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« La gestion du stock de bois de ...
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Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoit Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité et de
l’Environnement, concernant :
« La gestion du stock de bois de chauffage en Région wallonne »
Monsieur le Ministre,
Il n’est plus du tout farfelu d’envisager d’autres sources d’énergie que les plus traditionnelles (gaz et mazout) et l’une
de celles qui se dégagent parmi le solaire, la biomasse et les autres est l’utilisation du bois comme énergie alternative.
Lors de ma précédente question sur le sujet, en votre absence, le ministre Antoine m’a informé que le volume sur pied était
en augmentation depuis 1984 et que malgré les prélèvements, nos forets gagnaient du terrain.
Ce que j’évoque est davantage la gestion d’une brusque augmentation de la demande que l’état de la situation actuelle.
Il n’est donc pas impossible de voir une probable ruée sur le bois de chauffage en Région wallonne.
Mes questions seront les suivantes Monsieur le ministre :
Quelles sont les capacités wallonnes en terme de stock de bois coupé ou sur pied disponibles afin de faire face à un
éventuel rush sur ce matériau ?
Pouvons-nous assumer ce rush sans mettre à mal l’équilibre écologique de nos forets ?
Existe-t-il des filières d’importation de bois de chauffage et lesquelles ?
De quels bois s’agit-il ?
Est-ce du bois « propres » ?
Quelles mesures de sensibilisation comptez-vous prendre pour que les Wallons fassent une utilisation intelligente du bois :
éviter les coupes sauvages ?
Eviter la disparition d’espèces rares sacrifiées sur l’autel de l’énergie ?
Merci des réponses que vous voudrez bien me donner.
Réponse du Ministre Benoit Lutgen,
Votre question est importante à l’heure où l’on observe une recrudescence dans les achats du bois de
chauffage suite à la flambée du prix du mazout.
La demande annuelle pour le bois de papier ou de panneau est assez stable contrairement à la
demande du bois de chauffage qui fluctue énormément. Hormis les exploitations à titre privé, ce sont
les exploitants achetant les coupes de bois qui décident du type d’utilisation du bois d’industrie en
fonction du marché. On observe donc, actuellement, un transfert de la filière usine vers la filière
chauffage.
Quant à la capitalisation du bois sur pied, les marges sont faibles pour supporter la ruée du bois de
chauffage.
Je ne pense pas qu’il y ait une mise à mal de l’équilibre écologique. En effet, la forêt ne peut que
partiellement répondre aux problèmes énergétiques et l’exploitation forestière est bien régulée et sera
toujours dirigée vers la production plus rentable des bois d’œuvre.
Les filières d’importation de bois de chauffage en bûche sont inexistantes. Les importations
concernent essentiellement les bois destinés au papier et aux panneaux.
Dans les forêts publiques, les plans d’aménagement comprenant une programmation de coupe et la
régénération de la forêt constituent une garantie pour la gestion durable de la forêt. Aucun bois ne
peut être coupé en dehors de ce programme.
Enfin, avec mon collègue André Antoine, nous avons pour projet de lancer, dans les prochaines
semaines, une étude afin de disposer de données tout à fait objectives sur les bois disponibles à des
fins énergétiques. Cette étude aura également pour mission de préciser les seuils de transfert de
matière pouvant constituer des préjudices aux entreprises traditionnelles d’utilisation du bois.
Réplique de Philippe Fontaine,
Vous me donnez une indication précise de la façon dont le bois est géré.
S’il n’y a pas risque de pénurie, il y a pourtant risque de concurrence. Il faut donc nous montrer
attentifs afin d’éviter la flambée des prix.