Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 15/10/07

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La gestion du fluff de l’unité de...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme, concernant :
« La gestion du fluff de l’unité de biométhanisation de l’intercommunale de gestion des déchêts ITRADEC »


Monsieur le Ministre,
Si les résultats financiers d’ITRADEC au 30 juin sont bons, ses responsables tirent la sonnette d’alarme pour l’avenir proche pour son talon d’achille : le fluff, c’est-à-dire ce qui ne peut pas être utilisé dans les unités de biométhanisation de l’intercommunale.

Qu’adviendra-t-il du fluff, cette partie combustible de déchets ménagers, quand il ne pourra plus être mis en décharge ? C’est bien la question qui aujourd’hui place l’intercommunale en situation difficile quant à son avenir.

ITRADEC ne disposant pas de son propre incinérateur, on sait que le fluff peut être incinéré dans les fours des cimenteries moyennant le paiement de 30€ par tonne incinérée aux cimentiers alors qu’il en coûte le double pour envoyer les déchets en décharge. Le bémol de taille est que les cimentiers sont réticents vis-à-vis du fluff moins riche énergétiquement que d’autres déchets et moins rémunérateur.

Dans votre réponse à la question d’actualité de ma collègue, Joëlle Kapompolé, vous lui précisiez qu’il appartient à ITRADEC de lancer un appel d’offre pour que les cimenteries puissent accueillir les déchets. Vous savez que les choses ne sont pas si simples mais je sais aussi que vous n’êtes pas un fervent partisan des unités de biométhanisation des déchets et que vous leur préférez les unités de biométhanisation agricole, vous le rappeliez aussi à ma collègue, serait-ce la raison de votre simplification ? Vous savez très bien qu’une négociation préalable avec les cimentiers s’impose, qu’elle sera âpre et qu’elle n’est pas gagnée d’avance.

Vous savez comme moi que l’intercommunale n’est pas parfaite mais elle est un choix face au vaste problème du traitement de nos déchets, choix que nous avons soutenu et que nous devons aujourd’hui assumer en choisissant la voie de l’amélioration de l’outil plutôt que celle de son extinction.

Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :

- Il me revient que vous rencontrez ou allez rencontrer les cimentiers ?
- Pouvez-vous m’en dire plus sur l’objet et les résultats de cette rencontre ?

- Votre objectif est-il bien d’intégrer une solution durable et viable économiquement pour les deux parties en présence dans le prochain plan de gestion de l’intercommunale ?

- D’autres solutions sont-elles à l’étude ? Lesquelles ? Il me revient qu’une machine, une presse, a été achetée ou pourrait être achetée pour assécher le fluff et en améliorer , si je puis dire, la « qualité » ? A-t-elle été testée ? Avec quels résultats ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
– L'avenir d'ITRADEC lui appartient. Ses dirigeants doivent assumer la responsabilité des choix qu'ils ont opéré.
J'espère que l'intercommunale pourra trouver les moyens de sa politique. Ce n'est cependant pas au Ministre de l'Environnement de décider. C'est à l'intercommunale d'établir un plan stratégique et adapté à la ligne régionale et ensuite, d'en assumer la mise en oeuvre. Il s'agit de mettre sur pied un outil viable permettant le traitement des déchets à des coûts équilibrés.

L'intercommunale doit s'adapter aux règles du jeu édictées par la Région et proposer une stratégie qui lui est propre. C'est à elle que revient l'exploitation de l'outil, le choix du traitement que ce soit dans son installation ou ses dimensions. Il existe en outre une obligation de transparence vis-à-vis de ses administrateurs et des citoyens que ce soit au niveau des performances environnementales ou de l'impact financier. Il a été mentionné que le fluff devait être utilisé chez les cimentiers. Cependant, l'intercommunale doit faire face à des négociations extrêmement, difficiles comme vous l'avez indiqué.

Il nous faut aussi être attentifs au bilan environnemental de cette procédure comme l'a indiqué M. Di Antonio. J'ai souvent interrogé l'intercommunale à ce sujet mais je n'ai pas encore eu de réponse à ce jour. J'espère que nous pourrons disposer au plus vite de ces informations qui nous permettront d'appréhender la situation.

Contrairement à ce qui était indiqué, je n'ai pas d'emblée de préférence pour une biométhanisation agricole car ce type de procédure reste très dépendant de la qualité du produit de la collecte.

Je veillerai à ce que l'ensemble des choix opérés par l'intercommunale respecte la stratégie régionale. Je m'étonne qu'une série d'informations ne soit toujours pas à notre disposition. Pour ma part, j'insiste particulièrement pour que les objectifs environnementaux ainsi que les règles du jeu édictées au niveau régional soient respectées. S'il est évident que le Ministre dispose d'un rôle de contrôle, le premier acteur concerné reste le conseil d'administration de l'intercommunale.

Enfin, j'ai, la semaine dernière, eu l'occasion de m'entretenir avec différents acteurs privés actifs dans le domaine de la biométhanisation. Ceux-ci se sont montrés tout à fait prêts à apporter leur expertise dans ce dossier. Il me paraît important que le site d'Havré ne reste pas fermé sur lui-même. Ce site doit tout faire pour remplir des critères de bonne gestion que ce soit sur le plan financier ou environnemental.

M. Philippe Fontaine (MR). – Les problèmes d'ITRADEC se sont manifestés dès son point de départ.
Toutes les communes concernées étaient persuadées que l'accord avec les cimentiers existait d'ores et déjà.
Ce n'est pourtant pas le cas et les négociations risquent d'être des plus ardues.
Il s'agissait pourtant d'une partie primordiale de l'organisation d'ITRADEC.
Par ailleurs, ils connaissent les difficultés au niveau du procédé de traitement étant donné le refus du monde agricole d'utiliser un produit qui vient de l'usine pour son épandage.

La qualité du compost fourni laisserait à désirer. Il faut aussi mentionner cette opération de tri sélectif qui s'est faite à un mauvais endroit. La culture de la population n'était pas adéquate pour lancer une telle opération. Voilà encore un mauvais choix de leur part.