La sidérurgie à Charleroi : la position de Philippe Fontaine

Dans le dossier de la sidérurgie, il est essentiel que le Gouvernement wallon fasse preuve d’une vigilance accrue et d’une volonté sans faille afin de défendre avec une fermeté qui caractérise le Ministre wallon de l’Economie, Serge Kubla, une sidérurgie carolo à la pointe.
La politique en matière de sidérurgie doit poursuivre une attitude constructive qui privilégie la négociation à l’affrontement.
Dans ce cadre, il est important de favoriser des contacts réguliers entre les syndicats et Arcelor et de s ‘appuyer sur la bonne volonté de l’ensemble des acteurs concernés.
Dans ce dossier, j’estime que la Région wallonne doit poursuivre le rôle de « médiateur/ go-between » qu’elle a tenu avec un certain succès jusqu’ici.
Je crois fermement à l’avenir d’une sidérurgie wallonne et carolo en particulier modernisée qui utilise le savoir-faire hennuyer reconnu pour ses qualités.

Les semaines à venir s’annoncent comme décisives pour l’évolution de la sidérurgie.
Gouvernement et syndicats doivent se rencontrer pour préparer la tri-partite qui devrait rapidement suivre.
Si les choses semblent évoluer à Liège, en revanche la situation à Charleroi reste floue quant à l’avenir de plusieurs outils essentiels.
Trois dossiers méritent actuellement une attention et une vigilance particulières :
- L’avenir d’Industeel Belgium (ex-FAFER) : cet ancien fleuron de la sidérurgie wallonne connaît des incertitudes sur son avenir.
Si l’on peut se féliciter que la direction semble avoir abandonné son plan de vente par appartements, les négociations se poursuivent avec l’éventuel repreneur Dillinger Hüte.
Bien que la direction actuelle semble exclure toute restructuration, il apparaît que les 900 travailleurs n’ont pour l’heure que peu de détails quant à la stratégie industrielle qui sera mise en place.
La pérennité du site doit en tout état de cause être un préalable à toute évolution.

- Carinox. Ce projet ambitieux et symbolique qui devrait faire de Charleroi le pôle inox d’Arcelor semble connaître quelques difficultés en raison du coût élevé de l’électricité dans notre Région.
Ce problème mérite à mon sens une attention toute particulière car il concerne bien d’autres entreprises en Région wallonne.
En outre, le nouveau schéma de production pourrait laisser sur la touche la décaperie La Praye où travaillent quelque 170 personnes alors que ce site pourrait devenir, si les investissements sont consentis, une des lignes de décapages des aciers inox les plus performantes d’Europe.
- Carsid : suite à la décision européenne de ne pas autoriser la Région wallonne de participer financièrement au montage, la reprise des négociations avec Arcelor s’impose afin d’étudier un scénario alternatif respectant les principes initiaux.
J’épinglerai aussi la mise à l’arrêt de l’aciérie électrique de Marcinelle qui, si elle devait encore se prolonger, deviendrait problématique.