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Ancienne fonderie Léonard-Giot à
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances,
de l'Equipement et du Patrimoine, et Benoît Lutgen, Ministre de l’environnement concernant :
« Le sauvetage des bâtiments de l’ancienne fonderie Léonard-Giot à Marchienne-au-Pont »
Messieurs les Ministres,
Le site de l’ancienne fonderie Léonard-Giot figure parmi les sites d’activité économique désaffectés pollués
et est un des 15 sites prioritaires à assainir en Région wallonne. Seulement voilà, il est aussi un des rares
témoins du passé industriel florissant de Charleroi et une partie des bâtiments, le bloc administratif
pourrait représenter un intérêt patrimonial.
D’après un des administrateurs de la société d’histoire et d’archéologie de Charleroi se cache derrière des
années d’abandon un bâtiment remarquable qui se rattache au sécession stil viennois, un style Horta plus
rigide, dont le palais Stoclet de Bruxelles en est un des plus remarquables chef-d’œuvre en Belgique. Le plus
grand dépouillement du bâtiment s’expliquerait par son affectation industrielle d’origine.
La façade, les ferronneries qui ornent les baies de porte et fenêtres et l’organisation générale du bâtiment,
notamment ses bureaux paysagers pourraient justifier que le bâtiment soit sauvegardé et réaffecté d’autant que
la Ville de Charleroi se réjouit à la fois de l’assainissement du site et le place parmi les attraits
touristiques de la région.
A la DGATLP, on serait plutôt d’accord pour le maintien du bâtiment ainsi qu’Espace Environnement. Par
ailleurs, il est repris à l’inventaire du patrimoine monumental de Wallonie. C’est du côté de la SPAquE que
l’avenir des bâtiments est le plus compromis. En effet, la stabilité du bâtiment serait compromise si
l’assainissement n’incluait pas de raser l’ensemble du bâti. De plus l’administrateur-directeur de la
SPAquE estime que le bâtiment ne répond pas aux critères d’un classement. Cependant dans un contexte
d’aménagement urbanistique du site, seule la façade pourrait être conservée estime encore la SPAquE.
Mes questions sont les suivantes Messieurs les Ministres :
- Où en est le dossier du côté de la SPAquE ?
- Une décision a-t-elle été prise pour l’assainissement complet du site ?
- Des bâtiments seront-ils maintenus ? Lesquels ?
- La façade du bloc administratif sera-t-elle maintenue ? une étude de stabilité du bâtiment a-t-elle été
réalisée ? Quels en sont les résultats ? si non, est-elle à l’ordre du jour ?
- Les bâtiments qui font l’objet de toute l’attention du cercle d’histoire et d’archéologie de Charleroi mais
aussi des habitants correspondent-ils aux critères d’un classement ?
- Celui-ci est-il envisageable ? puis-je connaître l’état d’avancement du dossier « classement » que vous
avez reçu ?
- La procédure de classement telle que définie aux articles 198 et suivants du CWATUP est-elle ouverte ?
- Y a-t-il eu un contact entre la SPAquE et la DGATLP concernant ce site ?
- Ce type de rencontre est-elle à l’ordre du jour ?
- Est-il exact que la piste des investisseurs est privilégiée à celle de conserver et réhabiliter les anciens
bâtiments ?
- Des investisseurs se seraient-ils déjà manifestés pour s’implanter sur ce site ?
- Les bâtiments contiendraient de l’amiante dans les caves ?
- Sous quelle forme est-elle présente ?
- Des mesures ont-elles été effectuées pour en évaluer le degré de dangerosité pour les riverains environnants
?
- Quels en sont les résultats ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner .
Réponse des Ministres Michel Daerden et Benoît Lutgen,
– Je
commencerai par répondre sur la question du classement éventuel comme monument des bâtiments de l'ancienne
fonderie, puisque cela me concerne particulièrement.
A ce jour, je n'ai été saisi d'aucune demande de classement. Mon administration étudie actuellement une
demande de mise sur la liste de sauvegarde. Ce dossier me sera soumis prochainement et je ne manquerai pas de
vous tenir informé des suites de ce dossier. Les autres éléments de réponse dépendent de mon collègue, le
Ministre Lutgen, qui vous communique ce qui suit.
Le 9 février 2006, le Gouvernement wallon a retenu le site de l'ancienne fonderie parmi les friches
industrielles devant faire l'objet d'une réhabilitation dans le cadre du Plan Marshall.
En effet, lors des phases d'étude du sous-sol de ce site, la Spaque a mis en évidence des contaminations
diverses. Un assainissement du sous-sol s'impose donc.
La SPAquE a également relevé la présence de nombreux déchets sur le site. Parallèlement à ces études, la
Spaque avait déjà procédé à l'évacuation de plus de 2.000 tonnes de pneus entreprosés illégalement sur ce site.
Depuis, la SPAquE poursuit ses études de faisabilité en vue de permettre la réhabilitation de l'ensemble du
site. Ces études concernent non seulement la détermination des meilleures méthodes de réhabilitation du sol et
du sous-sol, mais aussi une approche économique et urbanistique visant à la meilleure réaffectation possible du
site.
A cet égard, les caractéristiques des anciens locaux administratifs ont bien évidemment retenu l'attention.
Les études de faisabilité devront déterminer à la fois le degré de contamination du sol sous ces anciens locaux et
la manière de les assainir. Elles viseront aussi la possibilité de sauvegarder ces locaux, dont la stabilité semble
actuellement précaire.
La SPAquE a d'ores et déjà entamé des démarches faisant appel à des experts. Ces études sont en cours. Il
est trop tôt aujourd'hui pour préjuger de leurs conclusions.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je suis heureux de savoir qu'une demande de classement de sauvegarde a
été effectuée.
Qui plus est, j'apprécie que le Ministre Lutgen prenne en compte les préoccupations urbanistiques
du fait qu'il s'agit d'habitations qui entouraient une industrie.
C'est l'immeuble de bureaux qui compte. Il y a
une cohérence architecturale à prendre en compte.