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La prolifération des renards...
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme, concernant :
« La prolifération des populations de renard en milieu urbain »
Monsieur le Ministre,
Qu’il y ait de plus en plus de renards dans nos campagnes n’est pas une nouveauté depuis longtemps maintenant et ce au grand damne des chasseurs, des agriculteurs et éleveurs de poules.
Les nombreuses campagnes d’éradication de la rage ont fortement réduit le taux de mortalité du renard dont les populations ne cessent de croître à tel point qu’on aperçoit de plus en plus de renards en ville.
Le plus souvent, ils sont aperçus par les automobilistes qui ne parviennent pas toujours à les éviter. Les renards morts jonchent ainsi parfois certaines bretelles d’autoroutes.
Le milieu urbain n’est pas le biotope traditionnel du renard. Il existe bien des hypothèses pour expliquer sa présence, des personnes les nourrissent parfois, mais leur nombre est trop important pour que soit seulement ces quelques initiatives localisées qui expliquent ce phénomène.
Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :
- Disposez-vous d’un dispositif de comptage des renards en Région wallonne ?
- Pouvez-vous me communiquer les chiffres de l’évolution des populations de renards en Wallonie et pour la province de Hainaut ?
- Peut-on dire qu’il y a trop de renards en Wallonie ? Si oui, quelles dispositions comptez-vous prendre pour en limiter la prolifération ?
- Disposez-vous d’une explication pour justifier la présence aussi massive du renard en milieu urbain ? Y a-t-il une disparition de son habitat naturel ?
- Avez-vous pu établir une augmentation anormale des plaintes pour dégâts causés par les renards en Région wallonne ? En Hainaut ?
- Le renard est aujourd’hui porteur d’une maladie transmissible à l’homme, l’echinococcose alvéolaire dont je vous ai déjà parlé ainsi que d’autres. Disposez-vous d’informations concernant l’augmentation du nombre de cas chez l’homme suite à la plus grande proximité du renard avec l’habitat de l’homme ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
– Tout
d'abord, sachez qu'il n'existe pas de dispositif de comptage des renards en Région wallonne. Nous ne disposons
dès lors pas de données globales sur l'état des populations de renards en Région wallonne. Mais plusieurs
indicateurs convergents font penser que les populations sont en forte expansion depuis plusieurs années.
Les
données dont nous disposons proviennent des statistiques de tir fournies par les conseils cynégétiques.
Il s'agit
des prélèvements par la chasse ou le piégeage.
Ils concernent dix conseils cynégétiques de la Région wallonne à
prédominance « petit gibier ».
Dans ces dix conseils, sont tirés ou piégés chaque année deux renards par cent
hectares.
Ce chiffre monte à environ quatre renards par cent hectares pour les conseils cynégétiques contigus de
Thudinie et de Basse Sambre.
En ce qui concerne les moyens de régulation existant actuellement, ils sont déjà très étendus.
Sa chasse est
ouverte toute l'année.
Sa régulation, en vue de prévenir des dommages importants aux élevages ou dans l'intérêt
de la faune, peut s'effectuer à l'arme à feu ou au moyen de différents types de pièges spécifiques.
Il n'y a pas de disparition de son habitat naturel, mais le renard est un prédateur omnivore opportuniste qui
a une capacité d'adaptation extraordinaire.
Il bénéficie au mieux des opportunités alimentaires générées par le
milieu urbain.
Les éleveurs de volailles, professionnels ou particuliers, ne peuvent plus se passer d'une protection passive
efficace de leurs installations d'élevage.
Sur base des données qui m'ont été communiquées par l'Institut scientifique de santé publique à Bruxelles,
il ressort qu'en 2004, une étude sérologique effectuée sur 115 gardes forestiers n'a identifié aucun cas suspect sur
ce groupe spécifique à risque.
En 2006, le laboratoire de référence national a confirmé six cas d'échinococcose. Cette maladie est peut-être
sous-diagnostiquée.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie Monsieur le Ministre pour ces informations, il semblerait qu'en
essayant de solutionner un problème, à savoir endiguer la rage, il arrive qu'on crée de nouvelles difficultés.