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La gestion des résidus combustibles de
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Question orale de Monsieur FONTAINE, Député Wallon, à Monsieur LUTGEN, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité et de
l’Environnement sur:
"La gestion des résidus combustibles de déchets d’ITRADEC."
M. Fontaine (MR) Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, les installations d'ITRADEC, situées depuis 2002 le
long de l'E42 à Havré, comportent deux unités de biométhanisation, la seule opérationnelle en Région wallonne, et un
centre de tri et de broyage des déchets ménagers.
Ces installations avaient fait l'objet d'un investissement de 35 millions d'eliros dont 28,9 millions ont été avancés par
la Région.
C'est d'ailleurs un projet qui avait été initié par votre père en son temps.
Si pour l'unité de biométhanisation tout fonctionne correctement, un problème persiste au centre de tri.
En effet, celui-ci produit annuellement 40.000 tonnes de résidus de tri potentiellement utilisables comme combustibles
secondaires.
Ces résidus, appelés aussi fluff, pourraient servir de combustible de substitution aux cimenteries, où il remplace le
fuel ou le gaz naturel.
Malheureusement, sur les 40.000 tonnes annuelles de fluff produites, seules 10.000 tonnes sont revalorisées en cimenterie
chez CBR à Antoing.
Il semble que l'intercommunale ne parvienne pas à trouver une filière pour revaloriser les 30.000 tonnes restantes.
Il ne lui reste alors qu'une seule solution: la mise en décharge, ce qui n'est quand même pas la meilleure solution dans
ce cas-là vu les investissements qui ont été mis en route.
Toutefois, le coût de la mise en décharge est bien plus élevé que la revalorisation: 30 à 35 euros la tonne.
Ceci représente une dépense d'approximativement 1 million d'euros par an que l'intercommunale répercute au final sur la
taxe déchets des 23 communes actionnaires d'ITRADEC, dont la mienne, raison pour laquelle je vous pose la question.
Sur 306 tonnes que le centre de tri accueille, 160 sont finalement envoyées en décharge alors que des solutions
alternatives seraient possibles.
Si les résidus étaient de meilleure qualité, notamment plus secs, les cimentiers seraient plus disposés à les utiliser
comme combustible.
Des investissements seraient visiblement nécessaires pour améliorer la technique actuellement utilisée dans les
installations d 'Havré.
La direction de l'intercommunale a souligné, dans un communiqué de presse qui est paru le 13 octobre, qu'elle voulait
réfléchir à ce problème et y associer le monde politique wallon.
C'est pour cela que je vous pose la question.
Monsieur le Ministre, avez-vous rencontré les responsables d'ITRADEC et, dans ce cas, des pistes ont-elles été dégagées ?
Par ailleurs, la participation de la Région avec le groupe WATCO pour la construction d'un four de valorisation
énergétique est-elle toujours d'actualité ?
Réponse du Ministre LUTGEN,
M. le Président. -La parole est à M. le Ministre Lutgen.
M. Lutgen, -En ce qui concerne la rencontre avec les responsables d'ITRADEC, je n'ai reçu aucune demande précise
de leur part à propos de l'amélioration des installations d'Havré.
Cela étant, il n'empêche que je suis occupé à évaluer l'ensemble de la filière des collectes et du traitement des déchets,
comme je l'ai d'ailleurs dit tout à 1 'heure à un de vos collègues, de sorte qu'il est prématuré de proposer des
améliorations des installations tant qu'on n'a pas eu cette évaluation.
Je veux savoir ce que coûte aux citoyens ce type de traitement de déchets et quels en sont les avantages environnementaux.
On fera un bilan global, environnement et aspect économique, notamment par rapport aux possibilités réelles de
valorisation du compost.
Quant à savoir si la participation de la Région avec W A TCO à la construction d'un four de valorisation énergétique est
toujours d'actualité, à ma connaissance, non.
Elle n'est plus d'actualité, ITRADEC ayant annoncé en mars de cette année qu'il retirait leur projet en raison des
engagements insuffisants des différents partenaires au projet.
M. Fontaine (MR). -Je remercie M. le Ministre pour sa réponse.
Je reviendrai sûrement. ..
M. Lutgen, -Je m'en doute bien.
M. Fontaine (MR). sur le sujet parce qu'en fait, le problème de la qualité du combustible, il est connu depuis
l'origine du dossier.
J'ai, dans une autre vie, été administrateur d'ITRADEC au moment de sa fondation et donc, je connais un peu le dossier
depuis son lancement.
Il est un peu malheureux de voir qu'aujourd'hui, une partie du projet ne fonctionne pas ou, en tout cas, fonctionne avec
des coûts tout à fait prohibitifs pour les communes qui y sont affiliées.
C'est un peu dommage de voir une unité, qui était au départ à la pointe ou prétendait être à la pointe de la technologie
en la matière, arriver avec un
résultat consistant à la mise en décharge de la moitié de ce qu'elle produit, ce qui, si on ne fait rien, est quand même
un véritable échec pour le projet. ,