Parlement wallon

Questions orales

     

 Questions du 14/01/04

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Les difficultés de l’entreprise MECAR à trouver ... 
Question orale Philippe FONTAINE, Député wallon, Président du Groupe MR au Parlement wallon à Monsieur Serge KUBLA, Ministre de l’Economie, des PME, de la Recherche et des Technologies nouvelles sur
« Les difficultés de l’entreprise MECAR à trouver un terrain d’essai et les menaces sur l’emploi qui en découlent »


Vous connaissez l’intérêt que je porte à l’évolution du dossier « MECAR » et aux problèmes de cette société à disposer d’un terrain d’expérimentation.
Bien que MECAR possède déjà un champ de tir à Petit Roeulx, celui-ci ne peut servir que pour les munitions légères et son extension est impossible.
Sans possibilité d’effectuer de véritables tests sur champ de tir pour ses gros calibres, l’entreprise de par la nature de ses activités - ne pourrait que difficilement honorer ses commandes.
La solution du site d’Aye étant définitivement compromise suite à la décision du Conseil d’Etat, une solution provisoire avait été trouvée l’année dernière, à savoir une concession de l’armée pour utiliser le site d’Elsenborn en dehors des heures réservées aux militaires.
Malheureusement, d’après les informations parues dans la presse, cette solution ne pourrait constituer qu’une alternative temporaire tant les contraintes sont réelles et difficilement conciliables avec une activité économique durable.
Ainsi, l’entreprise se voit dans l’obligation de procéder à grand frais à ses tests à l’étranger, ce qui grève inexorablement sa compétitivité.
Peu avant les fêtes, le ministre fédéral de la Défense a rendu visite à l’usine de Seneffe.
A cette occasion, il s’est fendu d’une série de bonnes intentions sans toutefois proposer aucune solution concrète, se contentant de rejeter la balle à son collègue wallon.
Bel exemple de prise de responsabilité s’il en est de la part d’un ministre qui oublie un peu vite que pour ceux qui se préoccupent depuis des années du dossier, la piste envisageable la plus sérieuse est celle d’un terrain militaire ; Ce qui ressort – si je ne me trompe - de ses compétences !
Les menaces de délocalisation sont réelles.
L’entreprise occupe près de 400 personnes qui, faute de solution rapide, verraient leurs emplois dangereusement menacés.
Il me serait particulièrement insupportable de voir ces emplois menacés d’autant plus que la région du Centre n’est pas épargnée par la crise actuelle, comme en témoignent les récents événement à SIGMA COATINGS.
Adopter une politique volontariste en matière d’emploi – comme celle que nous menons depuis le début de cette législature - n’a de sens que si elle se complète d’un effort tout particulier pour maintenir ceux qui existent déjà, surtout lorsque la situation économique de l’entreprise n’est pas en cause.
Son carnet de commande s’est d’ailleurs diversifié et ne désemplit pas.
Vous noterez à cet égard que l’entreprise ne semble pas demander d’aide financière à la Région.
« L’objectif de créer 200.000 emplois ne sera atteint que si on fait preuve d’audace en encourageant ceux qui créent, bougent, avancent ». (Louis MICHEL).
Dès lors monsieur le ministre, je désirerais vous poser les questions suivantes :
Ø Lors de ma dernière intervention sur ce dossier, je crois me rappeler que vous aviez demandé une rencontre avec le ministre FLAHAUT afin d’étudier les possibilités offertes par les terrains militaires ?
Cette rencontre a-t-elle eu lieu ?
Si oui, qu’en est-il ressorti ?
Ø Disposez-vous d’informations nouvelles sur ce dossier ?
Des alternatives à celles évoquées jusqu’ici sont-elles possibles ?
Je vous remercie d’ores et déjà, Monsieur le Ministre, des réponses que vous pourrez nous apporter et je voudrais profiter de ma présence à cette tribune pour appeler l’ensemble du gouvernement à utiliser tous les moyens à sa disposition afin de trouver rapidement une solution rencontrant à la fois les légitimes préoccupations environnementales et les tout aussi légitimes intérêts économiques de notre région.
Réponse du Ministre Serge KUBLA
Ce n'est pas la première fois que la problématique MECAR est évoquée dans cette enceinte.
Vous m'aviez déjà interrogé, Monsieur FONTAINE, en date du 24 septembre 2003 sur le même sujet.
Je vous avais répondu sur le plan économique, mon collègue FORET l'avait fait concernant le problème des autorisations.
Pour que les choses soient claires, un bref rappel s'impose.
Le champ de tir de Marche en Famenne était opérationnel depuis mars 1947.
Mon collègue FORET a renouvelé le permis d'exploitation en juillet 2002, mais cette autorisation a été cassée par le Conseil d'Etat suite à un recours introduit par la ville de Marche en Famenne.
L'autre site envisagé était celui de Doische qui auparavant était utilisé par P.R.B.
Toutefois, ce site se situe maintenant à proximité immédiate d'une zone NATURA 2000 et le projet d'implantation a soulevé une vague de protestations.
J'ai appris comme vous par la presse, Monsieur FONTAINE, que le ministre de la Défense nationale s'était rendu chez MECAR à Petit-Roeulx-lez-Nivelles pendant la période des fêtes de fin d'année.
On aurait pu espérer qu'il venait porteur d'une bonne nouvelle.
Je n'ai pu que constater qu'il n'en était rien et que dans sa déclaration il a rejeté les problèmes de l'entreprise sur mon collègue Michel FORET.
En tant que ministre de l'Economie je dois répéter une nouvelle fois que MECAR, après une période difficile voici quelques années, a retrouvé une bonne santé financière et n'a adressé aucune demande à mon département.
Toutefois, je ne peux rester indifférent au sort d'une société qui emploie 400 personnes dans la Région du Centre, région qui vient de connaître le drame social de SIGMA COATING, même si de sérieux espoirs de reconversion existent par le développement de la gare autoroutière de Houdeng.
Lors du débat sur le même sujet, qui s'est déroulé au mois de septembre, des pistes de solutions avaient été évoquées par l'utilisation des champs de tir de l'Armée, à savoir le camp Roi Albert de Marche en Famenne pour les calibres inférieurs à 7.62 mm (soit une mitrailleuse) et le camp l'Elsenborn pour les calibres supérieurs, les grenades et les obus.
Je trouve qu'il y a quand même une certaine logique à ce que ces essais de matériel militaire soient effectués dans des domaines militaires, quitte à trouver une convention équitable d'utilisation entre le ministère de la Défense nationale et les entreprises qui, en quelque sorte, pourraient être ses fournisseurs.
II est vrai qu'en septembre dernier, j'avais pris contact avec le Ministre FLAHAUT et qu'un rendez-vous avait été fixé pour discuter des retombées économiques de la Défense nationale mais aussi de la problématique de MECAR.
Ce rendez-vous a été décommandé à la dernière minute par le Ministre FLAHAUT.
Au risque de faire un mauvais jeu de mot, je considère que (la balle se situe maintenant dans son camp et que c'est de lui que devrait provenir la solution attendue par l'entreprise et les travailleurs de MECAR.
II en faut plus pour me décourager et, suite à votre interpellation, je reprendrai contact incessamment avec mon collègue FLAHAUT.