Question orale de Philippe Fontaine, Député Wallon, à Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’emploi et Elio Di Rupo, Ministre-Président, relative à :
« L’évolution du personnel du Forem depuis 2004 »

Monsieur le Ministre,
Aujourd’hui, quelque 3.800 personnes travaillent chaque jour au sein des 220 entités du Forem . Depuis 2004, une vague importante de recrutement a été lancée au Forem.

Parmi ces recrutements massifs, il semble que le service d’étude et d’analyse du marché du travail ait été particulièrement bien gâté.

Pouvez-vous me détailler l’évolution du personnel du Forem Conseil au sein de ce service depuis 2004 ?
Quel est leur mission ?
En effet, paradoxalement, de moins en moins d’étude sont publiées par le Forem conseil et chaque fois qu’on demande une évaluation celle-ci est perpétuellement en cours (APE, PTP, accompagnement des chômeurs…) !

Alors que l’IWEPS devait être la référence en matière d’évaluation, de la prospective et de la statistique il est étonnant de voir que le personnel du Forem conseil –analyse du marché de l’emploi- ne cesse d’augmenter alors que celui de l’Iweps décroît de manière générale.
Peut-on considérer le Forem comme étant suffisamment indépendant pour évaluer ses propres actions ?

Ceci nous amène à la question de savoir si l’IWEPS dispose des moyens financiers et du personnel adéquats pour exercer sa mission ?

Je vous remercie des réponses que vous voudrez bien m’apporter.

Réponse des Ministres Jean-Claude Marcourt et Elio Di RUPO,
Les missions du service d'analyse du marché de l'emploi et de la formation (AMEF) ont été consolidées dans le nouveau contrat de gestion du FOREM. Ces missions concernent à la fois la production et la diffusion d'informations mais également l'analyse de ces mêmes données et ce, tant à portée externe (pour la Tutelle et le Gouvernement wallon, pour les partenaires sociaux) qu'à usage interne.

Le FOREM et l'AMEF assurent ces missions en s'appuyant sur un important réseau de collaborations notamment dans le cadre de l'Observatoire Wallon de l'Emploi (OWE). J'y reviendrai par la suite.

Contrairement à ce qui est prétendu dans votre question, le nombre de publications a considérablement été étendu et structuré depuis 2004 et ce, sur des sujets aussi divers que l'état du marché de l'emploi local et régional, les besoins émergents en termes de compétences et métiers ou encore la question de l'accompagnement des chômeurs. La liste est donc longue, et vous me permettrez de ne pas être exhaustif, mais je vais vous citer quelques réalisations marquantes du service AMEF pour la période 2004-2006 :

- plus d'une trentaine de mensuels «Marché d'Emploi - Chiffres et commentaires»;
- plus de 250 « Emploi du temps-Actualités du marché» ;
- plus de 30 « Photographie locale du marché de l'emploi» ;
- 13 rapports relatifs à l'état de secteurs d'activités (Logistique, Distribution et commerce, Energie et environnement, etc.) ;
- publication de deux rapports relatifs aux fonctions critiques qui sont disponibles sur le site internet du FOREM;
- co-production avec l'IWEPS de diverses conférences;
- en collaboration avec le service aux entreprises, organisation d'une enquête trimestrielle auprès des entreprises déposant des offres afin de détecter les difficultés de recrutement;

Je vous propose d'en rester là au niveau des exemples.

Au niveau de l'effectif, il est vrai que l'évolution des missions dévolues à l'AMEF a entraîné une augmentation globale de ses ressources humaines.

Ainsi, cela s'explique notamment par le fait qu'un référent de l'AMEF soit présent dans chaque direction régionale du FOREM afin d'organiser les contacts avec les acteurs locaux du marché de l'emploi.

Concrètement, le personnel de l'AMEF est passé, depuis septembre 2003, de 28 à 35 ETPL mais la fonction d' « analyse» stricto sensu a diminué d'une unité (de 17 à 16).

Quant à l'évaluation des actions du FOREM, je vous rappelle que l'essentiel est dans la fixation des indicateurs.

Je vous rappelle que, dans le cadre du nouveau contrat de gestion, des objectifs clairs sont désormais associés aux actions du FOREM.

Des indicateurs qui devraient être présentés très prochainement, pour approbation, au Gouvernement wallon. Ces indicateurs permettront au FOREM de rendre compte de l'atteinte des objectifs et constitueront la base pour l'évaluation de son action.

Enfin, j'en termine en vous rappelant que l'Observatoire Wallon de l'Emploi (OWE) a été créé en 1998 dans le but d'organiser la collaboration entre le Service d'Etudes et de Statistique (SES) de la Région wallonne et le FOREM.

Depuis, deux réformes sont intervenues: d'une part, le décret modificatif du FOREM qui attribue à l'Office une mission d'analyse du marché de l'emploi qui a mené à la création du service de l'AMEF (Analyse du Marché de l'Emploi) et, d'autre part, la mue du SES du MRW en OIP baptisé IWEPS.

C'est sur cette base et ce, nonobstant les évolutions institutionnelles, que l'Observatoire doit se profiler comme un outil auquel tant le FOREM que l'IWEPS contribuent.

Aussi, j'ai préconisé une méthode de travail axée sur la définition d'un contenu de collaboration, tâche à laquelle s'activent actuellement les deux organismes.