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Les moyens mis en œuvre pour lutter contre ...
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement, concernant :
« Les moyens mis en œuvre pour lutter contre la dégradation des routes et autoroutes de Wallonie »
Monsieur le Ministre,
Je lisais récemment dans la presse les déclarations suivantes vous concernant : «le Ministre Daerden est-il en train de confondre son boulot de ministre wallon (au service du bien public) avec celui d’un candidat en campagne permanent (à son propre service) »
Je laisse bien entendu au journaliste qui a écrit ces lignes le soin d’en assumer la responsabilité mais en dehors de tout soupçon électoraliste, certain de vos dispositifs pour lutter contre la dégradation des routes et autoroutes de Wallonie me posent problème néanmoins. Dois-je vous rappeler combien de fois je vous ai interpellé sur ces aspects depuis très longtemps ?
Je voudrais d’abord revenir à une première de vos bonnes intentions : mettre en place la « ligne antitrous » en Région wallonne. Vous annonciez au début de cette année la mise en place d’un numéro vert qui doit permettre de prévenir les équipes du MET des dégradations occasionnées au réseau routier. Mais au delà de l’effet d’annonce, rien ne semble avoir été prévu pour réellement collecter les problèmes dont pourraient faire part l’usager qui utilise le numéro vert puisqu’il s’agit du numéro du service mobile-info de la RTBF. Le 17 février, alors que vous êtes informé de cela depuis un certain temps, le numéro de la ligne antitrous aboutissait toujours au service mobile-info, je l’ai moi-même vérifié.
Ensuite, je voudrais évoquer une autre de vos bonnes intentions : informer les usagers par panneaux publicitaires que vous alliez consacrer 600 millions d’euros pour réparer nos routes. Soit ! Le premier budget a consacrer pour nos routes n’aurait-il pas pu être celui de cette campagne de publicité ? De plus, vous semblez déclarer vous même qu’il sera très difficile de trouver une telle somme.
Mes questions sont les suivantes monsieur le Ministre :
- Comment expliquez-vous que la ligne antitrous débouche à la RTBF ?
- Avez-vous l’intention de modifier ce numéro puisque les standardistes de la ligne mobile-info ne semblent pas avoir l’intention de collecter les plaintes des usagers qui ont constatés des dégradations ?
- Pourquoi cela n’a-t-il pas déjà été fait ?
- Pouvez-vous m’expliquer, à supposer que l’information arrive un jour jusqu’aux services du MET, comment vont être organisées les réparations ponctuelles renseignées par les utilisateurs de la ligne ?
- Quel est le délai endéans lequel vous vous engagez à effectuer les réparations ?
- Combien a coûté la campagne d’information aux citoyens sur vos investissements pour réparer les routes wallonnes ?
- Vous parlez d’une analyse objective qui a pu déterminer que 75% des routes wallonnes sont en ordre. Qui a effectué cette analyse objective ?
- Pouvez-vous me fournir un exemplaire du rapport d’analyse ?
- Comment allez-vous financer les premières phases des travaux ? Où allez-vous trouver l’argent ?
- Quand vont-ils commencer ?
- L’analyse objective dont vous faites mention a-t-elle élaboré un cadastre des routes les plus endommagées ?
- Ont-elles été classées par ordre de priorité ?
- Si non, comment ont-elles été classées ?
- Pouvez-vous me dire quelles seront les premières routes qui feront l’objet de vos soins ?
Réponse du Ministre Michel Daerden,
Monsieur le Président, Chers Collègues, indiscutablement, je voudrais le répéter une fois encore, la qualité des revêtements est une de mes priorités. Que ce soit sur le réseau routier ou autoroutier. Alors, le numéro en titre. Les appels arrivent à la centrale Mobile Info de la RTBF. C'est juste qu'il est localisé dans les locaux de la région wallonne et plus précisément au centre Perex. Parce que c'est avec le Centre Perex que nous sommes en partenariat. Le numéro vert de la RTBF, c'est le seul numéro au grand public qui est utilisé pour tout appel relatif à la sécurité et à la mobilité sur le réseau à grand gabarit wallon. Refaisons un test. Le 17 février. Tout est toujours résolu, mais rien ne va jamais.
M. Fontaine (MR). C'est-à-dire que ce n'est pas très proactif. On dissuade le correspondant d'utiliser ce service et, à partir du moment où on dissuade le correspondant, vous n'aurez pas ce que vous souhaitiez obtenir ; c'est-à-dire, l'essentiel des problèmes.
M. Daerden, De deux choses l'une. Là, je suis d'accord. Est-ce un problème sur une route régionale ou une route communale ?
Je comprends que la taxe soit facile, mais en ce qui nous concerne, c'est un vrai problème, car en permanence , nous avons des attaques pour des routes communales et je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème à mon niveau.
