Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, au Ministre Benoît Lutgen, Ministre de l’Environnement, concernant:
« L’éducation relative à l’environnement organisée par les Centres Régionaux d’Initiation à l’Environnement dans l’enseignement primaire et secondaire »
Monsieur le Ministre ,
Comme vous le savez, il existe un accord de coopération entre la Région wallonne et la Communauté française qui met en place
un programme d’actions commun autour de la problématique de la sensibilisation et l’éducation des plus jeunes à
l’environnement.
Les objectifs de ce programme d’éducation à l’environnement prévoient d’assurer une meilleure intégration de l’éducation
relative à l’environnement dans le cursus scolaire afin d’offrir aux élèves une éducation citoyenne responsable. Il est
également prévu d’offrir une assistance structurée aux écoles qui inscrivent le développement durable dans leur projet
d’établissement. Ce ne sont là que les principaux objectifs de ce programme.
Ce programme de sensibilisation est organisé au sein des Centres de Dépaysement et de Plein Air (CDPA) , ils dépendent de
la Communauté française, et des Centres Régionaux d’Initiation à l’Environnement (CRIE) qui dépendent de la Région wallonne,
et c’est plus particulièrement de ceux-ci que je voudrais vous entretenir.
Chaque CRIE développe ses animations à partir d’un thème spécifique déterminé en fonction le plus souvent de critères
géographiques comme son lieu d’implantation ; Le public accueilli par les CRIE est pour moitié des groupes d’élèves,
l’autre moitié étant des groupes extrascolaires. Parmi les premiers, la plupart sont des élèves de l’enseignement primaire
et maternel.
Quel que soit l’approche pédagogique choisie au sein des CRIEs l’objectif visé est l’acquisition, à terme, de comportement
plus respectueux de l’environnement.
Mes questions seront les suivantes Monsieur le Ministre :
Quand on examine la répartition de l’ensemble des animations des CRIEs par types de public, on peut rapidement se rendre
compte que le principal public concerné sont les enfants très jeunes et les élèves de l’enseignement primaire. Les premiers
représentent 6,4%, les seconds 62,5% soit près de 70% ensemble. Cette tendance est encore renforcée si on examine la
répartition de l’ensemble des animations par tranches d’âge, les mêmes totalisent près de 76% des périodes d’activité.
Comment pouvez-vous expliquer la concentration de cette éducation à l’environnement sur ces tranches d’âge de moins de
5 ans à 12 ans c-à-d sur le maternel et le primaire ?
Est ce que ce n’est pas ruiner le travail qui est fait avec les jeunes enfants que de laisser un tel vide en la matière
pendant le secondaire, période critique où beaucoup de jeunes refusent les contraintes et durant laquelle ils ont le plus
besoin de repères, y compris dans le domaine environnemental ? (les 13-18 ans représentent 7,4% du public des CRIEs)
Avez-vous des éléments pour expliquer cette situation ?
Les 13-18 ans sont-ils pris en charge par d’autres types de structures pour continuer cette éducation à l’environnement ?
Quelles mesures comptez-vous prendre pour combler ce qui apparaît comme un manque à partir de l’enseignement secondaire en
matière d’éducation à l’environnement ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner
Réponse du Ministre Benoît Lutgen,
Il est vrai qu’en termes d’éducation à l’environnement, les enfants constituent un public privilégié puisqu’ils font souvent
office d’ambassadeurs auprès de leur famille. Il est donc important de leur donner toutes les clés nécessaires.
Pour rationaliser le domaine de l’éducation à l’environnement, j’ai fait réaliser un cadastre des institutions actives dans
ce domaine. Ce cadastre est terminé sur le fond. Il reste encore à travailler sur la forme et sur les solutions à apporter.
Sur 381 organisations, 276 ont répondu à l’enquête. Ceci nous a permis de dresser une répartition des tranches d’âge des
publics régulièrement touchés.
Comme vous l’avez fait remarquer, 78 % des associations ont comme public les enfants scolarisés au niveau primaire. 48 % des
organisations prennent régulièrement en charge des adolescents du secondaire. Ce public n’est donc pas à proprement parler
négligé.
La situation vis-à-vis des élèves primaires est donc excellente sauf dans certaines zones et doit encore être améliorée
pour les adolescents.
Pourquoi cette différence de proportion ? Tout d’abord, parce qu’il est plus difficile d’atteindre les adolescents qui
disposent d’un horaire moins souple et des programmes plus précis avec des obligations de résultats de la part des
professeurs. À ce titre, il faudrait rappeler que l’environnement est une matière transversale qui peut concerner plusieurs
cours. D’un point de vue strictement pédagogique, les adolescents impliquent une approche tout à fait différente. Au
travers du cadastre, il s’agira de formuler une série de commentaires et d’élaborer des solutions.
Vous avez tout à fait raison de vous intéresser à ce public. Avec Alain Hubert, je compte mettre sur pied cette année une
opération spécifique pour les adolescents, aussi destinée aux professeurs. En effet, ceux-ci sont souvent demandeurs, mais
ont beaucoup de difficultés pour réaliser leurs projets. Alain Hubert désire créer un outil pédagogique pour les enseignants
qui fourniraient de l’information sur le long terme. Je ne renonce pas non plus à l’idée d’élaborer à l’avenir un cours
spécifique pour cette matière.
Philippe Fontaine (MR),
– Je remercie le Ministre pour sa réponse. Comme lui, je crois qu’il faut faire des efforts sur l’approche environnementale.
Les CRIE sont bien équipés pour les élèves du primaire et du maternel, mais il convient sans doute de créer une
organisation spécifique pour les adolescents.
Certes, certains comportements de base peuvent être acquis au cours des années du primaire, mais pour une large part, les
comportements non entretenus risquent d’être oubliés. Or, les adolescents deviendront bien plus vite des consommateurs
importants. Il convient donc de ne pas les oublier si l’on veut en faire des citoyens responsables.
Je sais qu’il est plus difficile d’instaurer un dispositif pour ce public que pour les élèves du primaire souvent plus
réceptifs.