Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 07/02/06

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La fermeture de NGK Europe à Baudour ...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Jean-Claude MARCOURT Ministre de l’économie et de l’emploi, relative à:
« La fermeture de NGK Europe à Baudour »


Monsieur le Ministre,
La direction de NGK Ceramics Europe S.A. a annoncé, à l’issue du Conseil d’entreprise extraordinaire, la fermeture pure et simple du site de Baudour.

Le site borain, spécialisé dans la fabrication de disjoncteurs et de transformateurs à très haute tension, est victime de la concurrence féroce de la Chine, l’inde et d’Europe Centrale.

Quelque 141 emplois seront ainsi supprimés (114 salariés et 27 employés) dans un arrondissement où le taux de chômage avoisine 25%. La moyenne d’âge du personnel licencié ne dépasse pas les 40 ans. C’est donc un nouveau coup de massue pour le Borinage.

Les patrons de l’entreprise ont annoncé qu’ils déclenchaient la procédure dite « Renault » et qu’ils respecteraient scrupuleusement les législations sociales en vigueur dans notre Pays.

Monsieur le Ministre, suite à l’annonce de cette fermeture, avez-vous déjà eu des contacts avec la direction de NGK et les organisations syndicales ?

Afin d’adoucir l'ardoise sociale de cette fermeture, une cellule de reconversion est-t-elle prévue pour les travailleurs qui seront mis au chômage ?

Les nouvelles dispositions relatives aux cellules emplois reprises dans le pacte entre les générations, et plus particulièrement les mesures prévues pour les travailleurs âgés de plus de 45 ans, seront-elles déjà appliquées ?

Je vous remercie d’avance pour les réponses que vous m’apporterez.
Réponse du Ministre Jean-Claude MARCOURT,
Concernant la situation de l’entreprise NGK Europe à Baudour, un Conseil d’entreprise extraordinaire s’est effectivement tenu ce mardi 31 janvier après-midi.

Lors de celui-ci, la Direction a annoncé son intention de mettre fin à son activité sur le site, ce qui se traduit par la perte de 141 emplois. Une annonce qui, je le concède, constitue un véritable coup dur pour une région déjà fortement touchée par la problématique du chômage.

Les raisons de cette décision résultent de l’évolution du marché des isolateurs en céramiques. En effet, les clients ont peu à peu délocalisé leurs sites de production auparavant situés en Europe pour les installer dans les pays émergents et à bas salaires, tels que la Chine et l’Inde.

De ce fait, l’activité de NGK Europe n’a plus dégagé de rentabilité depuis 2001. En 2003, la perte s’élevait à 1 million d’euros et en 2004 et 2005, la perte a atteint chaque année 4 millions d’euros.

Comme évoqué à plusieurs reprises au sein de cette assemblée, je ne dévierai pas de la ligne de conduite que je me suis tracée dans des dossiers similaires : un respect intransigeant des procédures et législations en vigueur ainsi que des organes de concertation impliqués.

La Direction de l’entreprise a fait savoir qu’elle souhaite que la procédure puisse se poursuivre le plus sereinement possible en respectant scrupuleusement l’ensemble des mécanismes inhérents à la législation belge en matière de fermeture d’entreprises.

À ce propos, en ce qui concerne la législation en vigueur, le Gouvernement fédéral est toujours en attente de l’avis du Conseil d’État sur les arrêtés d’exécution de la loi relative au Pacte de solidarité entre les générations. La législation actuelle relative aux restructurations est donc toujours d’application.

À ce stade, la phase d’information et de consultation des travailleurs a donc débuté et les syndicats ont demandé les comptes au 31 décembre 2005.

Quant à la mise sur pied d’une cellule de reconversion, je tiens à rappeler que celle-ci ne se met en place que dès que toutes les possibilités de reconversion ont été épuisées par la négociation entre les interlocuteurs sociaux et que le plan social a été négocié et accepté par les travailleurs.

C’est alors, et à l’initiative exclusive des organisations représentatives des travailleurs, que la mise en place d’une cellule de reconversion pourra être demandée. Cette demande doit être adressée au Forem qui instruit le dossier avec les organisations syndicales.

Au-delà des négociations sociales, il conviendra également de mener, en concertation avec la direction et les syndicats, une réflexion sur les possibilités de développement d’activités nouvelles sur le site.

Philippe Fontaine (MR).
– Je remercie Monsieur le Ministre pour sa réponse. Ni lui ni moi ne sommes bien entendu responsables de l’échec financier de l’entreprise. Cette fermeture est toutefois extrêmement regrettable car nous avions beaucoup compté sur le redéploiement du secteur céramique pour reconvertir la région. J’espère que le site sera réutilisé pour éviter une friche industrielle de plus.