Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 20/06/06

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PAC: évaluer l'accompagnement des chômeurs...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’économie et de l’emploi concernant:
« Le plan d’accompagnement des chômeurs mis en place en Région wallonne »


Monsieur le Ministre,
En juillet 2004, la procédure d’accompagnement et du suivi actif des demandeurs d’emploi a été initiée en Région wallonne. Deux ans plus tard nous sommes toujours en attente des premiers résultats de ce dispositif.

Lors de la dernière séance, vous nous avez indiqué que pour les neuf premiers mois de la phase 2, quelque 112.000 personnes ont été prises en charge par le Forem. Parmi celles-ci 74.574 personnes ont consommé des prestations au Forem.

Monsieur le Ministre, peut-on réellement évaluer la politique d’accompagnement des demandeurs d’emploi sur base de ces chiffres ?

Qu’entend-on par « consommer des prestations du Forem » ?

Pouvez-vous nous indiquer le nombre de personnes ayant reçu des prestations d’orientations et une aide particulière à la recherche d’emploi ?

Pensez-vous, que le module d’accompagnement de base, comprenant une séance d’information collective et un entretien, soit suffisant pour réinsérer les chômeurs sur le marché du travail alors que plus de 145.000 demandeurs d’emploi en Wallonie ne disposent pas d’un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur ?

Je vous remercie des réponses que vous voudrez bien m’apporter.
Réponse du Ministre Jean-Claude Marcourt,
– Comme je l'ai déjà dit lors de séances précédentes, une démarche évaluatrice a été menée et devrait être communiquée prochainement au Parlement.

Ce plan visant les chômeurs a été initié par le pouvoir fédéral. Celui-ci se charge prioritairement du contrôle, alors que les régions s'attachent à l'accompagnement des chômeurs. J'estime que les régions doivent remplir leur mission loyalement, tout en veillant à être efficientes. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé que soit réalisée une évaluation.

L'efficience provient-elle du niveau de production ? Pour répondre, je pense qu'il faudra attendre l'évaluation réalisée par le FOREM. Celle-ci sera déposée prochainement sur le bureau du Comité de gestion. La « consommation des prestations » au FOREM désigne les prestations collectives ou individuelles terminées. Les prestations en cours ne sont pas reprises dans ces chiffres.

Pour les 9 premiers mois de la phase 2, 111.381 personnes ont été prises en charge. L'orientation concernait 6.530 personnes et la recherche d'emploi concerne 9.850 personnes.

Concernant le module de base, je vous rappelle que la séance collective vise tout d'abord à informer les personnes sur le contenu de l'accompagnement et les ressources disponibles pour trouver un emploi. L'entretien de diagnostic est destiné à repérer rapidement les difficultés particulières d'un demandeur d'emploi. Cela permet de mieux cerner son projet professionnel ainsi que ses compétences. En outre, il est possible de dégager des pistes d'actions concrètes à réaliser de manière autonome ou avec l'aide d'opérateurs extérieurs. L'objectif est donc d'initialiser un parcours d'insertion socio-professionnelle.

D'autres actions peuvent être menées en terme d'accompagnement, d'orientation ou de formation. Ceci explique l'augmentation des services à disposition des demandeurs. Toutefois, pour répondre plus précisément à vos questions, il faudra attendre que me soit communiquée l'analyse évoquée plus haut.

M. Philippe Fontaine (MR).
– Je remercie Monsieur le Ministre pour sa réponse. Malheureusement, je reste sur ma faim. Vous utilisez beaucoup de conditionnel. Nous devons attendre une analyse qui devrait être déposée dans un avenir proche. Ce n'est pas très précis.

M. Jean-Claude Marcourt,
– Je devrais disposer de cette étude avant les vacances d'été, mais nous n'aurons certainement pas l'occasion d'en parler avant la rentrée.

M. Philippe Fontaine (MR).
– C'est très probable. Cependant, il est impossible d'avoir une discussion sérieuse sur le sujet sans ce document et c'est malheureux. Cela l'est d'autant plus que l'on évoquait encore ce matin à la radio les carences dans le secteur du bâtiment, alors que l'on sait qu'il y a 9.000 personnes qualifiées actuellement sur le marché de l'emploi. De plus, quand on entend que la Flandre envisage de faire appel à de la main d'oeuvre étrangère, on ne peut que s'inquiéter. Il est donc essentiel que nous disposions de chiffres. S'il s'avère qu'il n'est pas possible d'influer sur le cours des choses, il faudra modifier notre politique. Je ne prétends pas qu'il y ait un quelconque manque de motivation, mais il y a peut-être un manque d'efficience.