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La situation du Tétra Lyre en Région wallonne...
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme, concernant :
« La situation du Tétra Lyre en Région wallonne »
Monsieur le Ministre,
Le Tétra lyre est le symbole des Fagnes. La réserve naturelle des Hautes-Fagnes est le dernier endroit, semble-t-il , où l’espèce survit en Belgique.
L’évolution de la population est suivie depuis longtemps déjà et après une augmentation significative dans les années 70, le nombre d’individus n’a cessé de diminuer pour passer à une vingtaine aujourd’hui. L’espèce est donc au bord de l’extinction.
Si les causes semblent clairement identifiées, modification de l’habitat, évolution des populations de prédateurs, les maladies et les parasites, il est tout aussi clair que des mesures urgentes doivent être prises pour sauver cette espèce par ailleurs symbole d’une de nos belles régions de Wallonie.
Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :
- Confirmez-vous les chiffres de la maigre population de Tétra lyre en Région wallonne ?
- Quelles sont les mesures concrètes qui sont prises aujourd’hui pour étoffer cette population ?
- Que pensez-vous de l’efficacité de ces mesures puisqu’elles ne semblent pas produire d’effet ?
- Quelles mesures efficaces comptez-vous mettre en place pour sauver cette espèce ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
– Je peux
effectivement vous confirmer que la population du tétras-lyre est faible, puisque le comptage réalisé cette année
a recensé 15 mâles, soit une population totale estimée entre 30 et 35 individus.
Plusieurs mesures sont mises en oeuvre depuis de nombreuse années pour sauver l'espèce et améliorer l'état
de sa population :
• le respect de la quiétude avec l'interdiction de pénétrer dans la zone de reproduction durant la période
de reproduction jusqu'au 15 juin ;
• la restauration du milieu avec l'ouverture du milieu par abattage d'épicéas, le décapage de la végétation
pour favoriser le développement des bruyères, la restauration des « arènes de reproduction » par
fauchage ;
• la gestion du milieu par pâturage avec des moutons, en évitant de pâturer les zones sensibles en
période de reproduction ;
• la limitation des prédateurs tels que les corneilles, les renards, les sangliers et les chats harets.
Le redéploiement de la population peut prendre plusieurs années. Cependant, il faut bien avouer qu'il y a un
risque que le nombre d'individus soit devenu trop faible, ce qui rend la population très vulnérable à toute
menace et pose le risque de consanguinité et de mauvaise adaptation liée à une trop faible diversité génétique.
Les mesures prises sont très certainement favorables et visent d'ailleurs la restauration d'un habitat
accueillant pour de nombreuses autres espèces, dont par exemple une espèce d'oiseau comme le « tarier des prés »
qui profite très bien des mesures mises en place. Toutefois, le problème de manque de diversité génétique,
associé à l'évolution climatique qui tend au réchauffement, sont des facteurs qui pourraient anéantir les résultats
des efforts entrepris jusqu'ici.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie M. le Ministre pour sa réponse et pour les efforts réalisés pour
le maintien de cette espèce. Le risque de voir disparaître un certain nombre d'espèces animales constitue une
perte importante pour la biodiversité de notre Région. J'espère que le tétras-lyre ne disparaîtra pas de Wallonie.