Question orale de Philippe FONTAINE, Député wallon, à l’attention du Ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jean-Claude MARCOURT concernant:
"Les retombées de la mission économique en Inde"

Monsieur le Ministre,
Une mission économique wallonne s’est rendue en Inde du 19 au 24 mars dernier afin de tisser des liens plus importants avec ce pays très prometteur en terme de développement.

L’Inde est actuellement le 24ème client de la Wallonie et nos exportations ont évolués de manière très significative ces dernières années passant de 43 millions d’euros en 2001 à 116 millions d’euros en 2004.

Ma première question est la suivante :

Le premier secteur d’exportations des entreprises wallonnes vers l’Inde est la chimie. De son côté, le Plan Marshall a retenu 5 secteurs d’activités via les pôles de compétitivité.

Quels secteurs d’activités et quel type d’entreprises ont été retenus pour faire partie de la mission ?

En outre, on sait que l’Inde est toujours actuellement un pays en voie de développement mais avec un taux de croissance impressionnant. Des opportunités sont donc à effectuer pour nos entreprises.

A la suite de la mission, quels ont été les marchés conclus entre le marché indien et les entreprises wallonnes ?

Plus fondamentalement, quelles seront les retombées socio-économiques de la mission pour la Wallonie ?

Par ailleurs, dans le feuilleton Mittal-Arcelor, on sait que l’Inde a accusé certains pays réticents à l’OPE de « racisme » envers les citoyens indiens.

Au vu de cette situation, y a-t-il eu des difficultés particulières rencontrées en Inde à ce sujet ?

Enfin, avez-vous pu vous entretenir plus spécifiquement avec les autorités indiennes au sujet de l’OPE de Mittal sur Arcelor  ?

Je vous remercie d’avance pour votre réponse.

Réponse du Ministre Jean-Claude MARCOURT,
J’étais encore en Inde lorsque j’ai reçu votre question. Notre mission économique a rassemblé 17 entreprises wallonnes multisectorielles. Les cinq pôles de compétitivité du Plan Marshall ont d’ailleurs pu être mis en exergue au travers des nombreuses activités officielles de la mission. Nous avons ainsi mené d’importantes rencontres à New Delhi, à Bangalore et dans d’autres parties importantes du pays.

Un bilan exhaustif de la mission est, bien entendu, encore prématuré, mais je peux vous dire que nous avons mené, dès vendredi soir, un debriefing avec les différentes entreprises. Celui-ci a révélé que l’ensemble de ces mêmes entreprises étaient particulièrement satisfaites de la mission en termes de prospects et de propositions de contrats. Je peux vous dire, à titre d’exemples, que Mosacier a reçu une commande importante, que BIC system a rencontré des partenaires intéressés à développer ces techniques ou que Liège-Airport a établi d’importants contacts.

J’ai moi-même accompagné IBA au cours d’une visite officielle de ces nouvelles infrastructures de Noida et d’Amos pour la signature d’un contrat important.

J’ai, par ailleurs, rencontré de nombreux ministres et deux séminaires ont été réalisés en termes d’investissements étrangers. La rencontre avec le Ministre des finances et du développement de l’État de Mumbai nous a d’ailleurs permis d’envisager la signature d’un MOU pour une collaboration économique entre nos deux régions.

Nous avons également rencontré d’importants investisseurs indiens potentiels comme le Groupe TATA ou le Groupe KPIT Cummins Infosystems. Je dois vous dire que le but de ces rencontres était également de permettre à ces partenaires potentiels d’inscrire la Wallonie sur une carte.

En ce qui concerne l’OPE de Mittal sur Arcelor, la question a été soulevée à plusieurs reprises par des dirigeants d’entreprises ou des acteurs politiques. Elle a essentiellement été évoquée avec le Ministre du Commerce et de l’Industrie, et je peux vous dire que les Indiens ont salué notre position car nous avons fait la différence entre la nationalité de M. Mittal et la qualité de son projet. Notre position a donc été parfaitement appréciée.

Je conclurai en vous disant que nous avons établi des contacts très prometteurs au cours de cette mission. Mais il est important que les différents acteurs intéressés retournent sur place et entretiennent ces mêmes contacts, car le marché indien suscite de nombreuses convoitises. Je suis en effet moi-même arrivé en Inde en compagnie d’un Ministre Lituanien et les représentants de quatre Länder allemands étaient présents à différents endroits du pays en même temps que nous.

Philippe Fontaine (MR).
– Je remercie M. le Ministre pour le caractère détaillé de sa réponse et partage son avis sur l’importance pour la Wallonie de travailler le marché indien. Je suis également d’accord pour dire que c’est maintenant aux acteurs économiques d’aller sur place pour en tirer les dividendes.

Il est de même important, comme vous l’avez dit, que les partenaires potentiels puissent mettre la Wallonie sur une carte. Le concept «Wallonie» doit en effet être vendu pour aider nos entreprises à exporter leurs produits.