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Les dernières déclarations de la direction de
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Question orale de Philippe FONTAINE, Député wallon, Président du Groupe MR au Parlement wallon à Monsieur Serge KUBLA,
Ministre de l’Economie, des PME, de la Recherche et des Technologies nouvelles, sur:
« Les dernières déclarations de la direction de Ryanair relatives à Charleroi ».
De nombreuses interpellations sur les divers volets de la politique aéroportuaire en Région wallonne ont émaillé notre
précédente séance publique.
Vous y avez répondu de manière complète, y compris sur le dossier Ryanair.
Je ne m’étendrai dès lors pas inutilement sur les détails de ce dossier mais je désirerais toutefois vous interroger une
nouvelle fois au vu des récentes déclarations du patron de cette compagnie.
Coutumier des « déclarations choc » et croyant savoir que la décision de la Commission serait négative, celui-ci a donné
une conférence de presse mercredi dernier.
Lors de celle-ci, il a déclaré qu’il n’accepterait aucune décision qui augmenterait les coûts à Charleroi et que – si tel
était le cas - la compagnie quitterait Charleroi, ou du moins fermerait un temps sa base à Charleroi en attendant la
décision en appel.
Tout en assurant ne pas vouloir partir et préférer analyser les alternatives possibles avant de le faire, il a par
ailleurs affirmé que deux aéroports situés dans des capitales européennes étaient candidates.
Cette déclaration intervient à l’heure où la décision européenne semble se rapprocher à grand pas.
Cependant, si le rapport de la commissaire au transport circule - et semblerait d’après les informations qui ont été
diffusées dans la presse assez sévère -, les commissaires n’ont pas encore officiellement débattu du problème.
Les enjeux de la décision sont énormes, pour Charleroi certes, mais plus généralement pour l’avenir de l’ensemble du
transport aérien européen.
Cette décision fera jurisprudence dans le domaine et les lobbying sont dès lors intenses.
Rien n’est encore joué donc et il nous faut espérer que la commission soit sensible aux éléments avancés par BSCA.
J’aimerais dès lors, Monsieur le Ministre, vous posez les questions suivantes :
Ø Quelle est votre réaction par rapport aux dernières déclarations de la direction de Ryanair ?
Avez-vous pu rencontrer la direction de Ryanair ?
Une stratégie commune a-t-elle été définie ?
Ces menaces ne doivent-elles pas être relativisées par le fait que – contrairement à Strasbourg - Charleroi constitue la
principale base de la compagnie sur le continent avec une douzaine de lignes ?
Ø Des contacts avec d’autres compagnies sont-ils en cours, Virgin s’est d’ailleurs dite intéressée par les créneaux
qu’abandonnerait Ryanair ?
Réponse du Ministre,
II convient de relativiser les propos que l'on prête à Monsieur O'LEARY.
Certains journaux relatent des déclarations plus nuancées qui ne font pas état d'une menace de « délocalisation » mais
d'une volonté de trouver un accord avec la Commission en rencontrant ses critiques.
Il est clair qu'aucune comparaison sérieuse ne peut être faite avec Strasbourg où Ryanair n'exploitait qu'une seule ligne
et disposait d'une alternative proche Baden-Baden.
Charleroi est la première base continentale de Ryanair qui y exploite 10 lignes avec un taux de remplissage exceptionnel !
Ryanair a choisi Charleroi, non pour les avantages qui lui étaient fait mais en raison de la capacité unique de drainer
une clientèle internationale de passagers se satisfaisant des conditions du low-cost pour être à même de voyager.
Charleroi en tant que tel, surtout si son équipement d'accueil continue d'être développé comme les forces vives ...
le veulent, est un aéroport régional qui dispose d'une force d'attraction propre qui, en cas de retrait de Ryanair,
intéressera d'autres compagnies comme elles semblent à présent le faire entendre.
Les remous médiatiques qui entourent la décision en préparation ne sont souvent que l'écho d'un intense lobbying de
diverses parties concernées.
Ce lobbying signifie que le projet de décision de la Commission qui est un organe collégial formé des 15 commissaires
n'a pas encore été adopté, leurs cabinets respectifs n'ayant pas encore été saisis d'un projet auquel tous puissent
se rallier.
De nombreux points de la décision proposée par les services de la DG TREN, sous l'autorité de Madame la Commissaire
DI PALACIO, font encore l'objet de discussions.
II serait imprudent d'en tirer trop de conclusions, à coup sûr, hâtives comme il est prématuré d'évoquer une solution
de «privatisation» alors que l'on ignore actuellement les véritables difficultés d'application d'une décision dont
l'avant-projet est toujours en discussion au sein de la Commission elle-même!
Je suis totalement disponible pour examiner avec le Commissaire compétent et tout représentant de la Commission les
mesures qui seraient de nature à assurer pour l’avenir la régulation et la transparence d'un marché.
La Région souhaite l’adoption de règles claires et collaborera sans réticence à leur mise en application.
Jusqu'ores, il faut rappeler qu'il n'existe aucune directive, proposition de directive ou communication de la
Commission qui s'applique à ce marché particulier du transport aérien de passagers et il est piquant de souligner que
même les aéroports qui publient leur tarif des redevances, y indiquent toujours qu'il est possible de négocier avec
l'exploitant des conditions particulières qui, bien sûr, ne sont, elles, jamais publiées !
II n'y a -pas de raison de penser que Ryanair se soustraie de son côté à une réglementation qui s'imposerait à ses
activités comme à celles de ses concurrents .
L’on peut donc s'attendre à ce que la décision de la Commission une fois connue et sa portée mesurable, des négociations
s'ouvrent pour aboutir à l'adoption de nouvelles bases contractuelles, si et dans la mesure où cela s'impose.
Malgré des propos excessifs, s'ils ont été tenus, le réalisme de Ryanair l'y conduira sans doute.
L'on se souviendra que l'aéroport de Charleroi dispose désormais d'un potentiel reconnu que la Région protègera par
priorité.
Quant à la situation à l’aéroport de Charleroi, les remarques formulées par Monsieur CHARLIER suggèrent que certaines
personnes persistent à faire croire qu'il y a des difficultés au Conseil d'administration de B.S.C.A. Elles sont
aujourd'hui dépassées.
Tant le conseil d'administration de B.S.C.A. que celui de la SOWAER ont marqué leur accord sur les travaux à réaliser
dans le terminal actuel dans l'attente de la mise à disposition du nouveau terminal, laquelle reste prévue pour mi-2006.
Je ne puis que regretter que certaines personnes aient pu souhaiter mettre en évidence des difficultés là où il faut
entretenir l'image d'acteurs dynamiques au développement de l'aéroport.
Pour ce qui concerne le Ministère de l' Equipement et des Transports, le fait que vous évoquez est une décision
du Directeur général du M.E.T. pour dégager temporairement le Directeur de l'aéroport d'une surcharge de travail.
Les compétences de ce fonctionnaire n'ont nullement été mises en cause et d'ailleurs, aujourd'hui, la situation est
redevenue celle que l'on connaissait avant.
Je puis vous assurer que tant au niveau de mon Cabinet, de l'administration, de la SOWAER que de B.S.C.A., tout est
mis en oeuvre pour travailler ensemble au développement de l'aéroport de Charleroi.