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L’annonce d’un résultat 2008 ...
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Jean-Claude Marcourt, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine, concernant :
« L’annonce d’un résultat 2008 fortement négatif pour la SONACA »
Monsieur le Ministre,
La presse s’est récemment fait l’écho des très lourdes pertes enregistrées par la Sonaca pour son exercice 2008.
Selon les chiffres cités, et malgré une hausse annoncée des volumes de ventes, cette perte atteindrait pas moins de 136 millions EUR, pour un chiffres d’affaires de +/- 305 millions EUR.
Cette perte est très largement supérieure à celle attendue jusqu’ici. Ainsi, lors des précédents débats sur le sujet dans notre assemblée, le montant de 30 millions EUR était fréquemment cité.
A l’origine de cette contre-performance, selon le nouveau CEO, plusieurs éléments tels que :
La faiblesse du dollar (impact estimé à 12 millions),
La renégociation des contrats de couverture de change (qui auraient impacté négativement le résultat à hauteur de pas moins de 65 millions)
Et la non-rentabilité de l'usine de Gosselies (28 millions) qui n’aurait pas atteint les objectifs de productivité du Plan Défi 2007.
La presse a par ailleurs annoncé que la SONACA avait été recapitalisée à hauteur d’un peu plus de 60 millions EUR.
Personne ici ne se réjouira de ces résultats pour le moins inquiétants.
Il me paraît toutefois utile et légitime, la région étant l’actionnaire principal, que le ministre nous explique dans les détails les différents éléments ayant conduit à un résultat si morose.
A cet égard, la perte liée à la renégociation des contrats de couverture de change (sujet sur lequel Serge KUBLA vous avait interrogé en novembre dernier) mérite à mon sens quelques explications supplémentaires de la part du Ministre.
Pour 2009, la SONACA devrait malheureusement subir les conséquences de la crise. Le volume de production est annoncé en baisse de 35 % cette année, le chômage économique étant de mise pour les ouvriers depuis le début avril.
Toutefois, il semble qu’on puisse espérer un redressement de la situation. Le nouveau plan de restructuration semble avoir convaincu les principaux créanciers de l'entreprise. Les bureaux d’études tourneraient à plein régime et la Sonaca a décroché quelques contrats importants récemment (airbus A350, Embraer,…). Selon le nouveau CEO, « la Sonaca va devoir s'adapter très rapidement à la crise, et gagner drastiquement en productivité, mais elle dispose désormais d'un bilan assaini. »
Malgré l’annonce par la direction de "mesures" pour "adapter" son personnel d'employés et de cadres sur le site de Gosselies, aucune baisse de l'emploi ne serait prévue à court terme. Mais les intérimaires et certains sous-traitants seront immanquablement touchés.
On notera toutefois que le recours au crédit-temps a été évoqué en conseil d'entreprise et que, selon les syndicats, « plusieurs membres du personnel, et notamment des cadres, ont déjà choisi de quitter la Sonaca spontanément ».
J’aimerais dès lors, monsieur le ministre, vous posez les questions suivantes :
- Quel a été l’intervention de la Région wallonne dans ce dossier ?
- A quelle hauteur est-elle intervenue dans la recapitalisation ?
- Via quel outil ? la FIWAPAC ?
- Des garanties ont-elles été octroyées à l’entreprises comme cela avait été évoqué fin de l’année dernière ?
- Que vise la notification du 12 mars dernier qui invite la FIWAPAC « à prendre les dispositions » découlant des propositions du CA de la SONACA sur lesquelles le gouvernement a marqué son accord ?
- Pouvez-vous nous rassurer sur l’avenir de l’entreprise et sur le maintien de l’emploi sur le site de Gosselies ?
- Pouvez-vous nous indiquer les lignes de forces du nouveau plan de restructuration ?
- Les problèmes de couverture de changes sont-ils définitivement résolus ?
