Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 18/09/07

-

L’expérience pilote emploi dans les...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’emploi concernant:
« L’expérience pilote emploi dans les villes wallonnes, au départ des quartiers en difficultés »


Monsieur le Ministre,
Le Gouvernement wallon a lancé un projet pilote visant à favoriser l’insertion sur le marché de l’emploi des jeunes des quartiers prioritaires. Les villes sélectionnées sont celles de Charleroi Nord, Liège Droixhe, la Louvière Cité Jardin, Colfontaine Jean Jaures et de Mons.

Un budget de 500.000 € est prévu pour financer cette expérience pilote de deux ans.

Lorsque l’on analyse la note au Gouvernement de ce projet on s’aperçoit qu’un budget particulier est, à nouveau, prévu pour mettre en œuvre des solutions adaptées en matière de mobilité.

Monsieur le Ministre, ne sommes-nous pas en train de multiplier les mesures et les sources de financement qui existent en la matière ?

En effet, en 2004, le Gouvernement wallon s’est engagé via le Contrat d’avenir renouvelé et dans la déclaration de politique régionale à « instaurer la gratuité des transports en commun pour les demandeurs d’emploi dans le cadre de leurs démarches de recherche active d’emploi ».

En réponse à une question parlementaire en novembre 2004 concernant la gratuité pour les chômeurs en recherche d'emploi, le Ministre Antoine bottait en touche en précisant que: "Cela devait faire l'objet d'une concertation préalable avec la SRWT".

En 2006, le Gouvernement wallon a libéré un budget de 500.000€ pour financer le remboursement de 5 trajets par mois dans les transports en commun pour les demandeurs d’emploi qui entrent dans le « DIISP » et qui signent un contrat d’insertion.

Avant cette mesure, le Forem remboursait déjà les frais de déplacements des demandeurs d’emploi qui en font la demande et qui fournissent les papiers destinés à cet effet.

Au lieu de mettre chaque fois en place de nouvelles mesures ne faudrait-il pas faire une seule mesure simplifiée qui s’adresse à l’ensemble des demandeurs d’emploi wallon ?

En outre, sur le site officiel du Ministre wallon des transports, André Antoine, on retrouve la déclaration suivante : « Le Plan Marshall c’est également traduit par les éléments suivants : la gratuité du transport en commun pour les chômeurs ». Considérez-vous aujourd’hui que la gratuité des transports en commun pour l’ensemble des chômeurs est une réalité ?
Cette information est-elle correcte et si non, doit-elle figurer sur le site officiel d’un membre du Gouvernement wallon ?
N’est-ce pas de la désinformation ?

Un accord a-t-il été signé avec la SRWT ?

Je vous remercie des réponses que vous voudrez bien m’apporter
Réponse du Ministre Jean-Claude Marcourt,
– Je constate, M. Fontaine, que vous êtes pour la paix des ménages au sein du Gouvernement.
L'expérience pilote dans les quartiers en difficulté a été initié pour « doper » l'emploi des jeunes de moins de 25 ans, démobilisés, habitant des villes caractérisées par un taux d'inactivité élevé et souvent concentrés dans des quartiers précarisés dits prioritaires. Cinq quartiers ont été retenus : Liège-Droixhe, Colfontaine, La Louvière, Mons et Charleroi.

Cette expérience se base sur un partenariat entre la Région wallonne, la MIRE compétente sur le territoire concerné, le FOREM, Trace et la ville, mais aussi les associations présentes sur le quartier. Les jeunes se voient proposer des offres d'emploi et simultanément un accompagnement renforcé et personnalisé vers et dans l'emploi. À ce jour, quatre des cinq conventions ont été signées, les partenariats sont en place et les actions ont démarré depuis quelques semaines. La convention prévoit un premier bilan fin d'année.

Votre question est surtout relative à la mobilité.

Depuis le début de la législature, je me fais l'ardent défenseur de l'application des tarifs sociaux pour les personnes en recherche d'emploi. Je plaide pour que la gratuité des TEC pour les demandeurs d'emploi soit inscrite comme priorité pour le Gouvernement wallon, pour autant que cette mesure leur servent dans leurs démarches de recherche d'emploi.

En attendant, le FOREM continue à intervenir dans les frais de déplacements des demandeurs d'emploi, voire à les rembourser intégralement. Par ailleurs, j'ai consacré une partie du budget du PST « inclusion sociale » afin d'assurer la gratuité de cinq aller-retour par mois dans les transports en commun pour les demandeurs d'emploi inscrits dans le dispositif intégré d'insertion socio-professionnelle. Enfin, j'ai obtenu, lors du Gouvernement conjoint du 24 avril dernier, que mon collègue en charge des transports et de la mobilité assure la gratuité des déplacements des demandeurs d'emploi qui se déplacent en Flandre pour rechercher un emploi.

Je vous rejoins sur la nécessité de mettre en oeuvre une mesure simplifiée et uniforme en faveur de l'ensemble des demandeurs d'emploi wallons.

Toutefois, si le coût des déplacements peut constituer un frein à la mobilité, cette problématique demande un éventail de solutions dont la gratuité ne constitue qu'une facette.

Ainsi, dans le cadre des cinq expériences pilotes, on a pu vérifier que si l'absence de mobilité est un obstacle important à l'insertion des jeunes, elle résulte également du défaut de permis de conduire. C'est pourquoi, complémentairement à l'intervention du FOREM dans le remboursement des frais de déplacements j'ai décidé de financer la formation au permis de conduire théorique et pratique pour les jeunes qui s'investiront particulièrement dans leur recherche active d'emploi. L'impact de cette action sera évalué dans un an.

M. Philippe Fontaine (MR). – La paix des ménages sera maintenue puisque vous avez évité de commenter les déclarations de votre collègue.

Les personnes en recherche d'emploi doivent être aidées. Il faut trouver un système d'une plus grande clarté pour ce qui concerne le remboursement des frais de déplacements. Plus un système est complexe, plus il est décourageant.

Des efforts de simplification doivent dès lors être réalisés, à tout le moins dans le message qui est donné aux demandeurs d'emploi.