Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 15/11/05

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 L’ouverture d’un centre de formation dans la zone de Mons...

Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Madame Arena, Ministre de la formation, concernant les résultats de:
« L’ouverture d’un centre de formation dans la zone de Mons »


Madame la Ministre,
La RTBF faisait état qu’un nouveau centre de formation venait d’ouvrir ses portes dans la Région de Mons. Ce nouveau centre a été construit avec des matériaux tout à fait innovants, où les économies d’énergie ont notamment été recherchées.

Pouvez-vous nous détailler le public cible de ce centre ?
Ce nouveau centre est-il déjà opérationnel ?
Si oui, pouvez-vous nous préciser le nombre de demandeurs d’emploi ou autres personnes actuellement en formation ?
Dans le cas contraire, combien de demandeurs d’emploi ou autres personnes devraient être accueillies par ce centre ?
Pouvez-vous nous préciser le nombre de formations développées (ou qui seront développées) et proposées (ou qui seront proposées) dans ce nouveau centre ?

Selon le reportage de la RTBF, les moyens financiers déboursés pour la construction de ce nouveau centre, utilisant du matériel de haute technologie, s’élèvent à plus de 3 millions €.

Madame la Ministre, confirmez vous ce montant ?
A combien revient la construction d’un centre de formation conventionnel où du matériel normal est utilisé ?
La différence est-elle importante ?
Le centre en question n’aurait-il pas pu être construit pour un montant inférieur ?

Je vous remercie des réponses que vous voudrez bien m’apporter.
Réponse de la Ministre Marie Arena,
La création du centre de compétence dédié aux métiers de l’environnement sur le site du Parc initialis à Mons a été décidée par le Gouvernement wallon le 12 décembre 2002 (décision modifiée par la décision du 29 avril 2004).

Ensuite, toujours dans le cadre du phasing out Objectif 1, le Gouvernement wallon a décidé, le 20 mars 2003, d’octroyer un budget complémentaire pour intégrer une «option bioclimatique» dans le bâtiment et ainsi en faire à la fois un projet pilote en matière d’économie d’énergie et un outil pédagogique de qualité au service de la formation professionnelle.

Le coût total du projet s’élève à 6.066.500 euros. Celui-ci est réparti comme suit :
– 189.422 euros pour l’achat du terrain ;
– 5.055.078 euros pour la construction d’un bâtiment de 2.500 m2 ;
– 822.000 euros pour l’équipement du centre.
Celui-ci est financé comme suit :
– 4.710.000 euros dans le cadre de la mesure 2.4 (Centres de compétence) du phasing out Objectif 1 (50 % Feder/50 % Région wallonne) par décision du Gouvernement wallon du 12 décembre 2002 ;
– 385.000 euros complémentaires dans le cadre de la même mesure par décision modificative du Gouvernement wallon du 29 avril 2004 ;
– 654.500 euros dans le cadre de la mesure 4.6 (Énergie) du phasing out Objectif 1 (50 % Feder/50 % Région wallonne) par décision du Gouvernement wallon du 20 mars 2003 ;
– 317.000 euros sont financés par le Forem pour l’installation du Cequal dans le bâtiment.

La différence de coût par rapport à un bâtiment traditionnel s’explique par les éléments suivants.

En ce qui concerne les matériaux,
des tôles pour le bardage constituent habituellement la solution traditionnelle, parmi les moins chères. Le choix s’est porté sur des blocs silico-calcaire, plus chers à l’achat, mais moins chers à la pose (d’où le coût équivalent à la brique) tout en représentant l’avantage d’être recyclable.
Le plafonnage des murs à l’argile naturelle (non peint) représente un coût équivalent à du plafonnage traditionnel avec peinture, mais est plus écologique.
L’enveloppe des façades en polycarbonate est quatre fois moins cher que du verre et est recyclable. Ce choix était motivé par la nécessité d’un matériau laissant passer les rayons du soleil jusqu’aux capteurs solaires en façade.
En outre, les dimensions de la structure ont été définies de manière à pouvoir recourir à des hourdis de gabarit standard, pour éviter les surcoûts.

