Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon à Benoît Lutgen, Ministre de l’environnement concernant :
« Le projet de réintroduction de certaines espèces disparues dans les forêts wallonnes »

Monsieur le Ministre,
Il y a quelques années les Rangers forçaient à peine la réintroduction du castor en Wallonie avec l’argument qu’ils étaient des espèces communes dans nos belles contrées voilà plusieurs siècles.

Je viens de faire le point avec vous sur l’état de la population de castors mais pointe à l’horizon une volonté d’élargir la réintroduction d’espèces disparues aux élans, aux bisons et aux loups qui ne seraient déjà plus très loin.

Les Rangers ne sont jamais très loin non plus quand ce type de projet est évoqué et leur objectif est de redonner à nos forêts leur faune d’antan puisque nous trouvions des bisons chez nous jusqu’au 10ème siècle et des élans jusqu’au 14ème siècle.

Toutefois, le modus operandi des Rangers ne serait plus tout à fait le même que pour la réintroduction du castor , qui a été faite en toute illégalité. Les Rangers ne semblent pas envisager cette fois de réintroduire ces espèces sans l’accord des autorités c’est-à-dire vous, Monsieur le Ministre.

Mes questions sont les suivantes Monsieur le Ministre :

Un dossier de réintroduction du bison, de l’élan et du loup a-t-il été déposé par les Rangers ou toute autre association à votre cabinet ou auprès de la DNF ?

Des contacts ont-ils déjà été pris avec la Biélorussie, la Pologne ou la Scandinavie allant dans le sens d’une importation de ces espèces ?

Il est clairement annoncé que ces espèces n’auraient pas de prédateurs naturels. Existe-t-il une estimation du rythme de prolifération des ces espèces et des perturbations qu’elles pourraient provoquer aux écosystèmes ?

Peut-on imaginer dés lors que ces animaux pourtant protégés soient intégrés dans les catégories de gros gibiers chassables ou doit-on anticiper que les bisons et les élans seraient non chassables aux côtés des cerfs, biches, faons, daims et mouflons qui , eux, sont bien chassables ?

Un militant des Rangers déclare que cette réintroduction « serait un plus pour le tourisme mais surtout un symbole pour tous ». Monsieur le Ministre, vous êtes aussi le Ministre du Tourisme, faut-il voir dans ces déclarations le choix du futur signe de la grande Ardenne, entendez la Région wallonne, reléguant ainsi le sanglier à jouer les seconds rôles ?

Le loup, quant à lui est déjà proche de nos frontières. Avez-vous pris des dispositions pour le jour, prochain aux dires des Rangers, où celui-ci réapparaîtra sans doute pas sans dégâts dans nos régions ?

Enfin, dans votre réponse à ma question concernant la réintroduction du castor et singulièrement en ce qui concerne l’indemnisation des dégâts causé par cette espèce, vous me précisiez que les indemnisations étaient réservées aux seuls exploitants forestiers ou agricoles à titre principal. Les autres personnes ne sont donc pas concernées. Vous m’annonciez travailler à l’élargissement des conditions d’octroi de l’indemnité. Comptez-vous inclure le bison, l’élan et le loup dans le décret à l’occasion des travaux d’élargissement à titre prévisionnel ?

Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner.

Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
Je vous rassure, il n’est pas dans les intentions de la Région de réintroduire l’élan, le bison, le loup, la girafe ou le crocodile. Le crocodile n’est pas encore dans la Sambre, le loup n’est pas encore dans nos forêts, même si le crabe est un peu partout dans la région.

Ces espèces ne seront donc pas réintégrées, d’autant qu’elles demandent des biotops particuliers.

Concernant les dégâts causés par la réintégration d’espèces protégées, une indemnisation est prévue grâce à un budget de 600.000 euros.

Une modification du décret relatif aux conditions d’indemnisation des dégâts des castors aura lieu puisque celui-ci ne prenait jusqu’à présent en compte que ceux ayant visé des exploitants ou des agriculteurs. Une réunion est prévue cette semaine sur ce dossier.

Philippe Fontaine.
Merci pour votre réponse. Je pense qu’il est suffisamment difficile de maintenir les espèces actuellement existantes et qu’il faut être raisonnable.

Je me réjouis de la modification prochaine relative aux indemnisations des victimes de castors.