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Questions d'actualité

     

 Questions du 14/11/06

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  La déclaration de l’Union wallonne des entreprises...
Question d'actualité de M. Philippe Fontaine à Mme Marie Arena, ministre-présidente chargée de l’Enseignement obligatoire et de Promotion sociale, relative à:
« La déclaration de l’Union wallonne des entreprises sur la qualité de l’enseignement en Communauté française »

– Je ne sais pas quel ministre me répondra puisque, comme M. Crucke, je n’ai que peu de succès auprès de la ministre-présidente.

Il a en effet tenté de lui poser cette même question la semaine dernière au parlement wallon, wallon, mais elle était aussi absente.
Je suis désolé de constater que nos interrogations quant à la qualité de l’enseignement ne l’intéressent pas trop.
La réunion du parlement était pourtant prévue, comme l’heure des questions d’actualité et la présence des ministres.
Débat en l'absence de la Ministre-Présidente Marie Arena,
M. Léon Walry (PS). – Monsieur, il faut être correct. Vous êtes un homme correct, je le sais.

M. Philippe Fontaine (MR). – Je suis un homme correct et j’estime que les ministres doivent être là quand on leur pose des questions.
C’est le règlement. N’essayez pas d’excuser les ministres, ils sont assez nombreux pour se défendre. Ce n’est pas votre rôle.

M. le président. – Puis-je simplement vous dire que la ministre-présidente avait prévenu qu’elle ne serait pas présente, puisqu’elle participe à une mission à l’étranger.

M. Philippe Fontaine (MR). – J’en prends acte, monsieur le président, mais je n’en suis pas satisfait pour autant.
Voici quelques jours, l’Union wallonne des entreprises (UWE) a, dans une de ses communications, dit très clairement un certain nombre de choses désagréables sur la qualité de l’enseignement en Communauté française.

Nous avons battu le record du chômage en Région wallonne, avec 300 000 demandeurs d’emploi inscrits à ce jour.
Une des causes évoquées par l’UWE nous concerne : la qualité de l’enseignement en Communauté française.
En effet, elle estime que notre enseignement ne forme pas les gens aux professions de demain et qu’elle ne leur donne pas un bagage suffisant pour accéder au marché de l’emploi.
Un véritable problème se pose ; il est d’autant plus important que nous négocions actuellement les accords avec le monde enseignant.

Ainsi, l’Union wallonne des entreprises signale que 52 % des demandeurs d’emploi en Communauté française n’ont pas de diplôme d’enseignement secondaire, que 33 % des jeunes de 15 à 25 ans n’ont pas de qualifications, et que certains se déclarent sans profession !

Je souhaitais donc demander à Mme Arena si ces chiffres étaient corrects.
Si tel est le cas, je suppose qu’elle prendra un certain nombre de dispositions.
Peut-on aujourd’hui poser des questions sur la qualité de l’enseignement dans notre communauté, alors que ce sujet est tabou depuis très longtemps ?

Je regrette l’absence de Mme Arena, mais je me ferai un plaisir d’écouter M. Eerdekens.

M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports. – L’absence de Mme Arena, justifiée par une mission à l’étranger, a bien été notifiée à la Conférence des présidents.

Dans ce cas de figure, le gouvernement délègue l’un des siens afin d’assurer qu’une réponse appropriée soit formulée.

La ministre-présidente a pris connaissance de la déclaration de l’Union wallonne des entreprises relative à la qualité de l’enseignement et son adéquation avec les besoins des secteurs professionnels.
Elle y a réagi par voie de communiqué, auquel je vous renvoie car il répond à l’ensemble des questions que vous exprimez.

L’UWE stigmatise l’école comme si elle était responsable de l’inadéquation des formations.
Or, c’est le taux de chômage important qu’il faut incriminer.
Les enseignants ou les élèves ne sont pas responsables de ces taux élevés !

Ce n’est pas la faute de l’école si une série d’entreprises ont cessé leurs activités ou si, en Communauté française Wallonie-Bruxelles, on ne parvient pas à obtenir que des investisseurs publics ou privés créent les emplois nécessaires à l’engagement de tous les demandeurs d’emploi.

Néanmoins, vous avez raison de souligner l’importance de l’adéquation des formations avec les besoins du secteur de l’emploi.
C’est d’ailleurs l’un des objectifs que poursuit le Contrat pour l’école.
Celui-ci prévoit des dispositions allant dans ce sens, comme l’organisation de stages en entreprises pour les élèves de l’enseignement technique et professionnel.

En outre, des accords peuvent être conclus avec les différents secteurs paritaires.
Dans le secteur de la construction par exemple, des collaborations entre l’enseignement et les entreprises permettront d’orienter les jeunes vers des métiers porteurs d’avenir et pouvant leur garantir un emploi.

En tout état de cause, la ministre-présidente préfère l’instauration d’une collaboration avec l’Union wallonne des entreprises plutôt qu’une polémique stérile sur la qualité de l’enseignement.

M. Philippe Fontaine (MR). – Cette réponse ne m’apprend pas plus sur les dispositions qui vont être prises que le communiqué de Mme Arena.
Je constate que discuter de la qualité de l’enseignement est toujours un tabou !

L’Union wallonne des entreprises rappelait que le coût budgétaire imputé à l’enseignement était plus élevé en Communauté française que dans d’autres pays et d’autres régions.
Il ne s’agirait donc pas d’un problème de financement mais d’utilisation des moyens.

Mme Arena pourrait mettre à profit ses missions à l’étranger pour tirer les leçons des expériences menées en Scandinavie ou des déclarations faites en France par une candidate à l’élection présidentielle.
Pourquoi ne pas se pencher sur la qualité de l’enseignement et non uniquement sur son financement ?