Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 17/07/06

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Wallonie: propreté des routes et autoroutes ...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon à Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine, concernant :
« La propreté des routes et autoroutes de Wallonie (2) »


Monsieur le Ministre,
Vous connaissez mon grand intérêt pour cette problématique qui ressemble un peu à la procession d’echternach. Plus vous me dites dans vos réponses que vous mettez tel ou tel dispositif en œuvre pour améliorer la situation et plus notre beau réseau routier et autoroutier semble sale pour ses usagers.

Lors de chacune de mes interventions, vous me faites part soit de vos intentions, soit que les Wallons sont sales soit vous me donnez quelques chiffres des quantités de déchets collectées, comme les tonnages par province il y a peu.

Ce sont évidemment les tonnes de déchets qui restent sur les routes qui dégoûtent les usagers wallons et étrangers particulièrement nombreux en cette période de vacances.

Souvenez-vous que presque à chaque fois je vous fais part de mon doute quant à l’efficacité des dispositifs mis en œuvre non pas pour tenter d’améliorer la situation mais pour résoudre ce problème de saleté de nos axes principaux. Vous me rappeliez alors le nombre, souvent dérisoire, de personnes qui sont affectées à ces tâches certes ingrates mais combien indispensables. Vous aviez compris depuis longtemps qu’il fallait réagir mais combien de fois ne vous ai-je pas fait remarquer que votre administration ne vous suivait manifestement pas.

Il semblerait que vous ayez maintenant réellement fait ce qui était nécessaire pour associer votre administration à votre démarche Il semble que depuis ce début mai 2006 votre administration prenne à votre demande le problème à bras le corps. Un réunion vient en effet d’être organisée à votre demande, avec tous les ingénieurs en chef et les chefs de districts autoroutiers avec comme ordre du jour : la propreté des autoroutes. Ce sont les mesures énergiques que vous souhaitez prendre, annonce la convocation, dans quatre domaines dont celui-là qui ont rassemblé tout ce beau monde au MET.

Lors de cette réunion, les participants devaient y venir avec une estimation des besoins la plus précise possible en répondant à une série de questions capitales, je le reconnais mais apparemment tellement tardives telles que : y a-t-il encore un marché (bail de propreté) en cours au sein du district autoroutier et quel en est son coût ? si non, est-ce le personnel du district qui « nettoie » ? si oui, quel est ce personnel ? PTP, contractuel, définitif ? quand est-il nécessaire de prévoir le lancement d’un nouveau marché ? quel montant faut-il prévoir pour ce marché ? suivant les habitudes de certains districts, une partie du nettoyage est réalisée par entreprise et une partie par du personnel propre ; de combien de personnel PTP votre district a-t-il besoin pour réaliser ces tâches complémentaires de nettoyage ? de quels moyens en matériel devriez vous disposer à cette fin ?

A cette occasion, tous ont reçu un tableau permettant de reprendre une série d’informations précises et importantes concernant le ramassage des déchets, la vidange des poubelles des parkings, le nettoyage des parkings, le nettoyages des édicules, le balayage des avaloirs et curage des avaloirs, le fauchage de la banquette, le fauchage des parkings, le marquage, le nettoyage des écrans anti-bruits, panneaux de signalisation, etc.

Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :

Vous prenez des mesures qualifiées d’énergiques, parmi les informations qu’a du vous fournir votre administration, quelles mesures concrètes allez-vous cette fois prendre face à cette problématique devenue insupportable pour l’usager ?

Quelles sont les trois autres domaines dans lesquels vous allez prendre des mesures aussi énergiques que pour les autoroutes ?

Allez-vous affecter plus de personnel des districts à cette tâche ?

Allez-vous augmenter le nombre de PTP que vous demandez de recenser ?

Quel est le coût des mesures que vous allez prendre et aurez-vous les moyens de vos ambitions que je partage en la matière ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Michel Daerden,
Je confirme à l'honorable Membre que la propreté des réseaux routier et autoroutier constitue un élément essentiel qui participe de l'image de notre Région, tant pour ses habitants que pour ses visiteurs, qu'ils soient touristes ou investisseurs.

