Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon à Benoit Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, concernant :
« Le déclin des papillons en Région wallonne »

Monsieur le Ministre,
Une étude de chercheurs britanniques révèlent que la population de papillons, toute espèce confondue, est en diminution en Belgique. Ainsi, la population des papillons de jour aurait diminué de trois quart en 25 ans en Belgique, de 10% pour l’Europe. La Flandre aurait perdu 25 sortes de papillons sur les 65 qu’elle comptait encore il y a quelques années. La Région wallonne ne semble pas mieux lotie.

Les experts pensent qu’une des raisons de cette disparition est liée à la détérioration des biotopes. En d’autres mots, les conditions de vie des papillons se détériorent de plus en plus et particulièrement la disparition progressive d’habitat naturel.

Mes questions seront les suivantes, Monsieur le Ministre :

Existe-t-il une étude belge ou wallonne qui vient corroborer le triste état de la situation présenté par les chercheurs britanniques ?
Les causes avancées ne sont que des hypothèses et sont les causes principales pour l’Europe. La Belgique est le mauvais élève de la classe avec 75% de papillons en moins contre 10% en moins pour l’Europe. Disposez-vous d’éléments expliquant cette triste singularité belge ?

Il semble que les papillons soient le groupe d’invertébrés pour lequel les informations concernant la distribution et l’écologie des espèces est la plus détaillée dans nos régions. Ils suscitent en effet un intérêt tout particulier auprès des entomologistes depuis 150 ans. De plus, les exigences liées au choix de leur habitat font des papillons d’excellents indicateurs de la qualité des milieux. Cette caractéristique ainsi que la facilité de leur recensement sont mises à profit dans des projets de surveillance tel le programme de suivi de l’état de l’environnement wallon par la méthode des bioindicateurs. Disposez-vous d’éléments permettant d’expliquer pourquoi, malgré cette grande connaissance du papillon, rien n’a été fait pour éviter cette disparition ?

Est-elle plus inéluctable en Belgique qu’ailleurs ? Pourquoi ?

Quelles mesures comptez-vous prendre pour enrailler cette chute voire inverser la tendance et nous permettre ainsi de voir à nouveau ce bel insecte batifoler dans nos jardins ?

Merci des réponses que vous voudrez bien me donner .

Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
Je vais vous remettre toutes les normes qui ont été prises pour préserver la biodiversité et mon collaborateur vous fera parvenir toutes les brochures y afférant qui sont relativement complètes.

Depuis 1989, dans le cadre d'un suivi de l'environnement, des recherches sur les papillons ont démontré une baisse du nombre de ceux-ci de 17 % depuis près de dix ans.

Les raisons en sont diverses :
• l'évolution du paysage ;
• la forte densité de population ;
• l'utilisation maximale de l'espace ;
• la diminution des espaces ouverts et forestiers.

Depuis, des mesures agroenvironnementales ont permis d'enrayer, voire de stopper cette diminution.

Une expérience pilote est en cours à Philippeville pour recréer un habitat adéquat pour ces espèces. Des moyens budgétaires importants sont mis en place. Toutes les mesures concrètes sont encouragées.

Hier, j'ai fait parvenir une circulaire à l'ensemble des communes concernant l'utilisation de pesticide et d'insecticide.

Ce sont donc des dizaines d'actions menées pour la préservation des papillons, indicateurs importants de notre environnement.

Philippe Fontaine (MR).
– Je pense qu'il faut tenir compte de la situation, car il en revient de votre responsabilité.
Il faudrait évaluer périodiquement les résultats des expériences pilotes afin de connaître leurs effets.