En ce qui concerne l’«option bioclimatique»,
outre l’orientation et l’ouverture du bâtiment, celui-ci est équipé de différentes techniques basées sur les énergies renouvelables (solaire thermique, solaire photovoltaïque, pompe à chaleur, chauffage par le sol, récupération de calories à l’extraction de l’air, ventilation forcée).
La chaleur captée par les panneaux solaires est directement envoyée dans le système de chauffage ou stockée en sous-sol, sous les ateliers de formation, sorte de batterie de réserve. Un système de ventilation innovant a également été installé. Les économies d’énergie réalisées grâce à ces technologies sont évaluées entre 40 et 70 %.
Un système de gestion technique centralisée permettra de mesurer avec précision les performances du bâtiment et les économies réalisées.

Cette option bioclimatique permet de mettre à disposition des stagiaires un outil didactique grandeur nature puisque tous les équipements peuvent servir de support à l’élaboration des modules de formation et des simulations peuvent être opérées et le résultat observé en temps réel.

L’équipe actuelle travaille dans les nouveaux locaux depuis août 2005. La mise en place des activités se fait progressivement. Il faut tenir compte des développements nécessaires à la construction des nouveaux modules de formation ainsi qu’à la maîtrise et à l’exploitation des technologies embarquées dans le bâtiment.
Néanmoins, des actions de formation ont eu lieu dans les locaux provisoires du Forem de Mons depuis 2002.

Le centre avait un formateur en 2002, deux formateurs depuis mi-2003 et aura trois formateurs dès le début 2006. Le rythme de croisière devrait être atteint fin 2007.

Les activités de formation s’articulent autour de la gestion environnementale, de la gestion des déchets et de la gestion des énergies. Le nombre actuel de formation est de 14, mais, ce nombre peut être plus élevé si l’on tient compte de tous les sous-modules disponibles et des prochains à développer. Le centre offre des produits spécifiques et/ou des spécialisations tels que des formations de très courte durée.

Ces formations sont accessibles aux demandeurs d’emploi, aux travailleurs, aux enseignants et aux élèves de l’enseignement qualifiant. Il convient de préciser que jusqu’à présent ce sont essentiellement les demandeurs d’emploi et certains travailleurs qui ont bénéficié des formations. L’élargissement aux autres publics est prévu à partir de 2006.

En 2003, 304 demandeurs d’emploi ont été formés avec un volume de 7.722 heures de formation et 326 travailleurs avec un volume de 1.721 heures de formation.

En 2004, 345 demandeurs d’emploi ont été formés avec un volume de 14.205 heures de formation et 565 travailleurs avec un volume de 1.875 heures de formation.

En 2005, l’objectif est d’atteindre 18.000 heures de formation à destination des demandeurs d’emploi et de 700 travailleurs.

Je tiens à souligner qu’il s’agit de l’unique projet wallon primé par les «Awards de l’architecture et de l’énergie 2005». Le centre collabore avec la Faculté Polytechnique de Mons pour le monitoring des installations. Cette évaluation permettra de quantifier les économies de fonctionnement qui compenseront l’investissement initial.

Il est indispensable d’évaluer cet investissement sur le long terme. Une première évaluation significative est prévue après quatre ans.
Il va sans dire que la pertinence du centre de compétence dédié aux métiers de l’environnement aurait souffert de ne pas disposer d’une telle infrastructure.
Au-delà, il s’agit d’une vitrine pour toute la Région wallonne. Ce modèle pourra être transposé, en tout ou en partie, vers d’autres réalisations.
Je profite de l’occasion que vous me donnez pour vous inviter ainsi que vos collègues lors de l’inauguration de ce centre le 16 décembre prochain à 16 heures.