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Questions d'actualité

     

 Questions du 16/11/02

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 La fusion CEFA-IFAPME...
Question d'actualité de M. Fontaine à Mme Arena, Ministre-Présidente, chargée de l'enseignement obligatoire et de promotion sociale, sur la:
« Fusion CEFA-IFAPME »

M. Philippe Fontaine (MR). -Madame la ministre-présidente, voici un bel exemple qui illustre mes propos de ce matin une rumeur s'est amplifiée et 48 directeurs de CEFA ainsi que tous les enseignants travaillant dans ces centres ont dû ressentir de l'inquiétude samedi matin en lisant la presse.
Je ne suis pas à l'origine de cette rumeur.
Toujours est-il, madame la ministre- présidente que, selon l'article en cause, vous auriez décidé-peut-être n'est-ce qu'un effet d’annonce, mais alors la rumeur vous est bénéfique de faire absorber les CEFA par l'IFAPME, donc, de les faire disparaître.
Ce matin, je parlais de cette possible filière pour les élèves majeurs.
Selon moi, ce type de formation doit être organisé à l’intérieur du réseau scolaire.
La déclaration de politique communautaire prévoit une synergie entre tous les acteurs de la formation.
Il est primordial que le présent gouvernement s'inscrive dans la continuité de ce qui a été entamé sous la précédente législature.
Nous verrons s'il parviendra à réaliser cette coordination.
-Madame la ministre-présidente, j'aimerais savoir si vous comptez faire disparaître les CEFA ou, le cas échéant, comment vous comptez faire collaborer les deux institutions, sachant que l'IFAPME a actuellement une vocation différente de celle des CEFA.
Réponse de la Ministre-présidente Marie Arena, - Monsieur le président, je tiens à rassurer tous les parlementaires, particulièrement M. Fontaine, en disant que nous n'avons recherché aucun effet d'annonce.
A fortiori, je n'ai organisé aucune conférence de presse ni sur le contrat stratégique ni sur les CEFA.
Mme Bertieaux disait tout à l'heure que finalement, le Gouvernement semble endormi, chose que la presse a très bien relayée il y a deux semaines.
Manifestement, la presse vous entend !
Personnellement, je n'ai organisé aucune information à ce sujet.
Pourquoi ?
Tout simplement parce qu'il est impossible aujourd'hui d'écrire ou de dire la moindre chose au sujet des contrats stratégiques.
Nous avons choisi de rencontrer l'ensemble des acteurs lors de la préparation de la déclaration de politique communautaire.
Nous avons demandé aux partenaires sociaux de l'enseignement mais aussi aux partenaires sociaux intersectoriels d'apporter leur contribution à cette déclaration de politique afin de trouver des points de convergence sur la base desquels serait rédigé le contrat stratégique de l'éducation qui devra être présenté en première lecture au gouvernement avant les vacances de Noël.
Telle est la procédure suivie pour le contrat stratégique.
Il est vrai que les acteurs et l'inter- sectoriel ont été rencontrés et qu'ils ont proposé certaines pistes pour certaines questions relatives à la déclaration de politique communautaire.
Il a notamment été question de la cohérence à trouver entre les différents dispositifs et du lien entre l'IFAPME, d'une part, et la formation en alternance offerte par les CEFA, d'autre part.
Ces deux organisations fonctionnent en effet sans beaucoup de cohérence et ne se parlent pas beaucoup.
Il s'avère que tant les étudiants que les entreprises susceptibles de leur offrir des stages ignorent quels sont les avantages du projet spécifique pour les uns et les autres.
Un des intervenants a dit que l'une des organisations était plus orientée sur le marchand et l'autre sur l'éducation.
Les entreprises et les étudiant ne perçoivent pas la différence, même si elle existe sur le plan institutionnel.
Cependant, l'étudiant qui opte pour l'IFAPME ne reçoit pas de diplôme qui lui permette de poursuivre d'autres études.
Cette situation est pénalisante pour les jeunes qui ont choisi une filière et qui, à un moment donné, constatent que la promotion sociale leur est fermée.
Une réflexion devrait effectivement avoir lieu afin de trouver une solution pour que les jeunes ne soient pas bloqués dans leur parcours scolaire à la fin de la filière.
L'idée n'est bien entendu pas de brader le diplôme de la Communauté française, mais de trouver, en partenariat avec l'IFAPME et l'enseignement de promotion sociale, la manière de compléter, par des modules et sur une base volontaire, le cursus du jeune pour qu'il puisse obtenir un diplôme reconnu par la Communauté française ce qui lui permettra de poursuivre des études dans l'enseignement supérieur.
Ceci ne peut être mis en oeuvre qu'en partenariat avec la Région wallonne.
Nous devrons avoir la même discussion avec l’institut de formation des petites et moyennes entreprises bruxellois afin que les jeunes de "cette région" qui choisissent cette filière bénéficient des mêmes avantages.
Pour revenir à vos questions, je vous réponds que je n'ai aucune envie de supprimer l'enseignement en alternance en Communauté française ni en Région wallonne.
Tant d'un côté que de l'autre, l'alternance est un outil qui valorise la filière qualifiante de notre système d'éducation.
Je suis convaincue par la méthode comme par les personnes qui ont créé cet enseignement en alternance en Communauté française.
Nous avons là un ensemble d'enseignants de qualité qui ont réussi avec les publics les plus difficiles, car le CEFA est rarement un choix positif de la part du jeune.
Vous m'avez suggéré tout à l'heure de mettre les jeunes en difficulté de l' Athénée Madeleine Jacqmotte dans le système des CEFA.
Ce n'est donc pas un choix positif.
Malgré tout, nous y trouvons des enseignants qui réussissent à encourager le jeune à apprendre un métier et à s'en sortir.
Vous comprenez donc que je n'ai nullement l'intention de tourner la page et de nier l'expérience de ces personnes dans le CEFA.
Quand vous me demandez de garantir le statu quo, j'estime que ce n'est pas possible car je trouve que ce n'est pas suffisant.
Je vous confirme donc que l'enseignement en alternance sera un outil de la filière qualifiante et que les CEFA seront la base de notre dispositif.
C'est, grâce à son expertise et aux objectifs que nous poursuivons dans l'enseignement qualifiant, que nous améliorerons cette filière en Communauté française.
M. Philippe Fontaine (MR). -la réponse ne me rassure pas entièrement.
En effet, comme mon collègue Reinkin, j'ai entendu dire qu'on n'avait pas envie de supprimer les CEFA, mais on ne fait pas toujours ce que l'on souhaite.
Je ne suis donc pas rassuré sur le fait que vous aller les maintenir ou non à terme.
Par contre, j'ai été rassuré quand vous avez confirmé que la suppression n'était qu'une rumeur et que le dossier était à l'étude.
De nombreux dossiers étant actuellement à l'étude au niveau du gouvernement, je pense que nous aurons encore l'occasion de reparler des CEFA durant les prochains mois ou les prochaines années.
Avec le groupe MR, je souhaite que les CEFA continuent à fonctionner et qu'on ne diffuse plus d'informations qui les dévaloriseraient, qui laisseraient entendre qu'ils vont disparaître et que les jeunes n'y auraient plus accès.