Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 23/09/04

-

Le traitement des boues de dragage et leur ...

Question orale du Député Philippe FONTAINE à Monsieur le Ministre Michel DAERDEN , Ministre du Budget, des Finances, de l’Equipement et du Patrimoine sur:
" Le traitement des boues de dragage et leur centres de regroupements"


Monsieur le Ministre,
Par ma question orale du 1/04/04 je vous interrogeais à propos du projet d’un centre de regroupement des boues de dragage sur le site Baccara au lieu dit le champ du Grippia à Seneffe, à la limite de Manage.
Ce projet comme vous le savez a soulevé des protestations de la part des habitants de la zone concernée qui craignent les conséquences que le stockage à cet endroit pourrait avoir pour leur santé.
Ces protestations se sont généralisées aux autres endroits où un projet de ce genre existe.
Vous le savez, Monsieur le Ministre, je suis très attentif à l’évolution de la navigation fluviale qui doit se développer en Wallonie maintenant que l’ascenseur à bateaux de Strépy–Thieu est en service.
Je n’y reviendrai pas.
Je crois cependant que tout doit être mis en œuvre pour que l’indispensable traitement des boues de dragage ne se fasse pas au détriment de la santé des riverains.
Il faut donc trouver des solutions propres et surtout créer un climat de dialogue et de confiance avec les riverains … et manifestement aujourd’hui, c’est plutôt de méfiance qu’il s’agit.
Lors de ma précédente intervention, vous m’aviez précisé que l’expérience du « filtre presse » envisagée à Hourpes (Thuin) était décidée dans le cadre d’un marché pilote sur la Haute – Sambre.
Je souhaite savoir si le dossier a évolué depuis lors ?
En lisant la presse j’ai aussi appris que vous auriez trouvé la solution pour transformer les boues nocives en boues inoffensives.
Tel un alchimiste du Moyen-Age qui s’essayait à transmuter le plomb en or, vous transformeriez les boues chargées de métaux lourds, donc nocives en boues propres qui ne nuiraient pas à la santé.
Les alchimistes n’ont jamais trouvé qu’une réponse philosophique à leur recherche de l’or.
J’espère Monsieur le Ministre que le procédé miracle que vous venez de sortir de votre chapeau sera lui bien réel.
Vous annoncez que le procédé devrait être prêt pour les mois de mai ou de juin 2005.
Je souhaiterais avoir quelques éclaircissements sur le procédé, celui-ci s’inscrirait-il dans la politique actuelle d’implantation des centres de regroupement des boues de dragage ?
Est-il compatible avec les techniques actuelles de lagunage ou de filtre-presse ?
Ce procédé « novisol » apportera-t-il des garanties en matière de santé pour les riverains et comment ceux-ci en seront-ils informés ?
Cela ralentira-t-il les « implantations prévues actuellement de centres de regroupement des boues de dragage comme par exemple celui de Seneffe dont l’étude d’incidence est en passe d’être clôturée si elle ne l’est pas déjà ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Réponse du Ministre Michel Daerden,
En réponse à sa question, je peux communiquer à l'Honorable Membre les informations suivantes.
1) Concernant l'expérience filtre-presse à Hourpes, le marché a été notifié par mon Administration à la société Envisan.
Cette dernière à dès lors pu déposer le 5 septembre dernier une demande de permis d'environnement auprès de la commune pour l'installation du filtre presse.
Le permis ne sera, normalement, délivré que d'ici 2 à 3 mois, soit à l'approche de l'hiver.
Vu le risque de crue assez fréquent sur la Sambre en cette saison, l'installation de la mise en service de l'expérience pilote du filtre-presse n'aura bien donc lieu qu'aux environs du mois de mars 2005.
En ce qui me concerne, les moyens ont été mis à disposition, mon administration a fait son travail en octroyant le marché, et le procédé pourra donc effectivement être évalué dans les prochains mois.
2) Concernant les boues polluées (dites de type B), un accord a été conclu entre Ecoterre, la Spaque et le Port autonome de Charleroi, en vue de créer la société Sedisol et de permettre l'exploitation d'un brevet de la firme Solvay.
Ce procédé à la pointe du progrès puisque jamais testé auparavant, consiste en un inertage par phosphatisation de polluants contenus dans les boues.
Les substances polluées et nocives sont ainsi neutralisées et les boues se transforment alors bel et bien en produit de type A qu'il est plus facile de valoriser.
Les essais en laboratoire de ce procédé ayant donné satisfaction, un prototype est à présent en cours d'installation sur un terrain du Port de Farciennes.
Si les premiers essais débuteront au mois de novembre prochain, son industrialisation pourra être poursuivie qu'en fonction de sa réelle faisabilité technique et économique dès juin prochain.
Enfin et comme l'Honorable Membre l'aura certainement compris, ce procédé de traitement concerne un inertage et non un séchage.
Dès lors, le site de séchage de Seneffe garde toute sa pertinence.
La demande de permis a été introduite.