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L'avenir des Laminoirs de LONGTAIN...
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Question orale de Monsieur Philippe FONTAINE : Président du Groupe MR au Parlement wallon à
Monsieur Serge KUBLA, ministre de l'Économie, des PME, de la Recherche et des Technologies
nouvelles, sur:
« L'avenir des Laminoirs de LONGTAIN »
Monsieur le Ministre,
Dans le courant du mois de septembre, le groupe ARCELOR a annoncé sa volonté de se séparer de
ses activités « tubes », regroupés au sein de sa division EKMA.
Cette décision - sans rapport avec l'obligation imposée par l'Europe de céder à des tiers un
certain nombre de ses capacités de finition - s'inscrit dans le cadre du recentrage des
activités du consortium sur son « core business ».
Elle n'est dès lors qu'une demi-surprise pour ceux qui suivent le dossier de près.
Parmi les sites directement concernés, se trouvent les « Laminoirs de LONGTAIN » qui seront
l'objet de ma question aujourd'hui.
Je ne reviendrai pas sur les nombreuses péripéties qui ont émaillé l'histoire des laminoirs et
que j'ai déjà évoqué lors de mon interpellation du semestre passé.
Je rappellerai néanmoins que l'entreprise, spécialisée dans les tubes carrés au carbone obtenu
par formage à froid, emploie aujourd'hui plus ou moins 150 personnes.
Disposant d'outils modernes, d'un personnel compétent et d'une gamme de produit qui s'est
enrichi avec le lancement du produit PÉGASE, l'entreprise possède en outre son propre réseau
commercial.
Déficitaires l'an dernier, les laminoirs de LONGTAIN retrouvent peu à peu le chemin de la
rentabilité, et pourrait même renouer avec le profit prochainement, au contraire - s'emble-t-il
des autres branches du pôle « tubes » du géant de l'acier.
Les atouts de l'entreprise sont donc réels et il convenait de les souligner.
Malgré l'annonce d'ARCELOR, une certaine confiance reste de mise dans le chef du personnel.
En effet, les inquiétudes quant à une éventuelle liquidation semble aujourd'hui écartées.
Tout indique qu'ARCELOR serait plutôt à la recherche d'un partenaire industriel qui
maintiendrait les activités sur le site, ce dont je me réjouis bien évidemment.
Des incertitudes subsistent néanmoins quant aux futurs repreneurs.
De mon point de vue, parmi les possibles prétendants, un candidat « naturel » émerge en la
personne - morale - de DUFERCO.
En effet, selon mes informations, DUFERCO livrerait déjà près de 40 % dcs approvisionnements.
Si l'on ajoute à cela la très courte distance entre les sites (DUFERCO /La Louvière est situé
à moins d'un km de LONGTAIN), on comprendra très vite l'intérêt du rachat par DUFERCO, dans
une optique de verticalisation.
Le trader s'est d'ailleurs lui-même: déclaré, par la voix de M. GOZZI, « particulièrement
attentif au sort qui sera réservé à cette tuberie »
Je désirerais, Monsieur le Ministre, vous poser les questions suivantes
• Comme je viens de le préciser, la logique industrielle et commerciale fait de DUFERCO un
candidat très sérieux au rachat des Laminoirs du fait de la complémentarité du site avec
celui de DUFERCO/La Louvière.
Partagez-vous cette analyse ?
Avez-vous connaissance de proposition concrète de la part de DUFERCO ?
D'autres candidats se sont-ils déjà déclarés ?
• Bien qu'Arcelor ne semble pas s'être fixé de contrainte dans le temps pour la vente, si
celle-ci devait survenir dans un délai relativement court, l'avenant à la convention de
partenariat stratégique, n'impose-t-il pas un accord formel du gouvernement avant de procéder
à toute cession ?
Le gouvernement s'opposerait-il à une éventuelle reprise du groupe DUFERCO ?
Dans tout les cas, est-il envisageable de conditionner le nihil obstat du gouvernement au
respect des engagements d'USINOR
Je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour les excellentes réponses que vous ne manquerez
pas de me fournir dans ce dossier qui, vous le savez, me tient particulièrement à coeur.
Réponse du ministre Serge KUBLA,
II est exact que le groupe ARCELOR a rendu public sa volonté de vendre ses activités "tubes"
en raison de la faible valeur ajoutée qu'elles génèrent et afin de réduire l'endettement
global du groupe.
Cette vente concerne l'ensemble d'ARCELOR Tubes et non pas seulement le sous groupe EXMA.
L'ensemble des tuberies dont ARCELOR, est majoritaire en Europe, représente une production
de 1,7 millions de tonnes, un chiffre d'affaires de 120 millions d'Euros et un effectif de
2.800 personnes.
Actuellement, Longtain produit de l'ordre de 125.000 tonnes par an, mais les investissements
de moyenne importance permettraient de porter cette production à 180.000 tonnes.
Cela situe l'importance de Longtain dans le conglomérat ARCELOR ; notons également que la
production potentielle de Longtain représente également 10 % de la production annuelle du TCC
de Duferco La Louvière.
A plusieurs reprises, lorsque j'ai évoqué l'avenir de la sidérurgie et de la sidérurgie
hennuyère en particulier avec les dirigeants de Duferco ou d'Arcelor, j'ai chaque fois évoqué
le cas particulier de Longtain qui, comme le souligne l'intervenant, constitue un débouché
idéal pour les coi Is à chaud de Duferco.
Effectivement, 30 à 40 % des approvisionnements de Longtain proviennent déjà de Duferco et le
transport pourrait s'effectuer via une ligne de chemin de fer industrielle qui pourrait être
réouverte en cas de contrat de livraison à long terme.
Selon mes informations, Arcelor marquerait sa préférence pour revendre l'ensemble de ses
tuberies à un seul acheteur ; Arcelor donnerait également la priorité à un acheteur industriel
plutôt que financier.
II me semble pourtant peu réaliste que le n°2, 3 ou 4 de la tuberie en Europe acquiert le n°1,
à savoir Arcelor tubes.
II m'apparaîtrait plutôt que les autres tubistes seront tentées d'acquérir telle ou telle
unité pour compléter leurs lignes de produits ou d'avoir une meilleure répartition
géographique de leur production.
Il va de soi, comme souligné voici quelques instants, que les Laminoirs de Longtain qui
possèdent leurs propres réseaux commerciaux constituent un aval idéal pour Duferco La Louvière.
II est évident qu'il appartient à Duferco de prendre sa décision, de faire éventuellement
offre et de trouver une formule de financement.
Je confirme par ailleurs que la nouvelle convention signée par la Région avec Arcelor en
2001 à l'occasion de la remontée des actions détenues par la Région dans Cockerill Sombre
directement au capital d'Arcelor prévoit un nihil obstat de la Région Wallonne sur la cession
d'actifs du groupe situés en Wallonie, en ce compris Industeel Belgium (ex-fafer) et les
Laminoirs de Longtain.
Cette convention est valable jusqu'au 9 février 2004.