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NFTE : formation des jeunes
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon à Marie Arena, Ministre de la formation, concernant :
« Le programme de formation pratique à l’entrepreneuriat Network For Training Entrepreneurship »
Madame la Ministre,
Le programme NFTE (Network For Training Entrepreneurship) a vu le jour aux Etats-Unis en 1987.
Il s’adresse là bas aux jeunes délinquants du Bronx à New-York et relève avec succès le défi de
transformer l’intelligence de la rue en sens des affaires.
Cette idée s’est depuis répandue internationalement et NFTE est aujourd’hui un réseau mondial qui a formé
plus de 120.000 jeunes de par le monde.
NFTE est venu en Belgique en 1999 sous l’impulsion d’un groupe d’entrepreneurs flamands qui ont transformé
et adapté le programme de base à la culture belge.
1200 jeunes flamands ont ainsi pu bénéficier de ce programme.
Aujourd’hui, NFTE s’étend à Bruxelles et en Wallonie. NFTE s’adresse aux jeunes de 16 à 30 ans qui vivent
des difficultés personnelles, familiales ou scolaires et ayant un besoin accru d’aide et de guidance pour se
créer de nouvelles perspectives professionnelles. A travers un cours de 60 heures intitulé « le savoir
entreprendre et les compétences de l’entrepreneur », ce programme aide les jeunes à mieux comprendre le
fonctionnement des entreprises et de l économie et tente de susciter chez eux l’envie d’entreprendre.
La formation comprend donc autant un volet comportemental (technique de présentation, esprit d’équipe,
persévérance, confiance en soi) qu’un volet d’acquisition de connaissances techniques liées à la gestion
d’une entreprise.
La première formation officielle s’est achevée en Wallonie en mai dernier, une autre a débuté en novembre et
trois autres programmes sont en préparation pour la fin de l’année. L’objectif de NFTE est d’avoir organisé
cinq formations en 2006 et former ainsi quelques 50 jeunes à l’esprit d’entreprendre.
Ce programme semble s’inscrire parfaitement dans les objectifs du Plan Marshall qui prône lui aussi le
développement de l’esprit d’entreprise en Wallonie.
Mes questions sont les suivantes madame ma ministre :
- Avez-vous eu des contacts, avant ou lors de la création de l’aile francophone, avec les représentants du
programme NFTE et notamment avec la directrice francophone et/ou avec un des dix membres du comité de
pilotage tous issus du monde des affaires ?
- La Région est-elle partie prenante dans ce projet ?
- Que pensez-vous, compte tenu de la cible, la tranche d’âge et le profil des jeunes concernés par ce
programme, de l’opportunité de sélectionner certains candidats au sein même des demandeurs d’emploi dont le
profil est proche du public habituel de NFTE ?
- Une collaboration avec le FOREM existe-t-elle ? Est-elle envisageable ?
- Disposez-vous d’informations concernant le taux d’insertion socio-professionnelle réussie de jeunes passés
par NFTE ?
- Qui prend ces jeunes en charge après leur formation ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse de la Ministre Marie Arena,
– La volonté de promouvoir l'esprit d'enteprendre auprès des
jeunes dans l'enseignement et la formation figure parmi les priorités du Gouvernement wallon au travers de
plusieurs dynamiques : le PST1, le PST2, les conventions sectorielles ou encore le Plan d'Actions prioritaires
pour l'Avenir wallon.
Face à la multiplicité des actions existantes et dans le but de promouvoir efficacement l'esprit
d'entreprendre, le Gouvernement wallon a souhaité structurer plus précisément cette politique via une meilleure
coordination des actions de l'esprit d'entreprendre dans l'enseignement et la formation en ce, éventuellement, y
compris des actions tel que le NFTE.
Cette coordination se matérialisera à travers la réalisation d'un programme de l'esprit d'entreprendre
comprenant un cahier d'actions et une budgétisation des actions ; l'Agence de stimulation économique (ASE),
mise en place dans le cadre du Plan d'Actions prioritaires pour l'Avenir wallon, est chargée de la mission de
coordination et d'élaboration de ce programme.
Afin de mener à bien cette mission, le Gouvernement wallon a approuvé, en date du 14 septembre 2006, les
éléments suivants :
• la constitution d'un organe d'avis auprès de l'ASE, composé d'experts et appelé « Comité
d'accompagnement de l'esprit d'entreprendre dans l'enseignement et la formation ». Cet organe est un
lieu de concertation entre les acteurs de l'enseignement, de la formation et de l'économie. Il est en
cours d'installation en concertation entre les Ministres Marcourt, Simonet et moi-même ;
• la désignation d'un acteur opérationnel chargé de suivre la mise en oeuvre sur le terrain des actions
définies par le programme de l'esprit d'entreprendre. Cet acteur travaille pour le compte et en
collaboration avec l'Agence de Stimulation Economique ;
• le détachement de cinq enseignants au sein de l'ASE ayant pour mission d'assurer une meilleure
promotion et communication des actions entreprises dans l'enseignement et la formation en Wallonie.
