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LA REPRODUCTION DU BUSARD CENDRÉ...
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QUESTION ORALE DE M. FONTAINE À M. LUTGEN, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE LA
RURALITÉ, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TOURISME SUR:
« LA REPRODUCTION DU BUSARD CENDRÉ EN RÉGION WALLONNE »
– Depuis trois ans, la Belgique et la Région wallonne sont une halte
régulière pour le rapace qui vient s'y reproduire.
Pour la troisième année consécutive des busards cendrés sont venus nicher à même le sol dans des cultures
wallonnes. C'est dans nos champs de blé que les petits busards voient le jour avec tous les dangers que cela
représente.
En effet, ainsi disposés à même le sol, les nids sont exposés à la prédation du renard, mais aussi aux
risques des pulvérisations, du fauchage ou des tracteurs eux-même.
Il faut un délai certain entre l'éclosion des oeufs et les premiers vols des petits leur permettant ainsi
d’échapper aux prédations. Heureusement, quand une nichée est repérée, un périmètre de sécurité est délimité
tout autour de manière à éviter au maximum de faire courir le moindre risque aux petits. L'agriculteur qui n’a pu
moissonner sa récolte se voit ainsi indemniser par la Région.
- Combien de busards cendrés ont-ils été répertoriés sur le sol wallon ces cinq dernières années ? Ce nombre
est-il en progression ?
- Combien de périmètres ont été délimités autour de nichées de busards pendant cette période ? Cela représente
combien de famille de busards ?
- À combien se monte les indemnisations dont les agriculteurs concernés ont pu bénéficier ?
- Qu'est ce qui est fait pour informer les fermiers de la présence potentielle de nichées de busards sur leurs
terres ?
- Enfin, j'ai appris qu'une nichée avait été détruite en Hesbaye près de Hannut. Quelles seront les mesures
prises à l'encontre de l'agriculteur qui a agit volontairement ?
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
– Une
petite population de busards tend à s'installer selon un processus initié au cours de la décennie précédente et
aboutissant à des reproductions depuis 1999.
La reproduction dans nos contrées augmente :
• en 1999, un cas prouvé ;
• en 2006-2007, six cas prouvés et sept cas incertains.
Les busards choisissent le plus souvent de s'installer dans des cultures d'escourgeon, seule culture ayant
l'allure d'un pré à leur retour de migration.
Il faut donc intervenir presque systématiquement pour protéger les nids au moment de la moisson, les
jeunes ne s'envolant souvent que fin juillet. À défaut, il est impossible de voir une population se développer.
Nous sommes devant une situation extrêmement rare où une espèce dépend d'une intervention directe de
l'homme pour se maintenir en Wallonie.
Au total, une vingtaine d'opérations de ce type ont eu lieu durant les cinq dernières années, chacune
concernant un seul nid.
En 2006, une seule indemnité, d'un montant de 250 euros, a été accordée par la Région wallonne pour
compenser le manque à gagner pour un périmètre non moissonné, en vue de la protection d'un nid de busard
cendré.
Je tiens cependant à préciser que dans certains cas, les associations naturalistes sont également intervenues,
sur leurs fonds propres, soit pour le dédommagement, soit pour l'achat de répulsifs anti-prédateurs ou de
clôtures.
Compte tenu de la rareté du phénomène, une information générale des agriculteurs ne semble pas s'imposer.
Ce n'est qu'en cas d'observations précises, par des bénévoles, par des agents de la DNF ou par toute autre
personne, qu'un contact est pris avec l'agriculteur concerné pour trouver la solution la plus adéquate. Cette
solution est souvent trouvée en concertation avec les associations naturalistes et la Fédération Wallonne de
l'Agriculture.
Pour le cas particulier dont vous faites part, il est clair que ce type de comportement doit être sanctionné
puisqu'il ne respecte pas la biodiversité.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je vous remercie pour cette réponse et regrette d'autant plus cette action
isolée.