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LE RETOUR DU RATON LAVEUR EN WALLONIE...
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QUESTION ORALE DE M. FONTAINE À M. LUTGEN, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE LA
RURALITÉ, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TOURISME SUR:
« LE RETOUR DU RATON LAVEUR EN WALLONIE »
– Il semble que l'installation du raton laveur a pu être observée en Région
wallonne.
Ce n'est pas sa première apparition chez nous puisqu'il a déjà été introduit en Europe dans le but de l'élever
pour sa fourrure. D'après que des spécimens se soient sauvés, des populations ont pu ainsi faire souche en
liberté et gagner déjà nos frontières dans les années 75-80, semble-t-il. Le phénomène était cependant resté à ce
point confidentiel qu’on ne pouvait pas parler d’installation du raton chez nous.
Depuis deux ou trois ans cependant, les observations se multiplient au point de pouvoir suspecter
réellement un accroissement de la population. Les experts semblent s'accorder pour ne pas trouver l'animal
dangereux en lui-même. Ainsi, il ne serait pas le prédateur volontaire d’autres espèces.
- Disposez-vous de l’état de la population de ratons laveurs en Région wallonne ?
- Quelles mesures comptez-vous prendre ou avez-vous prises pour mesurer l’impact sur d’autres espèces de la
prolifération du raton laveur chez nous ?
- A-t-on déjà pu repérer, identifier et dénombrer les habitats de ratons laveurs en Région wallonne ?
- Dispose-t-on déjà de mesures concernant l'impact de l'accroissement supposé du raton sur la population de
putois, principale espèce susceptible d'être menacée par le raton laveur ?
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
– Le
raton laveur est venu s'ajouter à la faune régionale. L'apparition de cette espèce invasive attestée par des
observations depuis deux ans, est très probablement la poursuite d'une colonisation effectuée à partir de
l'Allemagne ou des Pays-Bas. Nous ne sommes toutefois pas en mesure d'évaluer actuellement le niveau exact
de sa population.
Ce n'est pas une bonne nouvelle car cette espèce est étrangère à nos écosystèmes. Ce qui a pour
conséquences des risques pour la faune et la flore indigènes ainsi que des risques sanitaires. En effet, en
Amérique du Nord, cet animal est un des principaux vecteurs de la rage.
L'espèce étant omnivore, les principaux risques posés par la présence de l'espèce sont la prédation d'espèces
rares et menacées telles que la moule perlière et les oiseaux nichant au sol. Le raton laveur n'a, par contre, pas
d'impact direct sur les habitats.
La recommandation n° 77 de 1999 du Conseil de l'Europe relative à l'élimination de vertébrés terrestres non
indigènes cite le raton-laveur comme « exemple d'espèces envahissantes ayant prouvé être une menace pour la
diversité biologique », mais reste prudente et nuancée sur les mesures à mettre en oeuvre par rapport à ces espèces.
En effet, le Conseil de l'Europe recommande avant toutes choses aux États membres :
• de réglementer l'importation de ces espèces ;
• d'évaluer, avant d'agir, la menace que ces espèces représentent pour la biodiversité ;
• d'évaluer la possibilité d'éliminer ces populations.
Au niveau réglementaire, le raton laveur n'est pas repris dans la liste des gibiers, ni protégé par la loi sur la
conservation de la nature. Le lâcher dans la nature de cette espèce non indigène est interdit en Région wallonne
et, le raton laveur ne figure pas dans la liste des espèces qui peuvent être détenues.
Afin d'améliorer la connaissance de l'abondance de l'espèce en Région wallonne et de son impact potentiel,
plusieurs mesures vont être mises en oeuvre : recensements, collaboration avec les universités ...
Le tir de cet animal est autorisé :
• par un chasseur sur un territoire où il possède le droit de chasse ;
• par un garde champêtre particulier sur le territoire pour lequel il est commissionné ;
• par un occupant sur ses biens ou sur ceux qu'il exploite dans le cas où ces animaux porteraient atteinte
à ces biens et à la condition que l'occupant possède un permis de chasse ;
• par les fonctionnaires de la Division de la Nature et des Forêts dans les bois soumis au régime
forestier, dans les propriétés rurales domaniales ainsi que dans les propriétés privées lorsqu'ils sont
requis par le propriétaire ou l'ayant droit.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie le Ministre pour ces considérations réglementaires et pense
effectivement qu'il faut éviter l'introduction de ces espèces.