficier après 2006 d'une aide européenne, si besoin en était ?
Enfin, concernant la question des faillites, disposez-vous de la répartition par arrondissement du nombre de faillites dans la province du Hainaut ?
La diminution globale - certes légère - constatée se retrouve-t-elle pour l'arrondissement de Charleroi?

Réponse du Ministre KUBLA,


              Voir annexe!!