Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme, concernant :
« La présence du capricorne asiatique en Belgique »

Monsieur le Ministre,
Pour la première fois un insecte asiatique très nuisible a été localisé chez nous. Il s’agit du capricorne asiatique, ou glabripennis, une espèce de capricorne particulièrement nuisible puisqu’elle s’attaque à pratiquement toutes les espèces d’arbres et surtout contre laquelle il n’existe pas de traitement efficace à moins de couper l’arbre infecté.

Ces insectes seraient arrivés chez nous à l’état de larves dans le bois des caisses contenant des pierres en provenance d’Asie et sont quasi indétectables. C’est quand l’invasion a eu lieu qu’on peut retrouver des insectes adultes mais il est alors trop tard pour l’arbre concerné.

Les consignes de l’afsca sont strictes et claires : il y a une obligation de signalement et un avis d’alerte a été lancé par l’Agence.

Mes questions sont les suivantes, Monsieur le Ministre :

- Pouvez-vous me dire si le capricorne asiatique a déjà été signalé en Région wallonne ?
- A quel endroit ? A quel degré de développement ? En quelle quantité ?
- Quelles mesures ont-été prises en ces endroits pour en arrêter la propagation ?
- Quelles mesures ont été prises pour informer la population wallonne de la dangerosité de cet insecte pour nos essences d’arbres et sur l’obligation de signaler toute trace éventuelle de l’insecte ?
- Ne pensez-vous pas que des mesures sont à prendre au niveau des conditions de conditionnement de produits en provenance de pays susceptibles de nous envoyer ce genre de désagréments ? Avez-vous déjà établi ce genre de contacts avec certains de vos homologues pour tenter de mettre en place la technique du « Mieux vaut prévenir que guérir »

Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
– Si un cas de présence de l'insecte grand capricorne asiatique a été confirmé à Courtrai, dans un jardin de particulier, aucun cas n'a été signalé à ce jour en Région wallonne.

C'est l'AFSCA qui est compétente pour la lutte contre les organismes nuisibles.

Là où cette découverte a été faite, l'AFSCA a trouvé des caisses en bois venant de Chine qui présentaient des trous d'émergence caractéristiques et qui ne portaient pas la marque ISPM-15 obligatoire. L'AFSCA rappelle que depuis 2004, le matériel d'emballage originaire de pays non membres de l'UE doit être muni d'un marquage conforme à la norme ISPM-15. Cette marque garantit que le matériel a subi un traitement qui a pour but d'éviter le risque de propagation de certains organismes nuisibles.

L'AFSCA a pris les mesures d'éradication dans le cas signalé, en détruisant les emballages contaminés et en établissant un périmètre de surveillance.

Elle a notifié cette découverte à la Commission européenne conformément à la Directive 2000/29/CE, vu qu'il s'agit d'organismes de quarantaine.

Cette espèce peut engendrer des dégâts importants, principalement dans les érables, mais également sur de nombreuses essences feuillues.

L'agence a prévenu les services régionaux compétents pour la gestion des forêts et des espaces verts, en l'occurrence le Département de la Nature et des Forêts pour la Région wallonne. Une fiche signalétique a été diffusée pour cette espèce et une espèce voisine, Anoplophora chinensis, non constatée en Belgique, mais importée accidentellement en France et aux Pays-Bas, dans des bonsaïs. Cette information a été répercutée dans les services extérieurs DNF dès le 8 août dernier, avec demande de signalement de tout cas suspect.

Comme l'Anoplophora glabripennis est susceptible d'être importée dans des bois d'emballage, l'AFSCA a également informé les opérateurs des secteurs du bois et des pépinières lors d'une réunion de concertation. Une réunion similaire a eu lieu avec les associations de fournisseurs de produits pour la construction.

Actuellement, une décision de lutte est en discussion à la Commission européenne concernant Anoplophora chinensis et l'AFSCA prépare un arrêté ministériel de lutte pour les deux capricornes.

M. Philippe Fontaine (MR). – Je suis heureux que l'on n'ait pas encore découvert cet insecte en Wallonie, mais les Wallons ne savent peut-être pas qu'il existe. Seuls les professionnels sont informés. Je demande que l'on soit particulièrement attentif et que l'on fasse passer l'information au maximum. La dimension européenne est importante car il est difficile de créer au niveau wallon un système de lutte contre cette prolifération.