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Les résultats de l’OFI entre 1999 et 2001 et le
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Question orale de Monsieur le Député Philippe FONTAINE à Monsieur Serge KUBLA, ministre de
l’Economie, des PME, de la Recherche et des Technologies nouvelles, sur:
« Les résultats de l’OFI entre 1999 et 2001 et le rapprochement annoncé de l’Awex et de l’OFI »
Monsieur le ministre,
Vous connaissez mon intérêt pour ce qui touche au commerce extérieur.
J’ai déjà eu l’occasion de me féliciter des progrès considérables dans ce domaine depuis votre
arrivée au ministère de l’Economie.
Aujourd’hui en effet le dynamisme wallon retrouvé en matière d’exportation est reconnu de tous.
Adapté au tissu économique wallon et privilégiant dès lors les PME, la politique wallonne en la
matière, à travers les efforts de l’AWEX, est porteuse d’espoir et donne d’ores et déjà des
signes encourageants.
Ainsi, les exportations wallonnes ont crû de 10% en moyenne ces cinq dernières années soit une
croissance supérieure à celle des autres région..
Malgré une conjoncture difficile et le ralentissement actuel, nous pouvons constater avec
plaisir que nos performances restent relativement bonne - meilleure en tout cas que celles de
la Flandre et de la plupart de nos voisins - et font apparaître une meilleure diversification
sectorielle et géographique, ce qui me réjouis particulièrement.
Mais les relations économiques extérieures ne se limitent pas à l’exportation.
En effet, il ne faudrait pas oublier l’autre aspect de celles-ci, à savoir les investissements
étrangers.
je rappellerai d’ailleurs que - parallèlement à la création de nouvelle entreprises et aux le
développement des entreprises existantes - le Contrat d’Avenir avait également souligné comme
priorité l’attraction d’entreprises étrangères.
La région dispose pour cela d’une structure particulière, à savoir l’OFI (Office for foreign
investors).
Devenue Société Anonyme de droit public suite au vote du décret du 25 avril 1999 - visant à
plus de souplesse et d’efficacité - cet instrument privilégié de la politique de prospection,
d’encadrement et d’accueil des investisseurs étrangers dispose aujourd’hui d’un budget de
l’ordre de 4 millions d’euros et compte une trentaine d’agents à Namur, San Francisco, Chicago
et Tokyo.
La presse s’est récemment fait l’écho du bilan des trois premières années d’existence de l’OFI
(1999-2001).
Celui-ci apparaît plus qu’honorable.
En effet, au cours de cette période, 221 dossiers ont été finalisés par l’OFI.
La moitié d’entre eux porte sur des créations d’entreprises, l’autre sur l’extension d’outils
déjà existants.
Financièrement, cela représente un investissement total de près de 1,4 milliards d’euros.
Plus intéressant encore est l’impact sur l ‘emploi généré par ces investissements avec la
création de plus de 4.500 emplois sur cette période.
En terme d’emploi, l’Europe représenterait 61 % de l’investissement étranger en Wallonie contre
26 % aux investissements américains et 13 % pour l’Asie.
Il est particulièrement significatif de constater la très petite part de dossiers « ratés »,
en baisse constante.
Plus intéressant encore est la disparition en 2002 des dossiers non-aboutis par manque de
crédibilité.
Vendre la Wallonie à l’étranger n’est certes pas une mission facile et demande un effort
permanent mais ô combien important.
Certains clichés toujours tenaces, l’importance des coûts salariaux, la fiscalité et la
lourdeur administrative n’ont pas toujours - à tort ou à raison - bonne presse auprès des
investisseurs étrangers.
Le gouvernement l’a bien compris et n’a pas ménager ces efforts pour revaloriser l’image de
notre région.
Car la Wallonie possède de multiples atouts à faire valoir : sa position géographique, ses
performances en matière de recherche et de nouvelles technologies, ses infrastructures de
qualité, une interface universités-entreprises sans cesse grandissante, un climat social
positif, une main d’œuvre qualifiée, un cadre de vie agréable, et j’en passe.
A cet égard, les résultats d’un récent sondage « INRA Belgium » sur la motivation des
investisseurs étrangers fait apparaître que le facteur déterminant a été pour 45 % la
situation géographique et le cadre de vie et pour 36 % aspects économiques et sociaux,
la qualité de la main d’œuvre et des infrastructures (aéroports de Liège et Charleroi,
autoroute, TGV,…)
Mais pour vendre son image et attirer les investisseurs étrangers, il convient également
– à mon sens - de se doter de structures les plus efficaces possibles.
A cet égard, nous avons appris avec satisfaction qu’un projet de décret est en voie de
finalisation concernant le rapprochement entre l’AWEX et l’OFI.
