Question orale de Monsieur le Député Philippe FONTAINE à Monsieur Jean-Claude MARCOURT, ministre de l’Economie et de l’Emploi sur:
« L’avenir de d’INDUSTEEL BELGIUM suite à l’audit de Dillinger ».

La question de l’avenir de l’ex-FAFER est un sujet qui revient constamment et sur lequel je ne manque jamais d’interroger le ministre compétent.
Depuis plusieurs années déjà, depuis la reprise par Usinor en fait, cet ancien fleuron de la sidérurgie wallonne connaît des incertitudes sur son avenir.
On sait que la société allemande DILLINGER Hutte - une des plus vielles entreprises sidérurgiques en Europe – s’intéresse de près au site de l’ex-FAFER.
En Avril dernier, suite à l’annonce selon laquelle INDUSTEEL ne faisait plus partie du CORE BUSINESS d’Arcelor, un rapprochement avec DILLINGER était sur le point d’aboutir mais, en dernière minute, n’avait pu être conclu.
L’échec des négociations avec Dillinger (la formule proposée par Arcelor ne leur convenait pas) semblait alors avoir consacré le Stand-alone et le recentrage sur les métiers originels (aciers spéciaux) de la FAFER, pour un temps du moins.
Et ce d’autant plus que les performances du site s’étaient considérablement améliorées.
Mais ce temps pourrait bientôt touché à sa fin.
En effet, nous apprenions par la presse de la semaine passée que l’audit technique réalisé par Dillinger sur les moyen de production et le savoir-faire en acier spéciaux d’INDUSTEEL touchait à sa fin.
On ne sera nullement étonné que les premières conclusions qui ont filtré soient favorables à l’ex-FAFER.
On s’en félicitera même.
Cependant cette annonce relance la question de l’avenir d’INDUSTEEL dans le paysage sidérurgique wallon.
En effet, malgré l’échec d’avril dernier, les négociations n’ont pas cessées et il est aujourd’hui quasi-certain que Dillinger s’apprête à émettre une autre offre pour la reprise du site.
INDUSTEEL occupent aujourd’hui près de 900 personnes qui s’interrogent légitimement sur la stratégie industrielle qui sera mise en place dans les prochains mois en cas de cession à Dillinger et de manière plus générale sur la pérennité d’un site performant.
J’aimerais dès lors, monsieur le ministre, vous posez les questions suivantes :
· Disposez-vous d’éléments neufs à nous communiquer dans ce dossier ?
Avez-vous eu connaissance des premières conclusions de l’audit ?
Avez-vous eu des contacts avec Arcelor sur ce dossier depuis votre entrée en fonction ?
Arcelor vous a-t-il fait part de nouvelles propositions de Dillinger ?
· Où en est la réorganisation et le renforcement du circuit commercial annoncé par Arcelor en avril dernier ?
· Le maintien de l’intégrité du site est-il assuré ?
La possibilité d’une vente par appartements est-elle définitivement écartée ?
Quel est le schéma industriel envisagé pour l’heure à l’ex-FAFER ?
· Quels seraient les conséquences possibles pour les autres sites sidérurgiques wallons d’une éventuelle reprise d’INDUSTEEL par Dillinger ?

Réponse du Ministre Jean-Claude MARCOURT,
Avant de vous donner des éléments de réponse aux diverses questions que vous me posez à ce sujet, je vous rappelle que ni la Région wallonne, ni la sogepa ne sont actionnaires d'Industeel Belgium et que dès lors, nous ne sommes ni présents, ni représentés au Conseil d'administration de ladite société, ce qui aurait certainement facilité mon degré de connaissance des décisions stratégiques d'Arcelor.
Cela étant, j'ai pu rassembler un certain nombre d'informations qui je pense seront de nature à vous rassurer sur le proche avenir d'Industeel.
Ainsi que vous le mentionnez dans votre courrier, jusqu'au 31/12/2004, Industeel Belgique faisait partie du secteur inox d'Arcelor, au même titre que sa société SCEur Industeel France.
En outre, il convient également de souligner que l'embellie du marché mondial enregistrée au cours des derniers mois a profité à Industeel Belgium qui devrait clôturer l'exercice 2004 avec un bénéfice important.
Sa société Soeur Industeel France semble, par contre, ne pas avoir bénéficié de cette amélioration du marché et devrait terminer 2004 juste à l'équilibre.
La Région wallonne n'a pas eu connaissance des résultats de l'audit réalisé par DHS (Dillinger).
Toutefois, selon les informations en ma possession, Dillinger disposerait d'un délai de 6 mois à 1 an pour donner sa réponse concernant une éventuelle prise de participation dans Industeel.
Au cours de l'année 2004, Industeel Belgium a établi un business plan, dont les lignes directrices étaient relatives à la réorientation de la stratégie commerciale vers des produits de niche à plus haute valeur ajoutée.
Cette redéfinition impliquait un renforcement de la structure commerciale.
Ce plan s'accompagnait également d'actions en matière industrielle et en matière de réduction des coûts.
Ce plan est aujourd'hui en cours de mise en oeuvre, principalement en matière commerciale.
Le renforcement de cette structure est en cours de réalisation.
Cette opération est également à mettre en relation avec le transfert d'Industeel Belgium vers le secteur 5 d'Arcelor qui regroupe les sociétés « hors core business » du groupe et pour lesquelles celui-ci se comporte comme un acteur financier.
Ce changement pourrait faciliter la mise en oeuvre du plan susmentionné mais il est peut-être prématuré de l'affirmer.
Il ne doit en tout cas pas être à priori considéré comme un élément négatif pour l'avenir de la société.
Au-delà de cet élément, la direction du secteur 5 d'Arcelor semble aujourd'hui désireuse de considérer Industeel Belgium de manière plus globale, ce qui pourrait signifier une intégration plus poussée de Industeel Belgium et Industeel France, mais déclare également avoir besoins de quelques mois (environ 3 mois) afin d'évaluer le mode de fonctionnement optimum pour Industeel Belgium.