Le projet d’Arrêté du Gouvernement wallon du 20 juillet 2005...
Question orale de Philippe Fontaine, Député wallon, à Benoît Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de
l’Environnement et du Tourisme, concernant :
« Le projet d’Arrêté du Gouvernement wallon du 20 juillet 2005 visant à autoriser la chasse à l’arc »
Monsieur le Ministre,
Pendant les vacances, vous avez manifesté l’intention d’autoriser la chasse à l’arc en Région wallonne (projet d’Arrêté du
Gouvernement wallon du 20 juillet 2005).
Le 22 septembre 2005, le projet d’Arrêté était modifié ne faisant plus mention de la chasse à l’arc.
Je suppose que vos consultations des associations de chasseurs et des associations de protection animale ont conduit à ce
changement.
La position des secondes est en effet de dire qu’il est impossible de chasser proprement en utilisant ce type d’arme qui
n’entraîne pas une mort instantanée mais une lente agonie de l’animal seulement gravement blessé. Elles inscrivent donc
votre projet en complète opposition avec les plus élémentaires concepts de la protection des animaux et de leur bien-être.
Quand on en parle aux chasseurs, eux, rétorquent que ce projet touche à peine 3 à 5 % des chasseurs et qu’il concerne de
toute façon les 25% des chasseurs au gros gibier. Ils disent aussi que ce type de chasse n’est pas à la portée de n’importe
qui et demande une grande expérience des techniques d’approche du gros gibier pour le tirer d’assez près afin de le tuer et
non le blesser. Ils parlent de 20 mètres minimum.
Les associations de chasseurs qui se demandaient également quelles seraient les conséquences en terme d’octroi de permis de
chasse et s’il y aurait du matériel autorisé et homologué trouveront sans doute une réponse dans ce projet.
Mes questions seront les suivantes Monsieur le Ministre :
avez-vous eu des contacts avec les associations de défense animale sur base desquels vous avez décidé de retirer la chasse
à l’arc de votre projet ?
puisque autorisée dans d’autres pays, avez-vous des éléments qui permettent d’évaluer la cruauté d’un tel mode de chasse ?
pouvez-vous me préciser ce que la chasse à l’arc représente en Région wallonne en terme d’effectif ?
les chasseurs à l’arc devront-ils passer un permis spécifique ou au contraire, tous les chasseurs devront-ils faire montre
d’aptitude à la chasse à l’arc ?
depuis le projet du 22 septembre 2005, envisagez-vous que la chasse à l’arc ne soit pas autorisée en Région wallonne ?
quelles mesures comptez-vous prendre pour éviter la chasse à l’arc clandestine en l’absence de législation en la matière ?
Merci pour les réponses que vous voudrez bien me donner ?
Réponse du Ministre Benoît Lutgen,
Nous avions reçu un avis favorable du Conseil supérieur de la Chasse à
propos de ce projet.
Il prévoyait
notamment la possibilité d’achever un animal au couteau et l’emploi de l’arc
pour la chasse.
Ce projet d’arrêté a été envoyé au Conseil d’État et les articles concernant
la chasse à l’arc ont été
retirés.
Je suis un ancien chasseur et un défenseur de la nature.
J’ai eu de
nombreuses discussions avec
tous les acteurs concernés.
Différentes associations ont insisté sur l’
aspect de contrôle social dans le
monde de la chasse.
En effet, les groupes de chasseurs exercent un contrôle
les uns sur les autres.
Ce
contrôle n’était pas rendu possible par la chasse à l’arc car il s’agit d’
une chasse silencieuse.
Par ailleurs, des environnementalistes ont jugé qu’il s’agissait d’une
chasse respectueuse des animaux,
qui demande tout un travail d’approche.
Cependant, les différentes études sont contradictoires en la matière.
Certaines estiment qu’il n’y a
pas plus de risques d’avoir des animaux blessés dans une chasse à l’arc que
dans une chasse traditionnelle
alors que d’autres pensent le contraire.
La chasse est un mal nécessaire qui est doit être respectueuse de la faune
et de la flore.
Il faut que
les souffrances des animaux soient réduites le plus possible.
Étant donné que les études aboutissent à des conclusions contradictoires, j’
ai décidé de retirer des
articles concernant la chasse à l’arc dans le projet d’arrêté.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je savais que l’arrêté n’avait pas été transmis
tel quel, mais quand
j’ai déposé ma question, je ne savais pas encore que des modifications
avaient eu lieu.
J’en prends
acte.
Cela rassurera ceux qui avaient des craintes par rapport à la cruauté que
pouvait engendrer ce type
de chasse.