Question d’actualité de Philippe Fontaine , Député wallon, à Marie Dominique Simonet, Ministre des Relations extérieures, concernant :
« Annonce de la fermeture de la salle de spectacle du Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa. »

Madame la Ministre,
A la lecture du soir de ce samedi 29 avril , j'ai pris connaissance d'un article relatif à la fermeture éventuelle de la salle de spectacle du Centre Wallonie -Bruxelles de Kinshasa.

Cette décision serait due  à l'augmentation du  coût de location de la salle actuelle et à votre refus de financer l'aménagement d'une nouvelle salle dans les locaux actuels du centre Wallonie-Bruxelles.

Madame Milquet aurait considéré lors d'une visite à Kinshasa que cette action culturelle manquait de pertinence et aurait ainsi influencé votre décision.
 
Pour avoir moi-même assisté à plusieurs reprises à des spectacles dans cette salle , je suis consterné par cette décision qui va réduire à néant un important travail de soutien à la création culturelle en République Démocratique du Congo.

C'est un lieu de rencontre exceptionnel qui fermera ses portes alors qu'il avait contre vents et marées marqué une présence culturelle active de notre Communauté et de la Belgique, même pendant les moments les plus difficiles des relations entre la Belgique et le Congo.
 
Madame la Ministre mes questions sont simples et donc précises :

cette information de la fermeture annoncée est-elle exacte ?
comment justifiez-vous politiquement cette décision ?

Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner

Réponse de la Ministre Marie Dominique Simonet,
Je vous remercie tous deux, monsieur Fontaine et madame Jamoulle, de m’avoir posé cette question car j’ai moi-même été étonnée des décisions mentionnées dans cet article, décisions que je n’ai pas prises. La nouvelle implantation qui, depuis 2004, accueille la délégation Wallonie-Bruxelles abrite également une bibliothèque et la coordination locale de l’APEFE.

Ce projet a coûté trois millions d’euros. La salle de spectacle d’environ 160 places qui est toujours en activité sur l’ancien site de la délégation, assez proche de la nouvelle implantation, ne nous appartient pas. Nous ne sommes propriétaires ni du terrain ni des bâtiments. Des travaux de sécurité ont déjà été effectués à diverses reprises. La remise en état de cette salle serait extrêmement coûteuse.

Une piste a donc été explorée, à savoir la construction d’une salle de spectacles sur le nouveau site de la délégation Wallonie-Bruxelles. Je me suis rendue sur place et j’ai rencontré les architectes en charge des deux projets : le premier projet s’élevait à 1,9 million d’euros et le second à 1,6 million d’euros, soit un coût total de 4,6 – voire 4,9 – millions d’euros pour la délégation et la salle de spectacle.

Un tel montant m’a semblé extrêmement élevé et j’ai donc demandé que d’autres solutions soient envisagées pour répondre à nos besoins.

Comme vous venez de le rappeler, la coopération culturelle avec la République démocratique du Congo et avec les artistes congolais doit être soutenue, plus que jamais, au moment où ce pays s’efforce de redessiner son avenir. Notre politique s’inscrit parfaitement dans le projet Yambi 2007, lequel doit fédérer tous les artistes de la République démocratique du Congo – pas uniquement ceux de la capitale – autour d’une démarche novatrice et porteuse d’espoir. Nous n’avons donc pas l’intention de renoncer et aucune décision n’a encore été prise à ce sujet.

Nous recherchons des solutions appropriées et nous ne souhaitons pas nous priver d’une telle salle de spectacle. Au contraire, notre volonté est de poursuivre notre coopération culturelle en RDC.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre.
Je note toutefois que nous avons des raisons de nous inquiéter, car la Communauté française n’est pas propriétaire de la salle actuelle et elle n’en restera peut-être plus longtemps locataire.

Je me réjouis du fait que vous souhaitiez maintenir notre présence culturelle à Kinshasa et cela, dans les limites du possible, sur l’emplacement de la délégation actuelle. Il est important que la présence, à Kinshasa, de notre Communauté et des francophones de Belgique soit garantie et je souhaite que ce ne soit pas de manière purement symbolique. Si nous maintenons notre présence culturelle à Kinshasa – et elle me semble indispensable – celle-ci doit être de qualité.

Mme Marie-Dominique Simonet,
– Toutes les solutions sont envisagées pour répondre à la question de manière appropriée, que ce soit sur le site actuel ou sur un autre site.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Il importe que la Communauté française garde une présence culturelle significative à Kinshasa. Nous devons donc conserver des locaux qui abritent des activités artistiques indépendantes.