Alors, on essaie de prévenir la commune concernée quand on a un appel dans ce sens. En ce qui concerne les campagnes d'affichage, elles coûtent environ 25.000 euros. Il y a une grande règle de l'alternance, une fois le fédéral, une fois le régional. Tout cela concerne la conception du visuel, l'impression des affiches et le collage. Il y a un problème : l'état du réseau. C'est vrai, vous avez raison. On a un matériel scientifique performant qui examine une série d'éléments techniques, comme par exemple l'orniérage, la rugosité, la planéité des revêtements.
C'est un matériel très performant et on essaie, sur base de cela, de déterminer un indicateur de confort et de sécurité. On a examiné 75 % du réseau routier, autoroutier et régional et on l'a réparti en six classes, de A à E, suivant l'indice de satisfaction. C'est grâce à cela qu'on arrive à 600 millions. Je suis en mesure de vous dire qu'il y a 1.175 dossiers répertoriés. C'est vous dire à quel point, j'avais anticipé le problème de la relance et c'est à ce moment-là que je l'avais présenté, mais les analyses ont été faites avec le plus grand sérieux. Chaque dossier a été répertorié. Vous soulevez le problème financier, vous avez raison.
C'est juste, il y a un problème financier. C'est d'ailleurs pourquoi, si je ne place pas cela à la SOFICO, c'est impossible de le faire. Cela ne sert à rien de venir me raconter n'importe quoi aujourd'hui en campagne, c'est impossible ! Ou bien, on a la volonté d'améliorer l'affaire ou pas. Si on veut l'améliorer et je plaide pour que quel que soit le Ministre ou le Parti demain, il faut le faire pour diverses raisons. Il est évident que sur le budget classique des routes, c'est impossible. C'est pour cela que j'ai plaidé pour qu'on transfère à la SOFICO.
Je vais d'ailleurs vous présenter prochainement une modification du décret SOFICO rien que pour cela et je vais essayer de le faire avant la fin de la législature. Je vais lancer l'opération, je n'ai pas de problème, j'ai assez de moyens. Il est évident que pour les années ultérieures, le grand défi des travaux est de savoir comment on va financer à la fois la remise à niveau et les grands investissements qui restent à faire. Dans le cadre du budget actuel, c'est impossible. Je réponds avec la plus grande des sincérités.
M. le Président. La parole est à M. Fontaine.
M. Fontaine (MR). Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. J'insiste pour que la ligne téléphonique puisse être réellement opérationnelle ou en tout cas vraiment proactive, sinon on dégoûtera les correspondants de téléphoner et finalement, vous-même ou votre successeur pourrez dire que, tout compte fait, les routes sont en bon état et on arriverait alors à une enquête du même type que celle de M. Lutgen disant par exemple que Charleroi est propre, ce dont moi, je ne m'étais pas aperçu.
Apparemment, ils ont évité la Ville de Charleroi pour faire leur enquête et ils ont dit que c'était bon comme cela. En ce qui concerne l'entretien des routes, vous avez annoncé, Monsieur le Ministre, qu'à partir du moment où on prévenait, il y aurait un certain nombre de choses qui se feraient. Donc, les citoyens qui téléphonent s'attendent à ce que, rapidement, ce qu'ils ont signalé soit réparé et vous venez me dire ici que vu le problème assez colossal qu'il y a à mettre nos routes en état, il faut passer par des dossiers de la SOFICO.
Soit ! Mais on sort de l'hiver, il y a un certain nombre de trous à de nombreux endroits et il est urgent de les réparer.
M. Daerden, On peut faire la différence entre les deux.
M. Fontaine (MR). Voilà, on ne peut pas attendre la mise en place de dossiers de la SOFICO qui feront, par le fait de l'administration, de la nécessité de lancer les procédures, qui vont durer un certain temps, il y a là un certain nombre de dossiers qui sont urgents.
Maintenant, c'est le citoyen qui va faire le boulot de l'administration en lui signalant où sont les problèmes. Enfin, cette collaboration peut être une bonne collaboration à condition que le citoyen se rende compte qu'il y a un suivi.
Donc, le premier problème concerne le téléphone. On doit se rendre compte qu'on est à la recherche d'informations. Ce n'est manifestement pas le cas aujourd'hui.
Deuxième problème : les travaux urgents doivent pouvoir être suivis de réparations urgentes. Autrement, on va continuer à avoir des routes qui sont en très mauvais état, à la sortie de l'hiver et qui sont, en plus, dangereuses parce qu'il y a un certain nombre de trous qui sont effectivement dangereux. Pour le reste, il faut faire ce que vous avez proposé, mais vous savez, on a un peu l'impression qu'on est dans la même situation que le logement social.
On trouve de l'argent pour investir, mais on ne trouve pas d'argent pour entretenir. C'est cela le vrai problème. Cela ne sert à rien d'investir si on n'a pas, en même temps, prévu la possibilité d'entretenir parce qu'alors, on traîne pour l'entretien et puis, cela coûte beaucoup plus cher.