Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon à André Antoine, Ministre du Logement, des Transports
et du Développement territorial, concernant :
« La délivrance du permis d’urbanisme relatif à la boucle du métro de Charleroi »
Monsieur le Ministre,
Le 11 décembre 2006, vous êtes venu annoncer que la Région wallonne avait accordé le permis d’urbanisme pour
la fermeture de la boucle centrale du métro léger de Charleroi. Je ne peux que me réjouir de cette décision
qui va renforcer la mobilité dans la ville mais aussi et surtout créer une dynamique nouvelle pour un essor
économique et social dans les zones desservies et leurs environs.
Par rapport à ce dossier qui date de 1965, on peut parler de date historique puisqu’il semble que cette fois,
il trouvera bien son aboutissement dans les années 2010-2012. Trois phases sont en effet prévues :
d’abord la fermeture de la boucle centrale et ensuite des antennes de Gilly et Gosselies.
Je ne vais pas vous refaire l’historique de ce dossier qui a connu plusieurs temps morts avant que
l’engagement ferme de 100 millions d’euros en 2002 ne permette de croire à nouveau à l’achèvement de
l’ensemble.
Entre-temps il continuait de temps en temps à faire parler de lui et les derniers remous sérieux en date
concernaient précisément la manière dont le bouclage du centre ville allait être réalisé tant la proposition
d’aménagement au Boulevard Tirou ne semblait pas susciter l’enthousiasme général.
A tel point que d’aucun en ont fait un point important de leur programme électoral. C’est le cas du Cdh de
Charleroi qui disait : « Réfléchir à la meilleure manière de boucle le métro. Le Métro actuel ne suscite
pas l’enthousiasme. Outre des lacunes criantes comme le fait que le matériel soit dépassé et inaccessible
à des personnes à mobilité réduite, il restera mal compris tant que la boucle ne sera pas achevée.
De surcroît, boucler le métro en cisaillant le boulevard Tirou pose manifestement des problèmes.
D’autres solutions existent. »
Ceci est un extrait du programme électoral communal 2006 du Cdh de Charleroi.
Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :
- Sauf erreur de ma part, le projet de bouclage au centre ville tel que décrit correspond bien au projet qui
a été tellement décrié il y a quelques temps. Il n’y a qu’à voir comment les gens sont mécontents en ville
pour en avoir confirmation. Pouvez-vous me confirmer cela ?
- Votre parti, en les personnes de Madame Salvi et Monsieur Viseur, s’était clairement engagé lors de la
campagne à revoir le projet si il entrait dans la majorité. Pouvez-vous m’expliquer en quoi le projet a été
revu ? amélioré par le Cdh carolo ?
- Dans le cas où il n’aurait pas été revu, le perrmis d’urbanisme étant délivré, comment expliquez-vous aller
à l’encontre des propositions électorales de votre parti ?
- Etiez-vous au courant de la proposition du Cdh carolo de revoir le projet ?
- Devrait-on considérer qu’il ne s’agissait que de belles promesses électorales ? Même si vous allez me dire
que je me trompe de niveau de pouvoir et que c’est à l’opposition carolo à poser cette question, quel crédit
peut-on alors accorder aux 139 pages du programme du cdh pour Charleroi ?
- Ne pensez-vous pas que cette décision qui attend de toute façon depuis longtemps pouvait attendre encore
un peu ?
-N’avez-vous pas voulu focaliser l’attention sur un projet « mobilisateur » sans tenir compte du reste
(votre parti local et le coût très élevé de l’opération) ?
- N’est ce pas un peu votre « panem et circenses » revu en « des travaux et des jeux » ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre André Antoine,
La fermeture de la boucle de Charleroi est un dossier qui a été longuement - trop longtemps, diront certains
- mûri. Toutes les solutions ont été étudiées et concertées avec les différents acteurs et, en particulier,
avec les riverains. A aucun moment, l'objectif fondamental du projet, càd. la fermeture de la boucle, n'a été
mise en cause. Le projet répond à une nécessité pour tous les navetteurs et usagers circulant à Charleroi.
D'ailleurs, je rappelle que le Gouvernement a, par deux fois (en 2002 et 2004), confirmé sa volonté de
finaliser le métro de Charleroi.
En date du 8 mars 2006, une fois que toutes les alternatives aient été finement analysées par l'étude
d'incidences sur l'environnement, la S.R.W.T. a déposé une demande de permis pour le seul projet qui soit
techniquement et réalisable. L'option retenue est l'aménagement d'une nouvelle ligne en site propre le long
de fa rue du Pont Neuf et de la rue de l'Ecluse (traversant le Boulevard Tirou) pour rejoindre la gare du
Sud en longeant la Sambre. La traversée du Boulevard Tirou implique également un déplacement du rond-point
vers l'Est.
Dans le cadre de l'instruction de la demande de permis, une enquête publique de 30 jours a été réalisée. Et,
preuve de l'unanimité presque parfaite recueillie autour du projet, seules 7 réclamations ont été émises.
Pour un projet d'une telle ampleur en centre-ville, l'honorable Membre admettra avec moi qu'il y a de quoi
être étonné positivement. Et ce, d'autant plus que les remarques portent sur des aménagements accessoires et
non sur l'option fondamentale poursuivie par le projet.
Compte tenu de l'ensemble des éléments du dossier, j'ai donc décidé de délivrer le permis d'urbanisme à la
S.R.W.T. Néanmoins, afin de garantir une gestion optimale du trafic routier (voiture - bus TEC), j'ai imposé
la pose de feux de signalisation à l'entrée et sortie du rond-point Tirou lors du passage du métro. De plus,
en vue d'assurer une qualité paysagère irréprochable des lieux après travaux, j'ai imposé que toutes les
conditions de l'Administration des Espaces verts soient strictement respectées.
J'aimerais souligner que le dialogue fructueux qui a émaillé toutes les étapes de l'élaboration du projet
n'est en rien contraire au programme du cdH de Charleroi. Bien au contraire, la volonté du cdH était
précisément qu'un large consensus soit recueilli autour du projet.
Je rappelle également que la réalisation de la boucle du métro est un investissement majeur pour la S.R.W.T.
et pour la Région wallonne, car le budget s'élève à un montant de 24,5 millions d'euros. Enfin, le projet
participe à une certaine forme de rénovation urbaine des quartiers concernés à Charleroi, car le projet
prévoit un réaménagement global de l'espace public de façade à façade.