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TEC sureffectif et absentéisme ...
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Question orale de Philippe Fontaine, député wallon, à André Antoine, Ministre du Logement, des Transports
et du Développement territorial, concernant :
« Les grèves et l’absentéisme des TEC Charleroi »
Monsieur le Ministre,
Vendredi dernier, les usagers des Tec Charleroi ont eu une nouvelle fois la mauvaise surprise de ne pas voir
passer leur bus.
Une partie des bus des TEC Charleroi était restée au dépôt. Les chauffeurs invoquant une surcharge de travail
à laquelle ils ont à faire face.
Cette surcharge serait due à plusieurs facteurs d’après les chauffeurs et leur représentant syndical dont les
collègues en maladie et les collègues en formation, ce qui a pour résultat que le cadre n’est jamais au
complet. Il est d’ailleurs envisagé d’engager un formateur supplémentaire et d’écourter le temps d’écolage
afin de réduire ces inconvénients.
Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :
- Vous semblez plus dur que le représentant syndical à propos des raisons qui sous tendent la situation aux
TEC Charleroi. Vous déclarez en effet que: « contrairement aux motifs invoqués par les grévistes, c’est le
taux d’absentéisme endémique qui empêche d’assurer le travail dans des circonstances normales et non le
manque d’effectif .» Quel est le taux d’absentéisme des TEC Charleroi ? Est-ce un problème spécifiquement
carolo ?
_ Vous semblez évaluer ce taux comme anormalement élevé, pouvez-vous me préciser le taux d’absentéisme dans
les transports en commun wallons par TEC ?
_ Vous précisez que les TEC de Charleroi fonctionnent avec un sureffectif de 12%. Est-ce aussi le cas des
autres TEC wallons ? Le sureffectif est-il le seul moyen à votre portée pour enrayer l’absentéisme que vous
qualifiez d’endémique ? Quelles mesures comptez-vous prendre pour améliorer la situation ?
_ Pensez-vous que la solution d’engager un formateur supplémentaire, plutôt qu’un chauffeur par exemple, prônée
par les TEC de Charleroi soit une bonne solution ?
_ N’y a-t-il pas un risque pour la sécurité des usagers d’écourter le temps d’écolage des chauffeurs ?
_ Cinq nouveaux chauffeurs sont annoncés pour le 1er novembre, mais vous précisez par ailleurs qu’il n’y a
pas de problème d’effectif et que le mal est ailleurs. Ne pensez-vous pas que cette mesure est d’ordre à
encourager l’absentéisme qui sévit dans les TEC Charleroi et peut-être wallon ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre André Antoine,
– La situation
que vous dénoncez est inadmissible. Le TEC Charleroi travaille avec un taux de réserve de 12 % mais, au cours
des neuf premiers mois de l'année, le taux d'absentéisme à l'exploitation fut de 12,4 %, ce qui est largement plus
qu'ailleurs.
Pour lutter contre ce phénomène, le TEC a mis en oeuvre diverses mesures : suivi des absences ; lettres
d'avertissement en cas d'absences répétitives ; entretiens avec les agents à problèmes.
Je ne peux malheureusement vous donner le taux d'absentéisme des autres TEC car la méthode de calcul
diffère de celui de Charleroi. Néanmoins, c'est bien à Charleroi que le taux est le plus élevé.
Des réunions régulières ont eu lieu avec les représentants du personnel lorsque des modifications de service
ont eu lieu ou lorsqu'une surcharge de travail a été constatée. L'adéquation entre l'horaire de la ligne et le temps
de parcours réel a été vérifié.
L'engagement d'un formateur supplémentaire est prévu pour multiplier les possibilités de formation et,
éventuellement, limiter cette formation à certaines lignes.
L'arrivée, au 1er novembre, de cinq chauffeurs supplémentaires s'inscrit dans le programme du remplacement
des départs.
Par ailleurs, nous avons prévu, dans le contrat de gestion, une prime en fonction des kilomètres parcourus
en plus par an. Sans la réalisation de cet objectif, il n'y aura pas de prime. En d'autres termes, plus il y aura de
jours de grève, moins d'agents toucheront une prime d'intéressement. Il y a donc un double calcul : par TEC et
par chauffeur.
Je conclurai par une rectification : je me suis engagé, hier, pour une commission paritaire du 21 novembre
2006. Il s'agit en réalité du 28 novembre 2006.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie M. le Ministre pour sa réponse et partage totalement sa vision
des choses.
J'ai moi-même été administrateur aux TEC Charleroi et puis vous dire qu'il fait partie de la mentalité de
certains chauffeurs d'agir en agitateurs. Les grèves sauvages pénalisent les plus faibles d'entre nous. Il n'y a donc
pas lieu de les tolérer.
M. le Président. – Je voudrais faire remarquer qu'à Liège, le chauffeur agressé s'est étonné qu'il y ait eu
arrêt de travail.
M. André Antoine, – Les deux
raisons de la grève à Charleroi sont l'altercation d'un chauffeur avec un automobiliste et le déplacement d'un
chauffeur vers une autre ligne. Lorsqu'il y a violence, je ne m'en prends jamais au mouvement de réaction et je
trouve l'émotion normale. Mais pas dans les cas qui nous occupent.
Je rappelle que le plan Sécuritec a davantage de succès que l'utilisation des menottes et d'un spray en
Flandre.