Il appartiendra au Comité d'accompagnement du programme de l'esprit d'entreprendre dans l'enseignement et
la formation de procéder au choix des partenariats avec des organismes de formation et/ou d'actions à valoriser
telles que celles que vous pérennisez avec le NFTE.
En effet, il est primordial que le programme s'adressant aux écoles et organismes de formation élaboré par
l'ASE bénéficie de la guidance des autorités pédagogiques compétentes en la matière, d'où la création du
Comité d'accompagnement dans le respect des directives européennes, du Plan d'actions prioritaires pour la
Wallonie, du PST 2 et en vue de renforcer la collaboration avec tous les niveaux d'enseignement tant en
Wallonie qu'à Bruxelles.
Ce Comité sera composé de représentants de :
• l'Agence de Stimulation économique qui en aura la présidence ;
• le futur Service commun d'orientation et d'information prévu dans le PST2 ;
• les enseignements primaire et secondaire ;
• l'enseignement supérieur non-universitaire ;
• l'enseignement universitaire ;
• l'IFAPME ;
• le FOREM ;
• la Direction générale de l'Economie et de l'Emploi ;
• la Direction générale de l'Enseignement ;
• l'acteur opérationnel.
Et ses missions seront de :
• structurer un cadre cohérent de l'Esprit d'Entreprendre par l'élaboration d'une stratégie et la définition
d'objectifs clairs en vue de couvrir tous les niveaux d'enseignement et d'y inclure l'Esprit d'entreprendre
dans l'enseignement, dans tous les cursus et les trajectoires de formation. Le programme élaboré par le
Comité précisera le soutien financier alloué par chaque département à la mise en oeuvre de chaque
action du programme. La formalisation de la coopération entre les différents intervenants ;
• veiller au respect du programme par l'ensemble des opérateurs ;
• proposer le budget nécesssaire pour exécuter chaque action.
Dès lors, le comité d'accompagnement analysera toute les offres de collaboration qui lui seraient transmises
et prendra tous les contacts utiles pour ce faire.
Quoi qu'il en soit, pour répondre à vos interrogations, une rencontre a bien eu lieu, le 16 octobre dernier,
entre mon cabinet et Mme Sophie Schröder, direcrice de NFTE Belgium, en vue d'avoir une première
présentation de celle-ci. Lors de cet entretien, il a été précisé à Mme Schröder que l'action Esprit d'entreprendre
en Région wallonne étant en cours de mise en oeuvre, la proposition de collaboration de NFTE devrait pour
l'instant rester en suspens mais n'était pas rejetée pour autant.
D'autre part, je vous confirme l'intérêt pour la Région d'oeuvrer au développement de l'Esprit d'Entreprendre
en Wallonie, éventuellement par le biais de NFTE, pour autant que le Comité d'accompagnement du programme
de l'Esprit d'Entreprendre le juge utile.
Pour ce qui concerne la tranche d'âge et le profil des jeunes concernés par le programme NFTE, ils
s'intègrent dans les publics-cibles du projet de développement de l'Esprit d'entreprendre en Région wallonne.
Au sujet d'une collaboration avec le FOREM dans le cadre du développement de l'Esprit d'Entreprendre,
celui-ci étant représenté dans le Comité d'accompagnement précité, cela va de soi.
Quant au taux d'insertion socioprofessionnelle réussie de jeunes passés par NFTE, ce dernier déclare que,
dans les six mois suivant la formation :
• 41 % ont décroché un emploi ou lancé leur propre affaire ;
• 22 % suivent une formation complémentaire ;
• 27 % voient leur situation professionnelle inchangée. Il s'agit souvent de jeunes de moins de 18 ans
encore sous obligation scolaire ou de demandeurs d'asile ;
• aucune information n'est disponible pour les 10 % restant.
In fine, pour ce qui concerne la prise en charge de ces jeunes après leur formation, NFTE déclare que « ceux
qui optent pour la création de leur entreprise au terme de la formation peuvent bénéficier du support et de
l'encadrement de NFTE pendant deux ans. Ils peuvent faire appel à un parrain ou mentor NFTE, actif dans le
secteur privé, qui les conseillera dans le démarrage de leur affaire. NFTE peut également les relayer vers d'autres
structures spécialisées dans l'accompagnement et l'appui de jeunes porteurs de projets.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie Mme la Ministre pour sa réponse.
Votre réponse était longue, mais intéressante. Je voulais simplement savoir si vous aviez eu des contacts
avec le NFTE. J'ai dû attendre longtemps avant d'entendre que c'était le cas.
Je voulais également savoir si cette initiative avait intéressé le Gouvernement wallon.
Il me semble nécessaire de cadrer les choses afin de ne pas donner de faux espoirs à certains.
Cette action constitue un plus qui s'ajoute à l'ensemble des actions déjà effectuées dans ce domaine-là.