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Les mesures prises pour...
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie-Dominique Simonet, Ministre de la Recherche, des Technologies nouvelles et des Relations extérieures concernant :
« Les mesures prises pour favoriser la fréquentation du PASS de Frameries notamment par les écoles »
Madame la Ministre,
Le Parc d’Aventures Scientifiques de Frameries est revenu au devant de scène sur fond polémique récemment.
Le PASS est un musée de sciences, de technologies et de société installé dans les anciens bâtiments de l’ancien charbonnage du Crachet Picquery.
Il ouvre ses portes en mai 2000 et est en phase de lancement pendant les quelques années qui suivent, raison pour laquelle votre prédécesseur ne s’est pas posé la question de savoir s’il fallait maintenir le PASS ou pas.
Sans revenir sur les arguments avancés par ceux qui se sont exprimés à propos du PASS pour le fermer ou le vendre au privé, il est indéniable que le rendement de la subvention publique par visiteur est faible et que des pistes d’amélioration doivent être trouvées. Je reste néanmoins surpris par la position tranchée de ses deux détracteurs, si un musée ou un parc scientifique ne coûtait pas d’argent à la collectivité, cela se saurait. Il faut juste pouvoir mesurer ce que le musée ou le parc scientifique apporte à son public en regard de l’effort public consenti pour y arriver.
Mes questions sont les suivantes Madame la Ministre :
- Il semble qu’à lui seul le PASS engloutisse 90% du budget wallon consacré annuellement pour sensibiliser nos jeunes à la technologie. Est-ce exact ? En quoi consiste cette sensibilisation ?
- Le PASS avance le chiffres de 45% de visiteurs scolaires. Confirmez-vous ces chiffres ?
- Qu’est-ce qui est mis en œuvre pour faire venir toutes les écoles de Wallonie au PASS ? Il semble en effet que toutes ne soient pas concernées alors que les écoles de la région, le Borinage, se retrouvent « » d’y aller plusieurs fois sur l’année. Confirmez-vous cela ?
- Vous avez déclaré que la gestion du PASS pouvait encore être améliorée. Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? Comment peut-elle être améliorée ?
- Vous avez déclaré que le nombre de visiteurs pouvait être augmenté. Quelles mesures concrètes avez-vous prises pour y arriver ?
- Si je suis d’accord avec vous qu’il ne faut pas fermer le PASS et ainsi réduire à néant les efforts, notamment financiers, consentis jusqu’ici, que voulez-vous dire par « réduire la voilure du Parc » ?
- Vous semblez ne pas exclure un partenariat privé public pour assurer un avenir au PASS. Avez-vous déjà des pistes concrètes qui iraient dans ce sens ? Lesquelles ?
- Le pendant flamand du PASS, le Technopolis de Malines, est quant à lui cité en exemple. Avez-vous pris des contacts avec votre homologue flamand pour trouver des pistes d’amélioration pour le PASS ? Avez-vous invité les dirigeants des deux sites à se rencontrer dans ce sens ?
Réponse de la Ministre Marie-Dominique Simonet,
– Il est vrai que des déclarations assez intempestives ont été faites. De plus, les informations
rendues publiques n'étaient pas toujours conformes aux réalités. Mon prédécesseur et moi nous nous sommes
pourtant efforcés à rendre l'outil du PASS le plus performant possible.
Le budget consacré à la promotion, la diffusion et la valorisation de la recherche est inscrit au programme
04 de la Division organique 12 du Budget général des dépenses de la Région wallonne. En 2008, il s'élève à
10,11 millions d'euros. Le subside de fonctionnement octroyé au PASS s'élève à 4,5 millions. Il ne représente
donc que 44,5 % du budget total.
Le solde est réparti comme suit :
• 832.000 euros pour le fonctionnement de l'AST pour ce qui concerne le développement de service aux
entreprises ;
• 2 millions pour les dépenses de biens et services consentis par l'administration de la recherche ;
• 2,778 millions pour des subventions relatives à des activités de diffusion, de promotion et
d'évaluation de la recherche, de la science, des technologies nouvelles, de l'innovation et du
développement technologique. À titre d'exemple d'actions que nous soutenons, je citerai l'émission
Matière grise de la RTBF.
