Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 06/10/04

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Les difficultés et les craintes parues dans ...

Question orale de M. le Député Philippe FONTAINE au ministre J-C MARCOURT sur:
« Les difficultés et les craintes parues dans la presse concernant les sites des Laminoirs de LONGTAIN et Manage Steel Center »


Je suis déjà intervenu à de multiples reprises lors de la précédente législature sur les dossiers des Laminoirs de LONGTAIN, entreprise sidérurgique active dans le secteur des tubes au carbone et de Manage Steel Center, l’ex-site Bombardier reconverti dans le déroulage/profilage d’acier notamment.
A propos de Longtain tout d’abord,
Suite au recentrage d’Arcelor sur son « core business » et la cession qui en a découlé de l’ensemble de ses divisions tuberies, les laminoirs de Longtain ont changé de propriétaire.
Après un long processus de négociations, la compagnie basque Condesa a en effet pris possession en juin dernier de la totalité de la division des tubes du groupe sidérurgique Arcelor.
La semaine dernière, les syndicats ont entamé la phase d’information et de concertation dans le cadre d’un plan de restructuration qui devrait entraîner la suppression de 40 des 145 emplois de l’entreprise.
Les inquiétudes existent quant à l’avenir du site.
Des rumeurs font en effet état de la volonté de CONDESA de renforcer ses unités françaises au détriment de LONGTAIN.
Les syndicats exigent donc – très logiquement – des garanties sur la pérennité de l’activité et sur les investissements à venir.
Les atouts de LONGTAIN sont pourtant réels : disposant d’outils modernes, d’un personnel compétent, d’une situation géographique idéale (sans concurrence à 350 km à la ronde) et d’une gamme de produit qui s’est enrichie avec le lancement du produit PEGASE, l’entreprise possède en outre son propre réseau commercial.
Concernant Manage Steel Center ensuite,
En juin 2000, suite à l'annonce faite par le Groupe Bombardier de la fermeture du site de Manage occupant près de 400 personnes, le ministre de l’époque avait pris l'initiative, de mettre autour de la table Duferco et Bombardier afin de maintenir une activité industrielle significative sur le site de l'usine de Manage.
Ces discussions avaient abouti sur ce que la presse a dénommé "les accords d'Antibes" par lesquelles une nouvelle société s'était constituée : Manage Steel Center, avec comme actionnaires Duferco (majoritaire), la Région wallonne (via la Sogepa) et Bombardier pour +/- 10%.
Cette nouvelle société devait travailler en sous-traitance pour Bombardier (et notamment son usine de Crespin) – des engagements avaient été pris en ce sens - et assurer l'aval de Duferco La Louvière par une ligne de déroulage et deux lignes de prélaquage.
Or, d’après les informations parues dans la presse, si Duferco respecte ses promesses (des investissements ont été réalisés ces derniers mois pour accroître les capacités de déroulage/découpage de bobines d’acier), il apparaît que les engagements de Bombardier (pour l’assemblage et la fabrication d’ensembles mécano-soudés mais également de pièces primaires) sont de moins en moins respectés ce qui a des conséquences négatives sur le carnet de commande et de là sur la sauvegarde de l’emploi.
Un conseil d’entreprise devait se tenir ce mardi pour envisager les pistes susceptibles de garder l’emploi et les activités sur le site.
Vous le voyez, les inquiétudes quant à la pérennité des deux sites sont réelles et il serait particulièrement regrettable que les scénarii du pire craints par les travailleurs se matérialisent.
Si tel devait être le cas, il s’agirait d’une véritable catastrophe sociale dans une région durement touchée par le chômage !
J’aimerais dès lors, Monsieur le ministre, vous posez les questions suivantes :
· Disposez-vous d’informations à même de nous rassurer sur l’avenir de ces deux sites ?
· Avez-vous contacté la SOGEPA qui a été étroitement lié à la cession de LONGTAIN (étant donné le nihil obstat obligé de la Région) et est actionnaire à Manage Steel Center ?
A-t-elle pu obtenir des garanties sur le maintien et le développement des activités pour ces deux entreprises ?
· Dans le cadre du plan de restructuration de LONGTAIN, comptez-vous mettre en place une cellule de reconversion ?
· Comptez-vous rencontrer les syndicats et la direction des deux entreprises ?
· Le Comité d’Alerte va-t-il être saisi de ces deux dossiers ?

