Réponse du Ministre Michel Daerden,
– La
circulaire à laquelle vous faites référence a été révisée par la circulaire gouvernementale 2004/12 du
11 mars 2004 qui définit le cadre réglementaire de la vente des logements sociaux initialement
construits en vue de location.
En application de cette circulaire, un nombre croissant de sociétés sont contraintes d’avoir recours
à la vente de ces logements pour assurer le maintien en état de leur parc locatif.
Je vous fournis, à
tous,
les chiffres relatifs à l’évolution de ces ventes pour les cinq dernières
années, ainsi que
la liste des sociétés ayant transmis un programme de vente.
L’activité «ventes de logements locatifs» a triplé en cinq ans et cette tendance va s’accroître dans
les années à venir.
À titre d’exemple, le service «ventes» de la SWL a traité, en 2005, des dossiers de
vente portant sur 143 logements pour un prix global de 7.023.624,91 euros.
Ce qui est déjà bien plus
que pour l’ensemble de l’année 2004.
La circulaire 2004/12 a également fixé les conditions d’accès à la propriété sociale et établi un
ordre de priorités dans l’attribution des logements en vente.
On distingue deux catégories de candidats
acquéreurs et un ordre décroissant de propriétés.
Il est aussi important de rappeler que souvent le problème rencontré découle de l’estimation du prix
établie par le receveur de l’enregistrement et non acceptée par le locataire.
Par exemple, pour «Notre
Maison», le prix fixé par le receveur l’a été en référence à la valeur moyenne des logements de la
Région.
La SWL, que j’ai moi-même contactée ce matin, m’a confirmé la fréquence de cette difficulté.
Les sociétés de logement de service public sont actuellement invitées à définir les immeubles proposés
à la vente à concurrence d’un maximum de 15 % en trois ans.
Cette liste de logements est communiquée
pour information aux communes sur le territoire desquelles ils se trouvent.
La société de
logements demande ensuite l’estimation au receveur de l’enregistrement compétent.
Il définit alors le
prix de vente escompté.
Tous ces éléments sont transmis à la SWL qui les soumet à son Conseil d’administration dès sa
première séance.
Immédiatement après, la décision relative à l’approbation de ce plan de vente est
notifiée à la société de logement.
Dès l’approbation du plan de vente, elle est libre de vendre les logements aux acquéreurs.
Elle
informe la SWL de chaque opération en mentionnant le nom du candidat acquéreur et en attestant
qu’il remplit les conditions d’accès.
Parallèlement, les sociétés de logement complètent les dossiers
de demandes de primes à l’achat traitées ensuite directement par la DGATLP.
Bien entendu, le solde restant dû éventuel sur l’emprunt ayant servi à la création du logement est
versé à la SWL.
Il est très difficile de définir un délai normal de procédures car ni la SWL ni les sociétés de logement
n’ont la maîtrise de tous les délais.
À ce jour, il n’a pas été constaté de cas flagrants d’inertie des sociétés de logement public.
Par
ailleurs, j’ai demandé à la SWCS de me faire des propositions relatives à des conditions de prêt pour
l’acquisition d’un logement social.
Si des retards sont enregistrés auprès des sociétés de logements, il est toujours loisible aux candidats
acquéreurs de faire part de leurs doléances à la SWL.
Celle-ci instruit en outre chaque demande
et ne manque pas d’informer le citoyen de l’évolution de son dossier.
Je terminerai en disant que je promeus fortement cette volonté de vente et d’accès à la propriété,
mais souhaite attirer l’attention sur ses éventuels effets pervers, comme le fait de se priver des «bons
locataires» qui accèdent à la propriété.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je remercie le Ministre pour sa réponse et pour le document qu’il
nous fournit.
Je partage sa volonté d’impulsion dans cette matière car je suis convaincu que la mixité
dans les zones d’habitations sociales est importante à différents niveaux.
Je citerai, par exemple
l’entretien des bâtiments qui va s’en trouver qualitativement augmenté, non seulement par les propriétaires
mais également par les locataires influencés, je l’espère, par ce bon exemple.
J’attirerai une fois de plus l’attention du Ministre sur le caractère inquiétant de la lenteur des procédures
et de la non-information aux candidats-acheteurs de l’évolution de leur dossier par l’Administration.
Il me revient en effet des exemples de personnes ayant affirmé leur volonté d’acquérir et qui
sont dans le flou depuis de très nombreux mois.
M. André Antoine, – Je dois
être informé de pareils cas.
Pour ce qui est de la réforme, un des remèdes est peut-être de faire signer une
«Charte des droits et devoirs des locataires», non seulement vis-à-vis de leur propre logement, mais également
pour leur zone d’habitat.
Pour doper la mobilisation, je vais d’ailleurs créer un article budgétaire
relatif à l’embellissement de l’habitat sur initiative des locataires.
J’ai, de même, demandé au Ministre
Daerden d’ouvrir des articles pour des projets sportifs ou sociaux dans le cadre de ce programme.
M. Philippe Fontaine (MR). – Je partage tout à fait votre volonté de responsabiliser les locataires.
Je pense qu’en cette matière, les mentalités doivent être changées.