Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 17/03/08

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 Les agressions sur les chauffeurs ...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial, concernant :
« Les agressions sur les chauffeurs des TEC Hainaut : le cas de la Région du Centre »


Monsieur le Ministre,
La Ville de La Louvière organisaient récemment une table ronde réunissant élus locaux, policiers, représentants des TEC et parlementaires qui avait pour objectif la recherches d’autres solutions concrètes pour venir s’ajouter aux mesures existantes insuffisantes dans la Région du Centre. Un représentant de votre Cabinet assistait à cette réunion.

En effet, les campagnes de sensibilisation à la politesse ou à la citoyenneté, l’ accompagnement des chauffeurs par les Agents de Prévention et Sécurité, les contrôles de police et les mesures du plan Sécuritec – obligation de monter par-devant, renforcement des moyens de sécurité techniques et préventifs – ne suffisent plus à endiguer la recrudescence de la violence dans les transports en commun.

La Région du Centre est particulièrement touchée par cette violence puisqu’elle compte à elle seule la moitié des agressions verbales et physiques commises sur tout le territoire des TEC Hainaut. Le responsable des TEC Hainaut n’hésite d’ailleurs pas à parler de sous estimation du phénomène dans la région.

Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :

- Souvent la question du sous équipement revient et notamment du contact radio permanent ou de la présence de caméra vidéo dont seulement 40% des bus seraient équipés. Ne pensez-vous pas que le renforcement de la sécurité dans les TEC, outre un certain nombre de mesures générales nécessaires, devrait faire l’objet d’une approche plus localisée ou sous localisée en fonction des phénomènes de violences qui s’y déroulent ?
- Que comptez-vous faire particulièrement pour les lignes de Seneffe et Manage ?
- Quelles mesures supplémentaires comptez-vous prendre en collaboration avec les TEC pour assurer plus de sécurité dans les zones à risques ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre André Antoine,
Je voudrais tout d'abord vous rappeler quelques chiffres et constats qui vous permettront d'avoir une vision très différente du sentiment d'insécurité dont certains parlent. Ainsi, entre 1999 et 2007, le nombre d'agressions, qui sont essentiellement verbales, est passé de 129 à 115. Les chiffres de 2005 à 2006 étaient respectivement de 99 et de 100. Si on rapporte ces chiffres au nombre de voyageurs qui était de 175 millions en 1999 et de 230 millions en 2007, on constate qu'en part relative, il y a une diminution significative du nombre d'agressions. Nous arrivons donc à moins d'une agression pour deux millions de voyageurs. On peut dire sans conteste que le bus est un moyen de transport sûr.

Si on s'attarde maintenant sur le nombre de jours d'incapacité, on s'aperçoit qu'il était de 6.887 jours en 1999 pour 1.710 en 2007. Il s'agit donc d'une diminution considérable alors que le nombre de voyageurs n'a cessé d'augmenter. À cet égard, je voudrais rendre hommage à l'ensemble du personnel et à la direction des TEC pour son travail. Ce que nous avons mis en place commence à porter ses fruits.

En ce qui concerne le plan SECURITEC, sachez que 13 millions ont été investis pour recruter du personnel supplémentaire dont 88 agents d'accompagnement, 20 vigiles et 103 contrôleurs. Grâce à ces mesures, nous avons un deuxième agent en plus du chauffeur pour dix bus.

Nous avons aussi consacré un budget important pour la formation, la gestion des crises et le suivi spécifique destiné aux personnes agressées. D'ailleurs, dans chaque cas, nous nous portons partie civile auprès de la victime.

Par rapport à l'équipement des bus, il faut tout d'abord préciser qu'il revient aux différents TEC de faire le choix d'adapter leurs bus avec des cabines fermées. Actuellement, 768 bus régies sont équipés de telles cabines. Par ailleurs, 4.000 caméras ont d'ores et déjà été placées.

Nous avons fait un effort sans précédent en ce qui concerne l'acquisition de bus. En 2006, ce sont pas moins de 278 nouveaux bus qui ont fait leur entrée dans le parc des TEC et en 2007, ce chiffre est monté à 450. Cela fait donc plus de 728 nouveaux bus acquis en deux ans. Par ailleurs, sachez que ces nouveaux bus sont beaucoup moins polluants que les anciens modèles.

Pour revenir à la région du Centre, sachez que 42 bus sur 75 sont équipés de caméras à La Louvière tandis que dans la région de Mons-Borinage, ce sont 55 des 120 bus qui en sont équipés. Par rapport aux nouvelles commandes, sachez que tous seront équipés de caméras.

Je voudrais aussi mentionner la campagne actuellement en cours dans le Hainaut qui a pour but de conscientiser les écoliers.

Par rapport à la table ronde du 7 mars, une avancée concrète a déjà été mise sur pied puisque deux agents de la Police fédérale seront désormais mis à la disposition du TEC Centre pour les aider à sécuriser les lignes sensibles.

Enfin, je vous donne déjà rendez-vous le 11 avril prochain pour que nous puissions avoir un travail similaire à l'échelle de toute la Wallonie et ainsi déterminer les lignes les plus sensibles.

En ce qui concerne le sentiment de sécurité, sachez que les chiffres sont particulièrement encourageants. Pour ce qui est de CIVILITEC, les arrêtés sont passés en première lecture au Gouvernement et devraient être d'application en mai.

M. Philippe Fontaine (MR). – J'entends vos réponses et les chiffres relatifs à l'équipement des bus wallons. Je prends acte du sentiment de sécurité que la majorité des usagers semble partager. Face à cette relative unanimité, il me paraît primordial que nous concentrions les moyens là où il reste des problèmes d'incivilité. Sans doute que la réunion du mois d'avril prochain nous permettra de voir plus en profondeur les lignes où il serait bon de concentrer les moyens.