Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 18/03/08

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  Le statut linguistique du personnel...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Jean-Claude Marcourt, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine, concernant :
« Le statut linguistique du personnel naviguant de la Brussels Airlines »


Monsieur le Ministre,
Brussels Airlines est née de la fusion en 2006 entre la SN Brussels Airlines, compagnie classique, et Virgin Express, une compagnie « low cost ».

Cette fusion atypique entre une compagnie qui totalise plus de 80 ans d’expérience en aviation en Belgique et la première compagnie à bas prix lancée en Europe permet de mettre sur pied une compagnie qui allie professionnalisme, efficacité, flexibilité, fiabilité et la garantie de très bons prix.

Brussels Airlines c’est cinq millions de passagers, 3000 employés, elle assure 300 vols quotidiens ponctuels vers 55 aéroports européens, 14 destinations vers l’Afrique, 2 destinations nord américaines, les Emirats Arabes Unis, la Chine et l’Inde.

La compagnie mère de Brussels Airlines est SN Airholding et possède 100% du capital de Brussels Airlines. Ni la Région wallonne, ni la SRIW ne sont actionnaires directs de Brussels Airlines mais la Région participe à hauteur de 3,64% du holding. Les options d’échange n’ont en effet pas été exercées au moment où c’était possible et, sur base des comptes annuels 2006, la part de la Région wallonne a enregistré un bond de 18% en un exercice.

Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre:

- Quel rôle peut-on jouer avec cette participation compte tenu du fait que la Flandre n’a pas souhaité participer au capital ?
- le Gouvernement wallon est-il attentif à la problématique de l’emploi pour des Wallons dans cette compagnie ?
- Avez-vous connaissance du nombre de Wallons qui y travaillent tant au sol que dans le personnel naviguant ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Jean-Claude Marcourt,
– Comme vous venez de l'indiquer, Brussels Airlines est issue de la fusion entre SN Brussels Airlines et Virgin Express, dont 100 % du capital est détenu par la société mère SN Airholding.

Pour rappel, l'objectif premier de l'ensemble des actionnaires a été de redévelopper, à partir de la Belgique, un réseau aérien international pour ne pas pénaliser les entreprises belges dans leurs activités internationales.
A ce stade, l'accroissement des lignes stratégiques se poursuit, surtout en Intercontinental, via notamment des partenariats avec d'autres opérateurs intercontinentaux.

A ce stade, il n'est pas intéressant pour les actionnaires de céder leurs actions compte tenu des perspectives escomptées de rapprochement à terme avec un partenaire du secteur exploitant des lignes intercontinentales et souhaitant disposer d'un Hub européen.

Concernant les participations régionales, il convient de rappeler que le non-exercice de l'option d'échange a été un choix délibéré tenant compte des bonnes performances financières de la société et des perspectives imprécises quant à l'avenir et à la liquidité d'une éventuelle participation dans BIAC résultant de l'exercice de l'option d'échange.

Je vous confirme, par ailleurs, que l'actionnariat public du holding ne représente qu'à peine 10 %.
Ceci étant, Brussels Airlines, comme toute entreprise privée et à capitaux majoritairement privés, reste libre quant à ses conditions de recrutement et d'emploi.

Des informations dont je dispose, il apparaît que les engagements au sein de SN Airholding et de ses filiales, se font sur base de critères de compétence et sans exclusives en matière d'appartenance linguistique. Le groupe SN Airholding emploie actuellement près de 2.850 personnes, dont environ 460 pilotes, 1.000 personnes en cabine, 400 en escales, 250 en maintenance, le solde se composant de personnel administratif et de maintenance au sol.

Par ailleurs, la société ne fait pas de distinction selon l'origine de son personnel et il est donc impossible de particulariser les travailleurs wallons.

On peut toutefois estimer le personnel francophone de l'ordre de 30 %.

Vous n'êtes pas le premier à m'interroger sur cette problématique. J'ai demandé au patron de Brussel Airlines une véritable évaluation afin que la clarté soit faite sur le sujet. Dès que j'obtiendrai cette évaluation, je ne manquerai pas de vous en faire part.

M. Philippe Fontaine (MR). – L'entreprise se porte bien d'après mes informations. La Région wallonne a eu confiance en elle et, contrairement à la Région flamande, elle a pris part au projet. Il est donc normal que des demandeurs d'emploi wallons soient engagés en nombre conséquent dans cette entreprise. Reste à savoir où ceux-ci sont engagés.

Plusieurs personnes semblent penser que, sur les lignes allant vers l'Afrique, le personnel est principalement originaire du Nord du pays. Je pense qu'il y a anguille sous roche. Les Wallons engagés ne doivent pas être bornés à des tâches de nettoyage au sol.