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Protéger la chevêche d’Athéna...
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme, concernant :
« Les mesures prises pour protéger la chevêche d’Athéna »
Monsieur le Ministre,
La chevêche d’Athéna est le plus petit rapace de nos régions. Elle vit près des habitations et de l’homme, en occupant bon nombre de villages ou de fermes isolées. Elle vient d’être sacrée « oiseau de l’année 2008 »
Malheureusement, les populations de chevêche sont en déclin à travers toute l’Europe et donc aussi en Région wallonne. A ce triste titre, elle vient d’être inscrite sur la liste des espèces en danger dans plusieurs pays voisins au notre alors qu’elle fut classée comme commune voire très commune.
Plusieurs facteurs interviennent dans la disparition de la chevêche. Sa route est parsemées de pièges comme les routes, les cheminées, les clôtures en barbelés, les vitres, etc mais le principal facteur de disparition est la raréfaction de son habitat. La reproduction de la chevêche doit en effet se faire dans de très bonnes conditions sans quoi les pertes, nombreuses en tous temps, sont telles qu’il y a extinction de l’espèce. La disparition des prairies au bénéfice des cultures, des vergers suite aux primes d’abattage, des prairies pâturées suite aux quotas laitiers, des vieilles maisons de plus en plus rénovées, de l’abandon des petits exploitations agricoles, l’utilisation des pesticides qui tuent les proies et son principal prédateurs, la surpopulation de chats domestiques, sont autant de facteurs qui , additionnés les uns aux autres, entraînent une situation peu rassurante.
Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :
- Pouvez-vous me donner un état de la population de chevêche d’Athéna en Région wallonne ?
- Cette population est-elle en diminution chez nous ? Dans quelle proportion et à quel rythme ?
- Des initiatives telles que pose de nichoirs appropriés sont-elles existent-elles chez nous ? La Région wallonne soutient-elle ce type d’initiatives ? Comment ? Y en a-t-il d’autres ? Lesquelles ?
- Il semble que le saule, le frêne, le chêne et le charme soient les lieux de nidification préféré des chevêches. Pouvez-vous me dresser un panorama de l’évolution de la présence de ces arbres en Région wallonne ? Leur gestion, la taille en particulier, tient-elle compte des animaux qui pourraient y nicher ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
– Selon
« l'Atlas des oiseaux nicheurs » à paraître bientôt, on estime actuellement la population des chevêches d'Athéna
entre 2.600 et 4.600 couples pour l'ensemble de la Région wallonne.
L'espèce est en régression dans plusieurs régions, dont la Lorraine. Le recul de son aire de répartition entre
l'Atlas 1973-1977 et celui de 2001-2007 est estimé à 4 %, principalement en Ardenne et Lorraine. Au global,
durant cette même période, la diminution de population est estimée au minimum à 18 %.
Comme vous le suggérez, des opérations locales de placement de nichoirs existent, à l'initiative de
groupements naturalistes ou dans le cadre des Plans Communaux de développement de la Nature. Il s'agit
d'initiatives locales qui sont soutenues par la Région wallonne.
En termes d'actions, il faut davantage mettre l'accent sur le maintien et la restauration des habitats naturels
de cette espèce. En effet, même si on ne dispose pas de chiffres précis, des études réalisées dans plusieurs zones
du territoire ont mis en évidence un recul important des alignements d'arbres têtards ainsi que des vieux vergers,
tous deux étant des éléments favorables à la chouette chevêche.
Dans ce cadre, et à mon initiative, le Gouvernement wallon a adopté le 20 décembre dernier un arrêté de
subvention pour les particuliers pour la plantation et l'entretien des haies, des vergers et des alignements d'arbres.
Par cet arrêté, j'ai pour objectif, d'une part, de recréer tous ces éléments du paysage indispensables à la
biodiversité et, d'autre part, d'entretenir ces éléments de telle sorte qu'ils apportent un maximum de refuges et de
nourriture à la faune.
Les opérations d'entretien visées par cet arrêté doivent bien entendu veiller à préserver les cavités de
nidification. Cet arrêté est complémentaire à celui concernant les mesures agri-environnementales, par lequel les
agriculteurs peuvent également obtenir une aide à l'entretien de ces éléments.
Plusieurs Parcs naturels et autres groupements locaux mènent également des actions visant à assurer la
préservation des vieux vergers et alignements d'arbres têtards, notamment par le biais de la sensibilisation et
d'une aide technique pour l'entretien.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie M. le Ministre pour sa réponse et pour les informations
relatives aux mesures prises pour le maintien et le redéveloppement de cette espèce.