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Certaines routes qualifiées dangereuses
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de
l'Equipement et du Patrimoine, concernant :
« Certaines routes qualifiées dangereuses de la province du Hainaut »
Monsieur le Ministre,
Touring a récemment présenté un rapport sur la sécurité routière. On y retrouve notamment une carte routière
du pays reprenant les principaux axes routiers à risque. En Wallonie plusieurs routes du sud des provinces du
Hainaut sont classées parmi les plus dangereuses.
La N5 se distingue puisqu’elle est qualifiée de très dangereuses sur sa portion Philippeville-Rocroi mais
aussi comportant un risque moyen à élevé pour la partie remontant vers Charleroi.
Dans son rapport, Touring pointe notamment comme une des causes claires du nombre d’accidents qui surviennent
sur ces routes, le manque d’entretien et d’aménagement de ces tronçons à haut risque.
Je vous ai déjà de nombreuses fois interrogé sur l’état de nos routes et autoroutes en matière de propreté
mais aussi en matière d’entretien et d’aménagement de la voirie elle-même.
Vos réponses vont généralement d’une meilleure répartition des moyens à l’engagement de personnel
supplémentaire ou l’affectation de renfort ici ou là.
Le rapport de Touring semble cependant montrer que les choses ne vont pas dans le sens de l’amélioration.
Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :
- Pouvez-vous me préciser ce qui a été fait précisément pour renforcer la sécurité des usagers de la N5
notamment sur le tronçon remontant vers Charleroi ?
- Si rien n’a encore été fait, pouvez-vous me dire quand les mesures nécessaires au renforcement de la
sécurité dans cette zone seront prises ? Avez-vous un calendrier des travaux ?
- Le rapport de Touring précise encore qu’un moyen de diminuer le danger sur ces routes est la
multiplication des contrôles sur les sections à risques ?
- Disposez-vous d’informations sur mes mesures qui ont été prises en la matière ?
- L’analyse de Touring porte sur la période entre 1999 et 2001, une période où vous étiez déjà à la manœuvre
en la matière, disposez-vous de chiffres actualisés sur les effets des mesures que vous avez prises en
matière de sécurisation des routes et autoroutes de Wallonie ?
- Pouvez-vous m’en donner une ventilation sur la province du Hainaut ?
-Pensez-vous que suite à ces mesures, la carte établie pas Touring soit obsolète puisqu’elle ne reflète
qu’une situation qui a déjà cinq ans ?
Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Michel Daerden,
En réponse à sa question, j'informe l'honorable Membre qu'au fil des années, de nombreux travaux de
sécurisation ont été réalisés sur la section Couillet - Gerpinnes de la N5, notamment:
- l'installation de signalisations lumineuses tricolores
- la création de plusieurs giratoires
- la concrétisation de berme centrale continue, notamment entre les giratoires de l'allée des Sports et celui
de Ma Campagne
- l'aménagement d'îlots ponctuels pour mieux protéger les vire-à-gauche
- le renforcement des dispositifs de protection au droit de "école Notre-dame à Loverval.
Tous ces aménagements concernent une section de la N5 qui supporte un trafic très dense, avec un pourcentage
de poids lourds très significatif également.
Il est certain qu'à terme la solution réside dans le dédoublement de cette N5 via la création de l'E420.
Il faut noter à cet égard que par arrêté du 29 septembre 2005, le Gouvernement wallon a décidé de la création
d'une Cellule de développement territorial qui a notamment reçu dans ses missions un suivi particulier (et si
possible accéléré) du dossier E420. Moyennant la création de cette nouvelle infrastructure, la N5 pourra être
débarrassée du trafic de transit et la voirie pourra être complètement repensée avec une approche typiquement
urbaine: réduction du nombre de voies de circulation, élargissement des trottoirs, zones de stationnement bien
identifiées, site propre pour les transports en commun notamment.
Pour en revenir à la sécurité sur l'actuelle N5, il n'est pas douteux que les aménagements évoqués ci-dessus
ont été réellement positifs.
On peut penser par exemple au tronçon situé entre l'Allée des Sports et le giratoire de Ma Campagne où la
création de la berme centrale a permis d'éliminer les accidents mortels qui s'y produisaient.
Quant aux mesures de contrôles, elles sont de la compétence des autorités de police. On peut citer ici les
accords pris entre" les polices de Charleroi. Châtelet et Gerpinnes pour coordonner et renforcer les
contrôles de vitesses dans la zone concernée de la N5. Ces contrôles de police ne sont toutefois pas de ma
responsabilité.
Pour ce qui concerne les chiffres de Touring, force est de constater qu'étant donné la centralisation récente
des services de police et de gendarmerie ainsi que l'informatisation - récente elle aussi - de la saisie de
données d'accidents directement sur le terrain, il y a eu un grand retard dans le regroupement, la
transmission et le traitement de ces données.
Mon administration vient seulement de recevoir les statistiques détaillées d'accidents pour les années 2003 et
2004 et va bientôt recevoir celles relatives à 2005. L'analyse de ces données a commencé et permettra bientôt
de mesurer l'impact des investissements de sécurité routière qui ont été faits entre temps sur l'ensemble du
réseau régional. Je ne manquerai pas de revenir sur la question dès que ces données m'auront été communiquées.
Quant à savoir si la carte de Touring est obsolète, force est de constater qu'elle ne
reflète probablement plus la réalité d'aujourd'hui. Par ailleurs je soulignerai que la méthodologie qui a été
utilisée pour sa création et qui est issue de l'évaluation Eurorap a été considérée comme non pertinente par
l'administration du MET ainsi que par la Conférence Européenne des Directeurs des Routes (lors de sa réunion
à Paris, les 12 et 13 octobre 2006).
Le MET utilise en effet une autre approche pour définir les segments de route qui présentent une densité
d'accidents élevée. Ensuite, il les classe par priorités et les traites par des aménagements de sécurité
ad hoc. Ainsi, depuis 2001, de nombreux itinéraires à risque ont été traités. L'effet de ces opérations
devrait apparaître bientôt sur les nouvelles cartes des accidents qui porteront donc sur les statistiques
2003-2005.
La réponse que je vous fournis aujourd'hui, s'inscrit dans diverses questions sur le sujet.
Je tiens à souligner l'aspect positif de "action de Touring dans ce dossier dans lequel nous partageons
les mêmes préoccupations."