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La sidérurgie en Wallonie...
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Question orale de Monsieur Philippe FONTAINE, Député wallon, Président du groupe PRL FDF MCC au Parlement wallon à
- De longue tradition, la sidérurgie a occupé une place importante. La sidérurgie wallonne est réputée dans l'Europe et dans le monde, pour la qualité de son métal. La sidérurgie wallonne a participé à l'expansion économique de notre pays lors de la révolution industrielle du siècle dernier. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Le secteur occupait environ 25.000 personnes il y a 15 ans, pour 11.000 actuellement. Le malaise de la population concernée est donc certain. Il s'agit aussi d'un phénomène culturel, étant donné que tous les Wallons se sentent concernés. L'angoisse est certaine par rapport à l'avenir. Se pose aussi le problème des sous-traitants et des commerçants locaux pour lesquels il n'existe pas de plan de reconversion. A chaque fois que des entreprises fusionnent, des emplois disparaissent. De manière générale, l'économie wallonne se porte bien, mais il faut assurer et gérer la transition del'industrie lourde.
En 1981 est né le groupe Cockerill-Sambre.
En février 1997, le groupe Boël a cédé 50 % au groupe Hoogovens.
Au PRL, nous pensons qu'il faut un avenir à la sidérurgie wallonne, mais qu'elle n'est pas la seule carte à jouer dans la Région.
Laissez-moi vous rappeler les différentes étapes qui ont jalonné notre histoire sidérurgique ces dernières années :
- en 1981, naît Cockerill-Sambre ;
- en février 1997, le groupe Boël cède la moitié de ses participations au groupe hollandais Hoogovens ;
- à la fin de la même année, Duferco, que l'on retrouve tout au long de ce dossier dans le rôle du "dernier atout", devient
majoritaire à Clabecq, la Région wallonne restant actionnaire à 25% ;
- en 1998, Usinor rachète la Fafer ;
- la même année, la Région wallonne cède une participation majoritaire à Usinor, tout en restant une fois encore actionnaire
à 25% ;
- en 1999, Duferco remplace Hoogovens à La Louvière.
La raison principale en est l'évidente complémentarité entre les laminoirs de Clabecq et ceux de La Louvière ;
- le 19 février 2001, le Français Usinor, le Luxembourgeois Arbed et l'espagnol Aceralia fusionnent, en créant le premier
groupe mondial d'acier : New Co.
Aujourd'hui, certains investissements promis sont remis en question.
Deux problématiques apparaissent alors : celle de la ligne à chaud de Charleroi et celle de la Fafer.
On s'interroge à ce sujet sur la responsabilité du management français qui a fait de cette entreprise bénéficiaire
une entreprise en difficulté.
Laissez-moi féliciter le Ministre Kubla pour sa rapidité de réaction dans les bassins de La Louvière et de> Charleroi ;
rapidité qui s'est concrétisée par la mise en place d'une table ronde de la sidérurgie wallonne à Wépion.
Cette réunion a permis la mise en place de quatre groupes de travail chargés, entre autres, d'analyser la situation sociale,
économique et financière des entreprises concernées.
Je reviens à présent à mes deux problématiques.
Lors de la reprise de la Fafer par Usinor, l'entreprise française a annoncé sa volonté d'investir 5 milliards de francs,
notamment dans l'acquisition d'un convertisseur AOD qui permettrait de faire de Charleroi, le pôle Inox de son groupe.
Suite à la fusion Usinor-Arbed-Aceralia, les travailleurs se sont demandé si Usinor tiendrait cette promesse.
Le convertisseur est attendu pour 2003 et il semble que les choses aillent actuellement en ce sens.
Quant à la ligne à chaud de Charleroi, des investissements ont, là aussi, été prévus par Usinor qui entend, par contre,
se défaire du haut-fourneau n°4.
Des négociations sont actuellement en cours concernant cet aspect de la question.
En reprenant Cockerill, Usinor, par l'intermédiaire de la SODIE, s'est engagé à créer 4.000 emplois, directs et indirects,
dans la région avec, à la clef, une clause de pénalité à payer à Cockerill à raison de 3% du prix de cession.
Je m'interroge sur le fondement d'une telle pénalité, étant donné que Cockerill appartient à Usinor.
Je voudrais, M. le Ministre, savoir où en sont les promesses d'investissements prévus à la Fafer par Usinor, notamment
en ce qui concerne le convertisseur ?
Car un tel achat permettrait la production et le laminage en Région wallonne de 17,5% de la production mondiale d'Inox.
Si Usinor souhaite se dégager à Charleroi, la solution ne serait-elle pas d'aller plus loin dans l'aval de la décaperie de Presles ?
Je pense surtout à une ligne de laminage à froid ou à une ligne de galvanisation.
Quid de la relation entre sidérurgie wallonne et sidérurgie maritime ?
Ne serait-il pas bon de nettoyer le Canal Charleroi-Bruxelles afin de permettre et de faciliter le transport sidérurgique,
tout en diminuant ses coûts ?
Quand à l'intervention de la SODIE, sur les 4.000 emplois promis, seuls 500 ont été créés et l'auraient été sans elle.
Que peut faire, ici, la Région wallonne pour forcer Usinor à respecter ses engagements ?
Qu'en est-il des synergies possibles avec les laminoirs de Manage ?
Qu'elles sont les conséquences sociales potentielles de la situation sidérurgique actuelle sur le bassin de Tubize ?
Les travailleurs du haut-fourneau n°6 à Liège doivent-ils s'attendre au même scénario que celui vécu au haut-fourneau n°4
de Charleroi ?
Il avait été annoncé de nouveaux investissements et la création de nouveaux emplois à La Louvière
(il s'agirait ici d'anciens travailleurs de Boël transférés ensuite à Clabecq).
Qu'en est-il ?
On parle de pré-pensions à Charleroi.
La situation se reproduira-t-elle à Liège ?
Un accord existe-t-il déjà avec la Ministre Onkelinx ?
Pour le PRL, tout doit être mis en oeuvre pour faire de Charleroi le pôle Inox de la région.
Nous soutenons les initiatives du Ministre Kubla qui, comme il l'a déjà fait pour l'usine Bombardier, privilégie les
négociations "à l'affrontement".
Réponse d