En ce qui concerne la fréquentation du PASS, les statistiques sont établies en distinguant plusieurs
catégories de visiteurs : les écoles, le public familial, les groupes jeunes, les groupes adultes et les entreprises.
Au sein de la catégorie des écoles, le PASS distingue différentes tranches d'âge. Les enseignants font également
l'objet d'un traitement particulier, puisqu'ils peuvent bénéficier de journées de formation ou d'information.
La fréquentation est mesurée sous deux angles.
Le premier correspond au nombre de visiteurs qui passent
par la billetterie du site de Frameries.
Le second angle dénombre le public touché par les activités du PASS sur
le site mais aussi lors d'évènements extra muros.
En 2007, 60.043 personnes ont été recencées à la billetterie. Si l'on tient compte des évènements extra
muros, le nombre de personnes touchées s'élève à 179.994.
Presque 180.000 visiteurs, cela devient intéressant. Un travail important a été accompli pour sensibiliser le
public scolaire. Ainsi, actuellement, ce public représente 26 % du public total et l'on peut dire que 60 % du
public scolaire est constitué des élèves âgé de 10 à 14 ans, ce qui est d'autant plus important que c'est la période
au cours de laquelle les enfants doivent être sensibilisés aux métiers de la Recherche.
Pour ce qui concerne 2008, les seuls chiffres dont nous disposons concernent les réservations et ils montrent
une hausse de 27 % par rapport à 2007. C'est sans doute le fruit des modifications mises en oeuvre.
Si nous abordons la provenance géographique des visiteurs, je dirais que les écoles de la région, qui ne sont
biensûr sous le coup d'aucune obligation profitent de cette proximité et que des liens privilégiés ont été mis en
place entre le PASS et les professeurs. On peut dire que 52 % du public vient de la Région wallonne, 18 % de
France, 16 % de Flandre, 14 % du Brabant-Wallon et de Bruxelles.
Nous avons sensibilisé le Ministre de l'Enseignement obligatoire au PASS et une journée particulière sera
organisée le 22 novembre au profit des professeurs des enseignements primaire et secondaire.
Le Gouvernement a pris la décision d'assurer la gratuité des transports pour les jeunes de moins de 18 ans.
C'était important, dans la mesure où les écoles sont demandeuses mais qu'elles peuvent être confrontées à des
choix, lorqu'il y a lieu de tenir compte du coût du car. La gratuité devrait donc jouer un rôle positif à l'égard des
écoles.
Le travail réalisé a donc permis d'augmenter de manière significative les réservations pour 2008. La gestion
du PASS devait également être améliorée. J'y ai travaillé et j'y travaille. J'ai pris différentes mesures avec
l'espoir de résultats concrets et l'amélioration de synergies avec l'enseignement.
Il est vrai qu'il existait de grandes difficultés budgétaires. Nous y avons apporté des solutions structurelles,
à l'exemple d'une augmentation de capital en 2005 et d'aides complémentaires en 2006. Il existait des arriérés
issus de la gestion précédente qu'il fallait prendre en charge. Il fallait donc recourir à une gestion structurelle
avec l'obligation de travailler dans le cadre d'une enveloppe. Parallèlement à cela, j'ai réduit la voilure,
notamment à l'égard d'une communication qui était surdimenssionnée et floue, ce qui se traduisait par un
manque de retombées concrètes suffisantes. À titre d'exemple, sur la région de Liège, une publicité importante
annonçait « le PASS vas-y » ce qui était parfois compris comme une publicité pour les tranports en commun dès
lors que les personnes ne connaissaient pas l'existence du parc.
Les organes de gestion ont été restructurés et pourvus d'un Comité d'accompagnement chargé de suivre l'
évolution. Des experts de la cellule d'information financière de la Région wallonne y ont été impliqués.
J'observe que l'exercice 2006 se clotûre avec un résultat positif d'une quarantaine de milliers d'euros, que celui
de 2007 porte un résultat positif de 153.000 euros et que l'exercice 2008 sera également positif. En synthèse,
pour la première fois, la gestion des charges de l'année prise en compte, l'exercice se clotûre par un bénéfice qui
permet à l'entreprise d'assurer sa survie et son fonctionnement dans l'enveloppe donnée.
