Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 03/03/04

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Le problème de l’échinococcose alvéolaire...

Question orale de Philippe FONTAINE, Député wallon, Président du Groupe MR au Parlement wallon à Monsieur José HAPPART, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité sur
« Le problème de l’échinococcose alvéolaire ».


Pendant de nombreuses années, le renard a été pourchassé car il était souvent porteur d’une maladie particulièrement dangereuse pour l’homme : la rage.
De nombreuses campagnes de vaccinations systématiques on été menées pour lutter contre ce fléau si bien que très vite la situation s’est considérablement améliorée.
De ce fait, on observe aujourd’hui une expansion importante de la population des renards dans nos forêts.
On en dénombre actuellement 13.500 en Région wallonne, soit deux fois et demi de plus qu’il y a dix ans.
Néanmoins, l’animal est de nouveau le vecteur d’une maladie : l’échinococcose.
Depuis les années 1990, de nombreuses études ont mis en évidence la présence de renards parasités dans notre pays.
Il faut dire, que le pourcentage de renards infectés varie d’une région à l’autre, suivant un gradient décroissant du sud-est au nord-ouest du pays.
On en dénombre par exemple en Ardennes 33%, dans le Condroz 13% et en Flandre 2%.
La zone endémique est située au sud du sillon Sambre et Meuse, en particulier au niveau du plateau ardennais.
Depuis 1999, sept cas ont été détectés en Belgique.
Cette maladie est généralement responsable d’une atteinte hépatique parfois décrite comme un cancer d’origine parasitaire.
Inoffensive pour le renard, cette maladie peut se révéler dangereuse pour l’homme.
Ce dernier peut être contaminé en ingérant des fruits ou des végétaux portant des œufs du parasite dispersés par le renard.
L’échinococcose est une maladie humaine plutôt rare mais fatale en absence de traitement approprié.
Quoi qu’il en soit, les informations disponibles concernant les taux d’infestation animale, le nombre de cas humains ne permettent pas, aujourd’hui, d’estimer à sa vraie mesure le risque d’infection pour les populations vivant en zones d’endémie.
Malheureusement, la dynamique complexe de transmission de ce parasite reste mal comprise.
Les facteurs environnementaux influençant le taux de renards infectés, et les conduites à tenir pour prévenir l’infection humaine sont probablement les principales questions à résoudre.
J’aimerais connaître votre position Monsieur le Ministre à ce sujet ?
Quels sont les résultats des études récemment effectuées sur l’expansion des populations de renards infectés?
Pouvez-vous Monsieur le Ministre m’apporter des informations complémentaires sur l’évolution de la maladie en Région wallonne ?
Pouvez-vous également m’informer des mesures prises pour enrayer toute expansion ?
Réponse du Ministre José HAPPART,
En réponse aux questions de l'Honorable Membre, je lui signale qu'effectivement, suite à la vaccination orale du renard, les populations de renard se sont fortement développées.
En outre, diverses études réalisées en Région wallonne ont mis en évidence la présence d'un ténia (Echinococcus multilocularis) dans les intestins du renard.
Ce ténia est responsable de la maladie de l'ecchinococcose alvéolaire des humains.
Sept cas pathologiques sont actuellement connus en Région wallonne.
Le cycle biologique de ce parasite est très complexe et fait intervenir à la fois des hôtes sauvages et domestiques.
Toutefois, on ne peut perdre de vue que le temps d'incubation de la maladie est long chez l'homme, de l'ordre de 10 à 15 années.
J'ai signé cette année, une convention de recherche avec la chaire de Parasitologie de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Liège pour déterminer l'extension de la maladie en Région Wallonne et de me renseigner sur les possibilités de lutte.
Les premiers résultats de l'étude ne sont pas encore connus.
La période automnale permettra de récolter un grand nombre d'animaux dans toute la Région wallonne.
Dans cette étude, une évaluation du risque encouru par l'être humain sera effectuée dans un groupe socioprofessionnel.
Le personnel de l'administration forestière, sera analysée systématiquement pour observer l'éventuelle présence de la maladie.
La lutte contre la rage est étroitement liée à l'augmentation des populations de renards et à la dispersion de l'échinococcose.
Cette constatation met en évidence l'utilisation biologiquement négative de médicaments dans la gestion des populations d'animaux sauvages.