Cette initiative s’inscrit parfaitement dans la ligne du CAW qui évoquait la rationalisation
et la dynamisation de la gestion des politiques menées par la Région en matière de commerce
extérieur et d’investissements étrangers.
Nous sommes persuadés que la refonte des organismes s’occupant du commerce international au
sein d’un même pôle sera sans aucun doute le gage d’une plus grande efficacité.
Outre les économies d’échelle indispensables en terme de communication, de marketing et
d’approche combinée des relations économiques extérieures induites par une telle réforme,
nous voudrions pointer ici quelques avantages qui résulteraient de ce rapprochement.
Tout d’abord, je pointerai le plus qui en résultera sur la recherche de partenariats.
En effet, l’évolution constatée ces dernières années dans le fonctionnement des deux
institutions a démontrée l’importance de la recherche de partenariats comme facteur essentiel
dans la pérennisation des courants d’affaires.
En cela les deux métiers se rejoignent dans cette approche.
Il est dès lors évident que le potentiel de prospection à l’étranger de la Région wallonne
serait maximalisé car l’OFI, par exemple, pourrait s’appuyer sur le très important réseaux
d’attachés économiques de l’Awex.
Ensuite, nous sommes persuadés que cette évolution permettra un meilleur ciblage des actions
vers les investisseurs étrangers et favorisera l’approche conjointe de grands groupes.
Enfin, Cette association, en améliorant la perception de l’image de la région, permettra à la
fois une véritable politique de promotion de nos exportations à l’étranger et une politique de
promotion de notre image pour accueillir les investisseurs chez nous.
Sauf erreur de ma part, les expériences similaires menées en Italie, en Irlande ou encore au
Canada se sont avérées extrêmement positives.
Mes questions, Monsieur le Ministre, seront les suivantes :
Concernant l’OFI d’abord :
· Disposez vous des chiffres pour l’année 2002 ou du moins d’une estimation des tendances
observées durant l’année dernière ?
La baisse du nombre de dossiers constatée en 2001 (mais qui s’est accompagnée d’une hausse des
dossiers aboutis) a-t-elle été enrayée ?
Est-il vrai que les principaux investissements étrangers concernent des PME ?
Avez-vous des idées pour approcher des grands groupes ?
· Des actions sont-elles envisagées afin d’aboutir à une plus grande diversification
géographique des investisseurs étrangers, à l’image de ce que l’Awex a pu faire ces dernières
années ?
· Le directeur général de l’OFI a émis son souhait de « labelliser » l’image de marque de
l’OFI.
Pouvez-vous nous donner des précisions sur ce point ?
· Le directeur de l’OFI annonce dans la presse la mise en place de nouvelles lignes
stratégiques, dont une présence plus active sur les marchés cibles en concentrant mieux les
efforts autour de grands groupes investisseurs.
Quels seront ces marchés cibles ?
Concernant la fusion des deux organismes ensuite :
· Quelle forme prendra le rapprochement des deux institutions ?
S’agira-t-il d’une fusion ?
d’une absorption de l’OFI par l’Awex ?
Quels seront les conséquences pour le personnel des deux institutions ?
· Un nouveau décret sera-t-il déposé devant le Parlement sur ce sujet ?
Quand pensez-vous que ce texte pourra être discuté au sein de notre assemblée ?
Je vous remercie déjà, Monsieur le Ministre, pour les excellentes réponses que vous ne
manquerez pas de me fournir
Réponse du Ministre serge Kubla,
1.Rétroactes
L' Agence pour les investisseurs étrangers en Wallonie - Office for foreign investors in
Wallonia (en abrégé OFI) a été constituée sous forme de société anonyme de droit public par le
décret du GW en date du 25 février 1999.
Le siège social de la société a été fixé à Namur avec une antenne à Bruxelles.
Les missions de l'O.F.I. sont les suivantes
1. la promotion de la Région wallonne en tant que terre d'accueil pour les investissements
étrangers;
2. la prospection des candidats investisseurs étrangers notamment par des représentations à
l'étranger, par l'organisation de missions, par la collaboration avec les représentants publics
des différents niveaux de pouvoirs de l'Etat belge et principalement avec l'AWEX et les autres
institutions publiques belges ou étrangères, ou avec des organismes privés belges et étrangers
compétents en matière d'investissements, ou par toute autre action pouvant contribuer à cet
objet;
3. l'information des investisseurs étrangers en collaboration avec les organismes publics ou
privés éventuellement concernés;
4. l'accueil et le suivi des investisseurs étrangers en Région wallonne dans le processus
d'implantation en collaboration avec les organismes publics ou privés éventuellement concernés;
5. de manière générale, l'encadrement de l'investisseur étranger dans toutes ses démarches;
6. la recherche de repreneurs étrangers pour les sites industriels wallons en voie de
restructuration.
