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Questions
du 24/10/06 |
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Financement de la négociation sectorielle... |
Question d’actualité de Monsieur le Député Philippe Fontaine à Madame la Ministre-Présidente Marie Arena
relative au:
Financement de la négociation sectorielle avec les enseignants
Madame la Ministre,
D’après la presse de ce week-end, la Communauté française serait confrontée, pour 2007, à un déficit de 60
millions d’euros.
Ceci, sans tenir compte de la négociation sectorielle avec les enseignants.
Précisément, concernant cette négociation, vous affirmez vouloir la finaliser, « mais avec les moyens du
bord ».
Et d’ajouter que « l’argent ne pousse pas sur les arbres ».
La presse, d’aujourd’hui cette fois, annonce des arrêts de travail pour la semaine du 13 novembre.
Comment osez-vous, Madame la Ministre, alors que le refinancement bat son plein, alors que les enseignants
vous mettent en garde depuis des mois, vous présenter aujourd’hui devant eux et leur annoncer « désolée,
mais l’heure est aux économies » ?
Nous savons, nous, que l’argent ne pousse pas. Ni sur les arbres, ni ailleurs. Le propre d’un Ministre
n’est-il justement pas de faire des choix politiques en fonction des moyens disponibles ?
La négociation avec les enseignants vous serait-elle à ce point secondaire que vous n’avez pas estimé utile
d’y consacrer le moindre centime ?
Concrètement, Madame la Ministre, qu’allez-vous proposer aux enseignants pour éviter une complication de la
situation ?
Je vous remercie.
Réponse de la Ministre-Présidente Marie Arena,
– Les mesures que nous prenons au bénéfice des enseignants ne se limitent pas à l’accord interprofessionnel
que nous sommes en train de négocier.
Ce matin, j’ai pris l’exemple des mille nouveaux enseignants pour l’enseignement maternel et les deux
premières années du primaire. Cet apport est lui aussi de nature à revaloriser l’enseignement.
M. Philippe Fontaine (MR). – L’enseignement mais pas les enseignants !
Mme Marie Arena, – L’amélioration de l’encadrement permet de faciliter l’apprentissage. Il s’agit donc
bel et bien d’une revalorisation. Bien entendu, nous négocions l’accord interprofessionnel.
Et si nous devons consentir un effort financier, nous agirons de manière responsable et non pas de manière
exclusive pour l’enseignement. À l’échelon interprofessionnel, nous veillerons à répondre aux revendications
portant sur la qualité plutôt que sur la quantité, et ce malgré les difficultés.
MM. Cheron et Fontaine semblent s’être concertés sur la question de l’accélération du système de
revalorisation salariale. Le débat avait pourtant été rapidement clos, vu l’absence de moyens de la
Communauté française qui ne peut financer cette accélération. Nous l’avions dit d’emblée avant même d’être
confrontée aux difficultés budgétaires de 2007. Actuellement, nous négocions les autres points et j’espère
finaliser un accord interprofessionnel malgré les difficultés de ce budget 2007.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie la ministre de sa réponse. Hélas, elle ne fait que confirmer
mes inquiétudes. Il est faux de dire, comme vous le laissez entendre, que M. Cheron et moi-même nous nous
étions concertés.
De plus, si de part et d’autre de l’hémicycle, nous faisions la même analyse, vous devriez vous demander si
tout compte fait nous n’aurions pas raison ! Aller à la négociation en prédisant que vous n’avez pas
d’argent est peut-être une technique habile mais on peut y voir aussi de la provocation.
Vous nous dites revaloriser l’enseignement en augmentant le nombre d’emplois – vous en avez créé ou en
créerez mille de plus, certes, voilà qui est bien – mais si vous ne donnez pas de rémunérations suffisantes
aux enseignants, vous n’allez pas revaloriser l’enseignement.
Pour qu’il soit réellement valorisé, il faut un enseignement de qualité. Il faut donner aux enseignants les
moyens de travailler le mieux possible, dans de bonnes conditions et avec reconnaissance.