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L’avenir de la gestion des boues de dragage...
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Question orale de Philippe Fontaine, député wallon à Michel Daerden, Ministre de l’équipement, concernant :
« L’avenir de la gestion des boues de dragage »
Monsieur le ministre,
Un autre dossier sur lequel, je ne vous laisse pas en paix et qui a connu une évolution majeure ces derniers temps :
celui des boues de dragage.
La dernière évolution est la victoire du comité de quartier après cinq années de combat et qui obtient l’annulation par le
Conseil d’Etat de l’arrêté du Ministre Foret de février 2004 qui octroyait un permis unique pour l’implantation et
l’exploitation d’un centre de regroupement pour produits de dragage à Hourpes.
La délivrance de ce permis était conditionnée à l’expérimentation du filtre presse et si ces essais ne se révélaient pas
concluants, alors un centre de lagunage serait construit sur le site. C’est d’ailleurs la seule alternative existante à ce
jour : certains sites ont fait l’objet d’expérimentations par la technique du lagunage et d’autres par la technique du
filtre presse. Des questions vous ont déjà été posées sur l’évaluation de ces deux techniques et le choix qui résulterait
de cette évaluation multicritère et complexe. Je n’y reviendrai donc pas totalement.
Mes questions seront les suivantes , Monsieur le ministre :
nous savons maintenant qu’il n’est plus question de lagunage à Hourpes, avez-vous d’autres projets d’implantation d’un site
de ce genre ailleurs en Région wallonne ou va-t-on passer au filtre-presse partout ? En d’autres termes, vous semblez ne
pas avoir abandonné totalement l’idée d’utiliser les deux techniques. Est-ce exact ? Sur quels critères vous basez-vous pour
laisser les deux possibilités ouvertes ? En ce qui concerne la technique du lagunage, si celle-ci devait être utilisée à
certains endroits, avez-vous budgété l’incidence sur le rendement du procédé suite à un temps de séchage deux fois plus
long que prévu (Un an au lieu de 6 mois initialement prévu) ainsi que le coût de construction des bassins de décantation
qui , sauf erreur de ma part, n’a jamais été abordé ?
face à l’évolution du dossier de Hourpes, comment voyez-vous l’évolution du projet similaire du site du grippia à Seneffe ?
En plus de la suppression du projet d’Hourpes, une plainte a été déposée par les riverains à la Division de la Police de
l’Environnement pour enlever les 30.000 m³ de boue qui sont stockées sur le site depuis des années, il est donc possible que
vous deviez enlever ces boues. Malgré un étonnant vide juridique en la matière, le Conseil d’Etat a rendu un avis favorable
et a donc tranché en faveur des riverains, cette plainte est donc recevable au titre que ces boues sont en fait des déchets
et entrent donc dans le cadre de la loi « déchets ». Pouvez-vous me précisez quand vous allez devoir enlever ces boues ?
Pouvez-vous me préciser le coût de cet imprévu ? Pouvez-vous me préciser les destinations potentielles de ces boues ?
Avez-vous des contacts avec votre collègue de l’environnement Benoit Lutgen, compétent en matière de déchets, pour apprécier
la dangerosité potentielle du déplacement de ces boues et de pollution potentielle du site où elles seront amenées ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Michel Daerden,
Nous pensons que chaque dossier doit être examiné individuellement. On ne peut tirer des généralités sur la méthode de
dragage à partir d’observations de cas individuels. La décision du Conseil d’État relative à Hourpes n’a aucun rapport avec
Malmaison car la situation des deux sites est très différente.
En l’occurrence, la décision du Conseil d’État concernant Hourpes se fonde sur des considérations propres à ce dossier et
qui concernent plus particulièrement le non-respect des procédures formelles de notification d’une demande, la localisation
envisagée du centre de lagunage au sein d’un cadre naturel bien déterminé et enfin, l’existence d’un permis conditionnel
«sous réserve de réalisation d’une expérience pilote du filtre-presse».
Pour ce qui concerne le site de Malmaison, l’avis de l’auditeur du Conseil d’État est certes négatif, mais mon
administration a introduit de nouveaux moyens en réponse à cet avis et j’attendrai donc la décision définitive du Conseil
d’État pour prendre attitude dans ce dossier. Toutefois, et selon les informations en ma possession, cet avis se base sur
la non-existence, à l’heure actuelle, de filières de valorisation des boues polluées. D’où l’intérêt de la mise en œuvre
du procédé Novosol qui permettra de solutionner cette dernière problématique.
L’acte le plus profond que je puisse poser dans ce dossier, c’est de faire aboutir le projet Novosol. En effet, tant que
nous n’aurons pas de réponse aux boues polluées, nous serons toujours confrontés au problème. Je pense que l’avenir, c’est
la coexistence des deux techniques couplées à Novosol.
Pour ce qui concerne la durée de séchage des boues, celui-ci n’a pas dû être allongé de 6 à 12 mois. Le temps de séchage
dépend simplement de la quantité et de l’épaisseur des boues entreposées dans les bassins.
Concernant le site du Grippia à Seneffe, je n’ai aucun a priori quant à la méthode de traitement des boues qui devait lui
être appliquée. Simplement, et comme j’avais déjà eu l’occasion de vous le signaler, ce dossier n’est actuellement pas mûr
en raison des compléments d’étude à réaliser et de la présence de pollution dans une partie du sol de ce site.
Enfin, je n’ai à ce jour reçu aucune demande ni notification officielle concernant l’enlèvement d’un ancien dépôt de boues à
Hourpes. Si je ne manquais pas de me montrer attentif à l’évolution de ce dossier, vous comprendrez toutefois que je ne
puisse en l’état lui apporter plus de précisions à ce propos.
Philippe Fontaine,
Je vous remercie pour votre réponse et je crois, comme vous, que le problème réside véritablement dans le traitement des
boues de dragage. Je vous remercie aussi de me confirmer qu’en ce qui concerne Grippia, le dossier n’est nulle part
puisqu’il a fallu recommencer l’enquête. Quant au stock de boues à Hourpes, une plainte doit être actuellement en cours.