Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 18/03/08

-

   La collaboration entre le Forem et le VDAB  ...

Question orale de M. FONTAINE à Jean-Claude MARCOURT, Ministre de l’Economie, de l’Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine concernant:
« La collaboration entre le Forem et le VDAB »


Monsieur le Ministre,
Nous avons récemment appris via le quotidien flamand de Standaard, que le gouvernement flamand envisage de proposer à 50.000 Wallons de travailler en Flandre.

Selon la revue hebdomadaire de l’Union des Classes moyennes (15 février 2008) vous avez pris un engagement selon lequel le Forem et le VDAB proposeront un plan d’action « avant la fin février ».

Dès lors qu’en est-il Monsieur le Ministre ?

Par ailleurs, toujours selon l’UCM, ce plan comportera un volet de formation en Flandre. De combien et de quels types de formations s’agira-t-il ?
Des formations en Flandre sont-elle prévues dans ce contexte autres que des cours de langue ?
Quelles seront les durées de ces formations, respectivement en fonction du type de formation ?
La Flandre participera-elle au financement de ces formations, et si oui, dans quelle proportion et à hauteur de quel montant ?
Le VDAB propose-t-il d’accompagner ou d’encadrer ces Wallons formés en Flandre ? Et si oui, comment ?

Merci.
Réponse du Ministre Jean-Claude Marcourt,
– En effet, la presse et le Ministre-Président flamand se sont beaucoup exprimé à propos de ces 50.000 emplois flamands qui ne demanderaient qu'à être pourvus par des demandeurs d'emplois wallons. Cependant, en disant cela, on ne dit rien. Rien n'a été dit en effet sur les entreprises potentiellement intéressées, ni sur les qualifications nécessaires.

Je pense qu'il faut examiner dans le détail cette déclaration venue après que les différents Ministres de l'Emploi se soient rencontrés pour aboutir à des choses concrètes.

Il faut savoir que les pénuries en Flandre et en Wallonie concernent les mêmes métiers. La situation est donc un peu plus complexe et ne peut se résumer par la seule phrase : « Il y a de l'emploi en Flandre ». Nous avons initié une démarche proactive entre le VDAB et le FOREM afin que ceux-ci collaborent de plus en plus et de mieux en mieux. Il faut par ailleurs savoir qu'il y a déjà 40.000 travailleurs wallons en Flandre.

M. Frank Vandenbroucke et moi-même avons demandé un plan d'actions. Le VDAB et le FOREM ont alors proposé un monitoring régulier et complet permettant de savoir de façon détaillée et constante où nous en sommes dans la concrétisation de nos objectifs. Par exemple, en ce qui concerne le nombre de Wallons recrutés en Flandre. Ces chiffres sont nécessaires puisqu'actuellement, nous ne possédons que ceux transmis spontanément par les entreprises et les demandeurs d'emplois aux SPE. Un croisement des données de la Banque Carrefour des Entreprises, de Dimona et des bases de données des SPE nous permettra de connaître précisément le nombre de demandeurs d'emplois effectivement engagés par les entreprises flamandes.

Cependant, cette démarche requiert que le numéro de registre de commerce ou de TVA soit systématiquement encodé dans l'offre d'emploi du VDAB. Un groupe de travail conjoint VDAB-FOREm y travaille.

Les demandeurs d'emplois mobilisés dans le cadre des actions « Mobilité interrégionale » sont maintenant systématiquement encouragés à s'inscrire au VDAB. Ils peuvent ainsi consulter et recevoir des offres d'emplois flamandes, ils peuvent aussi être accompagnés et suivre des formations au même titre que les demandeurs d'emplois flamands.

En ce qui concerne la formation dans les zones limitrophes, l'offre est orientée vers les besoins du marché de l'emploi flamand. En fonction des situations, du type de formation et du poste à pourvoir :
• un module de base en néerlandais sera systématiquement proposé à l'issue de la formation technique ;
• la formation technique sera partiellement donnée en néerlandais ;
• le stagiaire effectuera une partie de sa formation (voire la terminera) au VDAB.
Par ailleurs, le demandeur d'emploi wallon peut dès maintenant effectuer un PFI — langues en Flandre et bénéficier, sur son poste de travail, d'une formation en néerlandais dispensée par un formateur du VDAB. En outre, des équipes mixtes VDAB-FOREM sont mises en place pour sensibiliser les demandeurs d'emplois mais aussi les entreprises flamandes à cette possibilité de recruter des demandeurs d'emploi wallons. Dans la région liégeoise, des groupes de demandeurs d'emploi prêts à l'emploi en Flandre vont être pris entièrement en charge par le VDAB de Tongres auquel le FOREM a confié la mission de les accompagner.

L'échange de « listes de personnes disponibles sur le marché du travail » n'entre pas dans les projets du FOREM, mais un échange automatique d'informations sur la demande d'emplois est actuellement à l'étude. Toutefois, cette démarche est aujourd'hui techniquement impossible dans la mesure où un certain nombre de codes « métiers et études » du VDAB et du FOREM ne correspondent pas. Un groupe de travail planche sur cette problématique.

Comme je le disais précédemment, le monitoring de toutes ces actions, et notamment les jobdatings, est en cours d'élaboration. Il nécessite des développements qui ne se réalisent pas d'un simple clic. De plus, même si l'employeur a un besoin urgent de personnel, la procédure peut s'étendre sur deux à trois mois.

Néanmoins, je peux déjà vous dire qu'en Hainaut occidental, la société Bellewarde a embauché 17 des 59 Wallons qui se sont présentés en janvier. Balta est toujours en phase de sélection mais devraient signer avec une dizaine de Wallons. Suite au jobdating qui s'est tenu à Hasselt, Betonac a engagé 2 Liégeois et 4 autres signeront leur contrat à l'issue de la formation qu'ils suivent actuellement.

Ces résultats ne permettent évidemment pas de déterminer le taux d'insertion des jobdatings. Ils me convainquent toutefois que nous sommes sur la bonne voie. Nous continuerons à mener des opérations médiatisables comme l'est Banenmarkten. Parallèlement, nous continuerons à intensifier des actions ciblées. Je vous propose de faire le point régulièrement sur cette matière.

M. Philippe Fontaine (MR). – La problématique est intéressante. Je crois qu'il faut changer les mentalités en Wallonie et rappeler à nos concitoyens que la Flandre est très proche. Pour certains d'entre eux encore plus.

Je retiens votre suggestion d'interroger M. Antoine. Nous n'y manquerons pas.