Réponse du Ministre Jean-Claude Marcourt,
j'attire l'attention sur le fait que l'année 2008 a été une année très chahutée au niveau financier et le problème de couverture des changes a été un problème extrêmement important. Il a d'ailleurs été constaté que les sociétés bancaires proposaient des outils financiers vis-à-vis desquels la Sonaca n'a pas été la seule à faire face, assez sophistiqués et assez étonnants, mais qui étaient des outils financiers qui pouvaient fonctionner de manière assez cohérente en cas de stabilité des devises.
L'instabilité extrêmement forte des devises a engendré une inquiétude de la part des banques qui se sont mises comme quoi les ordinateurs bancaires sont des outils très dangereux à poser de gros problèmes et qui pouvaient poser problème si on n'y prêtait pas garde, à la véritable stabilité à court terme. Avec l'entreprise, comme tout le monde le sait, un nouvel Administrateur délégué avait été installé et on a souhaité inscrire la SONACA dans une période qui assure d'une part ce que McKinsey avait donné, le consultant des gains des productivités importants sans nécessairement impacter trop la plate-forme économique et d'autre part d'assurer la continuité de l'entreprise notamment dans ses rapports bancaires, parce que l'instabilité était à ce point qu'il n'y avait pas nécessairement de stabilité avec les banques.
Or, elles sont indispensables. Pour les programmes de l'A350 XWB, si les banques ne financent pas les plans de développement, on n'y arrive pas. Le resserrement du crédit, le problème des cours de change, les frais de restructuration antérieure...
Comme tout le monde le sait, plus de cent mille Astra devaient rentrer chez Opel ; il y a eu un problème avec Airbus dans la fourniture et tout cela a conduit à faire en sorte que la Sonaca a pu être refinancée. À cet égard, la SFPI fédérale a suivi pour sa part et la FIWAPAC est intervenue simplement comme opérateur financier de la Région pour le refinancement de la Sonaca.
M. le Ministre tient à dire que l'on est confronté à trois éléments :
la restructuration du portefeuille financier de la SONACA à laquelle la Région a permis d'avoir les moyens utiles pour poursuivre ;
le plan de restructuration qui est toujours en cours ;
les éléments positifs tels que d'avoir bénéficié de l'Airbus A 350XWB, l'Ambra Air legacy 450 et 500, et les bords d'attaque du Lear Jet de bombardier.
Il existe donc aujourd'hui des éléments positifs.
L'élément sur lequel il faut avancer est la diminution de cadences qui résulte de la diminution de volume de l'ensemble du secteur. Cette réduction de volume devrait approcher les 35 % en fin d'année et pour l'ensemble de l'année 2009, si on mutualise, 24 %.
Cela paraît plus limité que d'autres secteurs, mais aujourd'hui, il faut dire que par rapport à l'activité, il semble que l'on puisse poursuivre en 2010.
Il est fondamental aujourd'hui de continuer à déployer et il lui semble que malgré la profondeur de la crise, la Sonaca aujourd'hui a les outils utiles et adéquats pour poursuivre son redéploiement.
M. le Ministre indique également qu'il continue à parler avec tout le monde dans le métier pour savoir comment assurer le développement de la Sonaca à moyen et à long terme.
M. Fontaine remercie M. le Ministre pour sa réponse, mais il n'a pas eu de réponse à tout ce qu'il avait demandé.
Quel est le montant, quelle est la hauteur de la recapitalisation et l'intervention de la Région wallonne en la matière ?
Une autre question concernait la notification du 12 mars qui invitait la FIWAPAC à prendre des dispositions découlant des propositions du Conseil d'Administration de la Sonaca sur lesquels le Gouvernement a marqué son accord.
Si M. le Ministre lui a répondu, il n'a pas très bien compris ! Qu'y avait-il dans cette notification du 12 mars ?
M. le Ministre répond qu'elle chargeait la FIWAPAC de prendre les dispositions de refinancement. Pour la région, cela a dû représenter pour l'ensemble des opérateurs, SAPCA, etc, un montant de 80 millions d'euros.