Art. 3. Le capital social de l'O.F.I. est de 20 millions de francs belges et est entièrement
libéré.
Les actions sont nominatives.
La Région wallonne et les personnes morales habilitées par le Gouvernement peuvent être
actionnaires de l'O.F.L..
La Région doit en tout temps disposer d'au moins 50 % et une action du capital social.
Art. 4. Le conseil d'administration de l'O.F.I. est composé de dix membres dont le président,
le vice-président et l'administrateur-délégué, répartis comme suit :
1. quatre administrateurs choisis sur une liste double proposée au Gouvernement par le Conseil
économique et social de la Région wallonne;
2. six administrateurs désignés par le Gouvernement.
Les administrateurs sont nommés par l'assemblée générale sur avis conforme du Gouvernement.
Le mandat des administrateurs est d'une durée de six ans, renouvelable....
Art. 5. Assistent aux réunions du conseil d'administration avec voix consultative :
- le directeur général de la Direction générale de l'Economie et de l'Emploi du Ministère de la
Région wallonne;
- le directeur général de l'AWEX;...
Complémentairement au prescrit du décret, un Contrat de gestion avec le gouvernement et un
accord de partenariat avec la DGEE et les diverses intercommunales de développement économique
ont été signés en mars 2000.
L'Ofi dispose, outre son siège social de Namur, de trois bureaux à l'étranger (Tokyo, Chicago et
San Francisco) soit 26 collaborateurs au total.
Diverses collaborations externes permettent également à l'Ofi d'être présent en Espagne
( Barcelone via Acsan International) , en France (via l'accord conclu avec la Sodie).
Les moyens budgétaires mis annuellement à la disposition de l'Agence ont été respectivement
de 2,8 Mios d'euro en 2000, 3,6 Mios d'euro en 2001 et 3,7 Mios d'Euro en 2002.
2.Bilan global des réalisation OFI durant les années 2000-2002.
Question 1
Il ressort d'une coordination globale menée conjointement par l'ensemble des acteurs wallons
impliqués dans l'implantation d'investissements étrangers (Cabinet de l'économie, Ofi, DGEE,
Intercommunales...) que, durant la période sous rubrique, la Wallonie a accueilli 211 dossiers
d'investissements étrangers finalisés, représentant un montant d'investissement - annoncé par
les investisseurs- de 1, 378 Milliards d'Euro et prévoyant la création de 4.529 emplois directs.
Ces chiffres, s'ils incluent la création de nouvelles entreprises ainsi que l'extension
d'entreprises étrangères déjà installées ne reprennent pas les montants d'opérations de fusions
et acquisitions ainsi que les investissements sur fonds propres réalisés par les entreprises
internationales établies en Wallonie.
En ce qui concerne plus spécifiquement l'activité de l'Ofi durant l'année 2002, nous avons
traité en direct 84 demandes (par rapport à une moyenne de 110 dossiers les années précédentes).
Ce chiffre reflète d'une part la baisse sensible de la conjoncture économique et d'autre part
la plus grande sélectivité des projets exercée par le Comité d'affaires interne à l'OFI.
Malgré cette conjoncture peu favorable, L'Ofi a néanmoins terminé l'année 2002 avec 33 dossiers
réussis, totalement en ligne avec les chiffres des exercices précédents (respectivement 31 et 36
dossiers en 2000 et 2001).
A l'instar des données disponibles au niveau européen (Cfr Etude Ernst & Young"), on remarque
également en région wallonne que les investissements ressortissent essentiellement d'entreprises
de petite et de moyenne taille.
Ainsi la majorité des investissements implantés en Wallonie concernent des projets générant
de 5 à 50 emplois, pour un montant moyen investi par projet de l'ordre de 3,6 millions d'euro.
L'approche des grands groupes internationaux susceptibles d'investir en Wallonie a été
concrétisée par la mise en place d'une veille stratégique poussée (au départ d'informations
disponibles dans les média internationaux) et d'une politique systématique de visite à haut
niveau, des grands groupes étrangers installés en Wallonie, relayée par des contacts auprès
des sociétés mères approchés par nos agents et prescripteurs à l'étranger.
Question 2
Pour rappel, ces trois années d'activités ont confirmé que notre mission visait principalement
des entreprises ayant la capacité financière et humaine de se développer sur les principaux
marchés de consommation européen.
Partant de ces critères, notre activité se concentre essentiellement vers des cibles situées
dans les pays à économie hautement développée (plus spécifiquement les pays du groupe OCDE).
