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Questions
du 28/03/07 |
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Les affrontements en RDC... |
Question d’actualité de M. Philippe Fontaine à Mme Marie-Dominique Simonet, vice présidente et ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Relations internationales, sur:
« Les affrontements en République démocratique du Congo ».
– Madame la ministre,
Le bureau du parlement de la Communauté française a manifesté voici quelques semaines un intérêt particulier pour le processus de démocratisation en République démocratique du Congo. Nous avons en effet un projet de coopération en ce sens.
Les événements qui se sont déroulés ces derniers jours à Kinshasa ne pouvaient manquer de nous interpeller et ont suscité de l’émotion dans la population belge. Des enfants, des parents et des enseignants ont été bloqués pendant plusieurs jours dans l’école belge.
Je ne vous poserai pas de questions sur les événements eux-mêmes car cela ne relève pas de vos compétences. À votre connaissance, les cours ont-ils pu reprendre ? Il semblerait en effet qu’il y ait une accalmie.
Par ailleurs, j’aimerais savoir si la délégation Wallonie-Bruxelles a subi des dégâts. Elle est située dans le quartier de la Gombe où les événements se sont déroulés.
Que pensez-vous de ce soubresaut dans le processus de démocratisation ? Ces événements dramatiques ont causé la mort de plusieurs centaines de personnes. J’aimerais savoir si les Belges qui se trouvaient sur place ont connu des problèmes graves.
Réponse de la Ministre Marie-Dominique Simonet
– Monsieur le député, nous avons tous suivi avec une attention particulière les événements qui se sont déroulés en République démocratique du Congo. Selon mes informations, ce matin, la situation semblait être revenue à la normale et les tensions apaisées.
Le CGRI et mon cabinet ont attentivement suivi la tournure des événements très préoccupants de la semaine dernière, d’autant plus que la délégation belge se trouve dans un des quartiers où les attaques ont eu lieu.
Nous avons été en contact permanent avec notre délégué. Dès jeudi, comme le recommandait l’ambassade de Belgique à Kinshasa, les membres de la délégation qui se trouvaient dans le bâtiment ne l’ont pas quitté jus qu’au samedi. Ils ont été ravitaillés par la Monuc. Deux membres se trouvaient à l’intérieur du pays et n’ont rencontré aucun problème.
Le délégué et le coordinateur Apefe ont également gardé des contacts avec tous les coopérants, aussi bien ceux qui se trouvaient à leur domicile que ceux qui étaient à l’intérieur du pays. Heureusement, tout le monde est sain et sauf.
Quelques dommages ont été signalés à l’ambassade de Belgique à Kinshasa. La délégation Wallonie-Bruxelles n’a subi aucune déprédation. Seul un bris de vitre est à signaler chez un coopérant. Dans l’ensemble, les nouvelles relatives à notre délégation et à notre personnel sont bonnes.
Les ONG font état de cent cinquante-cinq morts et de cent cinquante blessés. Nous espérons que ces chiffres trop élevés sont définitifs. Il est trop tôt pour établir un bilan ou une analyse politique de la situation.
Personne ne peut remettre en question le processus de transition en République démocratique du Congo ni le résultat des élections, et nous ne saurions accepter l’usage de la force. Le pays ne peut accepter les voies de fait, les déprédations ou les morts, quels qu’en soient les auteurs. Une démocratie doit respecter l’opposition comme la majorité et veiller à négocier toutes les solutions dans un cadre démocratique. Nous espérons donc qu’il ne s’agit que d’un moment malheureux de l’Histoire et que tout rentrera bien vite dans l’ordre.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je me réjouis d’apprendre qu’aucun de nos collaborateurs n’a subi de dommage corporel ou matériel. Nous avons constaté que la population de Kinshasa ne s’était pas enflammée et n’avait pas suivi le mouvement. La population souhaite donc respecter la démocratisation et les résultats électoraux. Nous devons continuer à soutenir le processus et à encourager le développement du respect mutuel entre majorité et opposition.
Personne ne peut prétendre être à la fois chef de l’opposition et chef de guerre.
Je constate également que le choix de l’emplacement de la délégation Wallonie-Bruxelles à proximité de la Monuc s’est révélé judicieux, aucun dégât n’étant à déplorer. Seule l’ambassade du Zimbabwe a été mise à sac, car elle se trouvait sur la route empruntée par les belligérants. Notre capital de sympathie demeure également intact.