Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Marie Arena, Ministre de la Formation et à Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’Economie et de l’Emploi, concernant :
« La frilosité des PME a accueillir des stagiaires »
Monsieur le Ministre,
A la fin du mois de juin, la presse faisait écho de la publication de l’enquête KUL/Unizo, la plus grande organisation flamande pour les entrepreneurs indépendants, concernant l’accueil des stagiaires dans les PME.
Les résultats de l’enquête montrent que les PME ne prennent pas assez en considération les avantages que peuvent représenter le fait d’accueillir un ou plusieurs stagiaires dans leurs murs.
Les PME seraient très en retard par rapport aux grandes entreprises et aux multinationales. Les dirigeants de PME mettent en avant leur méfiance à l’égard des stagiaires qui pour eux n’ont rien à apporter à leur entreprise ou qu’eux-mêmes n’ont rien d’intéressant à apporter aux stagiaires. Le temps qu’ils estiment devoir consacrer à ces mêmes stagiaires est également un facteur de frilosité à leur égard.
Mes questions sont les suivantes Monsieur le ministre :
- Pouvez-vous me préciser qu’elle est la situation en Région wallonne pour l’accueil des stagiaires en PME ?
- Pouvez-vous me communiquer le nombre de stagiaires accueillis dans combien de PME ?
- Quel pourcentage cela représente-t-il par rapport au nombre de PME ?
- Pouvez-vous me préciser ce qui a été mis en place pour promouvoir l’accueil des stagiaires dans les PME wallonnes ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Jean-Claude Marcourt,
– Selon les chiffres de l'UWE, 16.600 jeunes sont engagés
chaque année dans les dispositifs de formation en alternance répartis dans les Centre IFAPME et les CEFA.
Au niveau de ma compétence en Région wallonne, les jeunes fréquentant les centres IFAPME bénéficient
tous d'un stage en entreprise. Par ailleurs, les formations aux demandeurs d'emploi du FOREM peuvent intégrer
des stages d'immersion, de formation et d'achèvement. Le nombre de stagiaires bénéficiant d'un ou plusieurs de
ces stages s'élève environ à 4.000 chaque année.
Dans le domaine de la construction, pas moins de 450 jeunes bénéficient du RAC leur permettant ainsi une
formation en alternance avec une présence en entreprise pour 80 % du temps de la formation. Le nombre de
places de stage chez les différents opérateurs est de l'ordre de 13.500 chaque année, sans compter les stages
proposés aux jeunes inscrits dans les CEFA.
Afin de pouvoir à l'avenir augmenter encore le nombre d'entreprises proposant une opportunité de stage à un
jeune en formation, j'ai interrogé récemment une série de secteurs professionnels pour voir avec eux comment
prévoir dans les conventions qui nous lient un objectif ambitieux. Tous les secteurs rencontrés jusqu'ici
soutiennent cette démarche. Toutefois, des différences existent d'un secteur à l'autre.
Quoiqu'il en soit, une série de mesures sont en place, ou le seront bientôt, pour favoriser encore l'ouverture
des entreprises aux jeunes en formation :
• la promotion des métiers manuels et techniques auprès des jeunes ;
• la promotion de l'esprit d'entreprendre auprès des publics en alternance ;
• la mise en place d'un statut unique de l'apprenant ;
• la simplification de formalités administratives liées à la prise en charge d'un apprenant en alternance ;
• le développement des actions à destination des tuteurs pour les aider à assumer leur rôle ;
• l'harmonisation des systèmes de primes octroyées aux entreprises et la simplification des démarches
administratives y afférentes ;
• la mise en oeuvre d'une bourse de stage informatisée permettant aux employeurs de mettre directement
en ligne leurs propositions à partir de septembre 2007.
Toutes ces pistes sont de nature à augmenter le nombre de places de stage offertes par les entreprises. Cette
augmentation est indispensable pour répondre à l'avenir aux besoins de stages professionnalisants dans
l'enseignement de plein exercice.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie Mme la Ministre pour sa réponse.
Vous nous avez donné de nombreux chiffres mais pas de pourcentage par rapport aux PME. Peut-être que
ces calculs n'existent tout simplement pas.
Si l'on veut développer l'envie des jeunes de travailler en entreprise, les stages sont véritablement
importants. Il est vrai que les secteurs sont assez réceptifs lorsqu'on les rencontre mais ceux que l'on rencontre
justement sont souvent les plus motivés et ne représentent pas la majorité des gens sur le terrain.
Il faut faire comprendre aux entreprises qu'il est également dans leur intérêt de participer à la relance
économique de notre Région.