Dès lors, ces constatations ont orienté notre action de promotion-prospection essentiellement
vers les pays Nord américain, asiatiques et européens.
Ainsi, durant ces trois dernières années, nos pays cibles ont été l'Amérique du Nord (USA et
Canada), le Japon, la Scandinavie, l'Europe du Sud et périphérique (Pays-Bas, Angleterre et
Allemagne).
Ceci étant, dans une politique d'ouverture de nouveau marché, nous avons également porté notre
attention sur un certain nombre de pays « émergents » (Taiwan et Chine).
Le plan stratégique 2003-2005 transmis au Ministre Kubla en octobre 2002 prend en compte cette
approche, notamment par l'élection annuelle d'un nouveau pays-cible (Chine et Allemagne en 2003).
Question 3
L'Ofi développe une activité de services mettant en valeur, les potentialités régionales
évoquées dans la question parlementaire (qualité des infrastructures, nouvelle politique de
développement économique, efforts en matière de R&D, réforme fiscale).
La mise en valeur de ces potentialités s'est traduite par la mise en place d'une politique de
communication internationale concertée avec les autres acteurs et notamment la réalisation d'un
site internet informatif, d'une panoplie de brochures tant générales que sectorielles et par
une série d'actions récurrentes de promotion sur le terrain extrêmement ciblée, en partenariat
avec l'ensemble des acteurs wallons impliqués dans le développement économique
La qualité de ces actions et de ces services a été depuis la création de l'Agence, une
préoccupation permanente du gouvernement et du management de la société.
Dès la constitution de l'Ofi, un certain nombre de procédures internes fonctionnelles et
qualitatives ont été implémentées.
Afin de formaliser cet état d'esprit, et d'en obtenir la reconnaissance de la communauté des
investisseurs, il a été évoqué de le traduire au travers d'une procédure de « labellisation »
(normes Iso) rencontrant ainsi la politique de certification qualitative menée par le GW.
Question 4
Les nouvelles lignes stratégiques pour les années 2003-2005, approuvées en décembre dernier par
le Conseil d'administration de l'Ofi, ont été élaborées en pleine concertation avec les
principaux acteurs économiques de la matière et le Cabinet (Uwe, Intercommunales de
développement économique, Awex.)
Ces lignes développent les 4 axes de valeurs ajoutées sous-tendant l'action de l'Ofi, à savoir :
A Rechercher et identifier l'investisseur-cible à l'étranger
B Démarcher convaincre cet investisseur
C L'aider dans son implantation locale
D Le suivre et le conforter postérieurement à son implantation en Wallonie.
En substance, elles peuvent être synthétisées comme suit :
1. Approche commerciale couple produits/pays-cibles (confirmation de la démarche sectorielle
initiée dans le plan stratégique intial 2000-2003)
2. Politique de présence active auprès des grands groupes investisseurs
3. Développement de produits d'appel sectorisés (mettant davantage en valeur l'offre wallonne
en rapport à la demande internationale)
4. Accompagnement performant de l'investisseur
Ces propositions stratégiques sont en outre accompagnées de la mise en place d'un certain
nombre d'indicateurs (quantitatifs et qualitatifs) permettant de mesurer la pertinence de ces
options.
Sur le plan opérationnel, les objectifs et actions de l'année 2003 sont :
1 Promotion spécifique de la RW dans 2 nouveaux pays : l'Allemagne et la Chine
2 Actions appuyées de prospection en Suède et contact avec les grands groupes industriels
locaux
3 réalisation de documents-argumentaires sur les secteurs de la logistique et des
nanotechnologies (appuyés par des séminaires et des actions spécialisées dans nos pays cibles)
4 Traduction de ces activités dans des objectifs et indicateurs quantitatifs/qualitatifs précis
tels :
-le traitement suivi de 85 dossiers par an
-la conclusion de 32 dossiers annuellement représentant la création de 1.000 emplois et un
- montant de 150 Millions d'euro.
-un taux de satisfaction des services rendus de 7/10
-la réalisation de 20 visites annuelles de sociétés étrangères installées.
Quant aux questions plus politiques sur le rapprochement de l'AWEX et l'OFI, il est prématuré
d'en dresser le portrait détaillé à ce stade.
Un intercabinet sur la question aura lieu dans les jours à venir.
Un décret sera effectivement soumis au Parlement sur le sujet vraisemblablement pour les mois
de septembre/octobre de cette année.
'Source Nations Unies Unctad confirmant en 2002 la chute de près de 40% des flux mondiaux
d'investissement international entamée en 2001 et soulignée par la baisse des chiffres des
investissements européens constatés par Ernst & Young et Eurostat dans leurs études 2002."
European Investment Monitor.