Pour répondre précisément à la question qui m'est posée, je confirme à M. Fontaine que j'ai demandé à mon administration de me faire rapport sur la propreté des réseaux routier et autoroutier, en insistant tout particulièrement sur l'obligation d'obtenir des résultats probants en la matière.

En outre, depuis plusieurs années, je réserve un budget conséquent à la propreté. Celui-ci représente aujourd'hui 6,1 millions d'euros, soit 6,50 % de l'enveloppe globale allouée au département des routes et autoroutes wallonnes pour l'entretien général de ce réseau. Complémentairement au travail réalisé par les entreprises privées, différentes actions peuvent être menées en matière de propreté, tant par les agents du MET que par le personnel PTP affecté à cette tâche. Ainsi, en février 2003, j'ai engagé 208 PTP, dont 175 ont été destinés à la Direction des Routes et Autoroutes afin d'être mis à la disposition des régies routières et autoroutières pour assurer la propreté du réseau. Le delta de 33 PTP avait été attribué à la Direction Générale des Voies Hydrauliques.

Sachant que le Programme de Transition Professionnelle prévoit l'engagement de personnel à 4/5ème temps pendant une durée déterminée de deux ou trois ans, le programme entamé en 2003 touche aujourd'hui à sa fin.
Pour 2006 et en accord avec le Ministre Marcourt, j'ai prévu la constitution d'un nouveau Programme de Transition Professionnelle. Quatre millions trois cents vingt-six milles euros lui seront consacrés, ce qui se traduira par l'engagement de 160 personnes affectées à la DGRA et 40 à la DGVH. J'ai tout spécialement insisté pour que ces agents travaillent exclusivement à la propreté des routes, autoroutes et voies hydrauliques wallonnes.

Les auditions en vue du recrutement de ce personnel se dérouleront en septembre. J'attire votre attention sur ce que, si on additionne cette enveloppe à celle qui est prévue pour le paiement des entreprises privées, nous atteignons dix millions d'euros, ce qui est considérable.

Je ne me contente toutefois pas des mesures que je viens d'énoncer. Ainsi, j'agis sur le volet répressif dans le cadre de l'action de la Police Domaniale qui recherche les infractions en matière d'abandon de déchets le long du réseau routier régional. De plus, j'ai lancé une campagne de sensibilisation par voie d'affiches et de spots télévisés ; je fais ici référence à la campagne « le geste cochon », qui a suscité de nombreux gestes d'encouragement.

Enfin, tous ces efforts ne me distraient aucunement d'autres domaines qui me sont aussi chers, à l'exemple de la qualité des revêtements autoroutiers, des rails de sécurité, des parkings et aires de repos qui sont tout aussi essentiels, tant à la sécurité routière, qu'à l'image des réseaux routier et autoroutier wallons.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. Je ne doute pas de sa volonté d'agir en cette matière, d'autant que je l'interroge sur ce sujet depuis plusieurs années. Le Ministre m'accordera toutefois que seul le résultat compte. Je me réjouis qu'enfin, vous travaillez à l'intérieur des districts. Il faut, certes, sensibiliser le public, mais il faut également obtenir un effort de la part de l'administration. J'attire votre attention sur ce que la présence de déchets sur les routes peut inciter les personnes à en déposer à leur tour, tandis que les usagers peuvent se trouver plus gênés d'abandonner des déchets dans un endroit propre. Il est donc important de continuer à agir également dans les cadres répressifs et de la sensibilisation et de mettre sur les routes le personnel nécessaire à assurer leur propreté. Il faut, de plus, assurer une meilleure surveillance des travaux de nettoyage qui sont parfois réalisés de manière grossière par les entreprises. Si la Région paie pour qu'un travail soit fait, il faut qu'il le soit bien et pas à moitié. Nous sommes, à cet égard, peut-être confrontés à un problème de surveillance de ces missions.

M. Michel Daerden,
– Je rappellerai votre remarque.