Le PASS a pour Directeur-Général M. André Gremer avec une nouvelle dynamique. Je pense que cette
politique va porter ses fruits. Le PASS fonctionne sur base d'un contrat de gestion avec des évaluations, au
respect duquel je veille tout en collaborant avec mes différents Collègues pour que cet outil fonctionne le mieux
possible.
La fréquentation augmente. Il est vrai que le but n'est pas que le parc soit totalement autonome. J'observe
que le PASS souffrait d'un problème d'image depuis son inauguration et que cela prend du temps à réparer.
Des collaborations ont été lancées, notamment avec Technopolis dans le cadre du programe Experia
d'Agoria. D'autres contacts sont lancés afin d'élaborer notamment des projets qui pourraient être soutenus par le
Gouvernement Fédéral.
Pour ce qui concerne l'orientation future du PASS, des contacts sont envisagés ainsi que différents
partenariats. À titre d'exemple, il y a lieu de mieux stimuler le public scolaire et le « be to be ». Nous allons
aussi étudier toutes les manières d'améliorer la fréquentation, mais vous observerez que 2008 est une année de
progression encourageante pour le PASS, tenant compte de ce que celui-ci a connu. En conclusion, je vous
dirais que les déclarations intempestives ne sont pas une bonne façon de rendre service à cet outil destiné à tous
le monde.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je vous remercie pour les précisions obtenues. Il est vrai que, si cet outil
n'existait pas là où il se trouve, on ne l'y crégnait peut-être pas mais il existe et il se situe dans une région où
l'intérêt des jeunes pour les matières scientifiques est déficitaire mais aussi où l'on note un déficit important de
formation. C'est le cas dans toute la province du Hainaut. Les outils qui peuvent aider à prendre conscience de
ces formations doivent être mis en valeur.
Je me réjouis de constater qu'on a pu limiter les appels récurrents de fonds, ce qui pouvait entraîner des
critiques de personnes mal informées ou qui ne vivent pas dans la région. Il est important de noter
qu'aujourd'hui, on travaille avec une enveloppe fermée, qu'on a pu stopper l'hémorragie et qu'il existe un
équilibre à l'exercice propre. Je relève par ailleurs l'intérêt de collaborations avec Agoria. Il faut montrer que le
secteur des entreprises soutient ce domaines. Vous n'avez pas répondu à la question que je vous soumettais de
mettre en place un partenariat public privé pour assurer l'avenir du PASS. Cela avait été évoqué, mais n'apparaît
plus à l'ordre du jour. Je pense que par ailleurs qu'il faut essayer d'avoir une meilleure collaboration avec le secteur
de l'enseignement. Vous avez évoqué la présence de 12 % de français et de 18 % de néerlandais. Cela montre que
nous sommes sortis du cadre local.
Je vous confirme qu'il y avait effectivement un problème en matière de communication, ce qui tenat peutêtre
à la personnalité de l'époque, oubliant que la Belgique n'est pas la France. Il faut une communication plus
efficace allant vers le grand public. Cela dit, dès lors que l'on atteint 179.000 personnes touchées, ce n'est pas
mal. Le pass doit être un outil de diffusion sur place mais je rappelle aussi qu'il doit se rendre à l'extérieur. À
titre d'exemple, l'école de Verviers n'ira pas régulièrement au PASS et il existe ailleurs des outils moins
importants comme le Centre de culture scientifique de Couillet où les écoles de Charleroi peuvent se rendre plus
facilement qu'au PASS.
Mme Marie-Dominique Simonet, – J'avais été interpellée par ceux qui découvraient la situation du PASS qui n'est pourtant pas neutre
et qui donnaient des solutions qui ne sont aujourd'hui pas sur la table. Aujourd'hui, il n'y a pas d'investisseur
qui se soit proposé. Je n'exclus rien, mais il n'y a pas eu de tel contact concrétisé. Nous avons cependant des
synergies. Vous savez que je ne rejette jamais quelque chose d'office pour que cela s'inscrit dans le cadre de
l'objectif préalablement établi, dès lors que des moyens publics sont engagés.