Je vous remercie.
Réponse du Ministre J-C MARCOURT,
L'honorable membre a fait le point de la situation sur les deux entreprises concernées.
Je ne vais donc pas réitérer cet exercice mais je tiens néanmoins à souligner deux informations de taille relatives à ces dossiers.
D'une part, concernant les laminoirs de Longtain et le plan de restructuration qui devrait entraîner la suppression de 40 emplois:
Conformément à législation en vigueur, une procédure d'information et de consultation a débuté le 24 septembre dernier.
Cette procédure va se poursuivre.
D'autre part, pour l'entreprise « Manage Steel Center » :
Un conseil d'entreprise relatif s'est effectivement tenu le mardi 28 septembre.
Je suis parfaitement conscient des conséquences que pourrait avoir, pour cette région, ne fut-ce qu'une diminution des activités.
C'est la raison pour laquelle je reste extrêmement vigilant quant à l'évolution de ces deux dossiers.
Ainsi, j'ai sollicité l'avis de la SOGEPA et les informations sont les suivantes :
Concernant « Manage Steel Center » :
Les différentes parties se sont donné du temps pour trouver une solution, soit par une exécution de ses obligations contractuelles par Bombardier, soit pour développer d'autres pistes qui permettraient d'assurer le maintien des activités à un volume suffisant pour garantir le niveau d'emploi convenu lors de la reprise.
La SOGEPA assiste à ces négociations en rappelant régulièrement à Bombardier la nature, la portée et l'origine de ses engagements.
Quant au groupe Duferco, qui a largement investi, il est certain qu'il continue à croire en la société.
Concernant les laminoirs de Longtain :
Le président de la SOGEPA est chargé d'interpeller les divers interlocuteurs du dossier afin de vérifier si les accords pris lors de la cession par Arcelor au groupe espagnol Condesa sont respectés.
Toutefois, si je me suis fixé pour objectif d'actionner l'ensemble des leviers pouvant contribuer au maintien et au développement de l'activité économique, et donc de l'emploi y afférent, je ne dévierai pas de la ligne de conduite que je me suis tracée dans des dossiers tels que ceux-ci : soit, un respect intransigeant des procédures et législations en vigueur ainsi que des organes de concertation impliqués.
Je vous renvoie également aux réponses que je viens d'apporter à Mme Lissens et Mr. de Lamotte.
A votre question: « comptez-vous rencontrer les syndicats et la direction des deux entreprises » ?
Dans l'état actuel des choses, j'y réponds par non sauf, bien entendu et comme évoqué précédemment, si les acteurs en formulent le souhait .
Toujours en m'inscrivant dans cette logique, le Comité d'alerte ne va, actuellement, pas se saisir de ces deux dossiers.
Enfin, quant à votre interpellation spécifique aux Laminoirs de Longtain, portant sur la mise en place d'une cellule de reconversion, je vous renvoie à la réponse faite aux pré-cités concernant les conditions prédisposant le recours à une telle structure.
A ce jour, les négociations entre la direction des Laminoirs de Longtain et les organisations syndicales ne sont qu'au stade de l'information.
En conclusion, il me paraît raisonnable de respecter, tout en y étant attentif, les négociations entre interlocuteurs autorisés avant d'entreprendre des démarches hypothétiques de mise en place d'un « Plan d'Accompagnement des Reconversions » aux Laminoirs de Longtain.
J'espère ainsi avoir répondu aux interrogations de l'honorable Membre.